LA MAISON AU MOYEN   ÂGE
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Groupe de travail

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RÉPERTOIRE GÉOGRAPHIQUE
FRANCE ~ OISE ~
CRÉPY-EN-VALOIS

 


INVENTAIRE DES ÉDIFICES DOMESTIQUES ROMANS ET GOTHIQUES DES XIIe, XIIIe ET XIVe SIÈCLES DANS LES PAYS DE L'OISE.

par Pierre GARRIGOU GRANDCHAMP
mars 1999

 

CRÉPY-EN-VALOIS. (arrt. Senlis ; chef-lieu de c.)

Toutes les caves conservées à Crépy n'ont pas été répertoriées. Un dépliant édité par la ville signale des caves "gothiques" rue des Fossés ; 11, rue Lamartine ; 4, rue de la Vallée ; il s'en conserverait également sous presque toutes les maisons des rues Nationale et Thiers et de la place Gambetta (TOMASINI, 1987, p. 236).

1. Cave du XIIIe s. (13, rue Cardin) (cad. AD ?).

Édifice voûté sur croisées d'ogives, sous une maison reconstruite en 1649.

TOMASINI, 1987, p. 241.

2. Maison du XIIe s, (vers 1200) (7, place Gambetta) (cad. AD 354)
détruite

Édifice à étage, avec pignon sur rue, qui n’est plus connue que par une photographie. Bâti en moyen appareil régulier. Tous les percements médiévaux étaient murés et repris ; rez-de-chaussée : au moins un grand arc, à peine brisé, dans lequel ouvrait une arcade brisée ; étage : ne subsistaient des fenêtres géminées que 2 grands arcs en plein cintre, avec trumeau central et traces d’archivoltes arasée (dans les grands arcs, à l’origine, ouvraient sans doute des paires de baies légèrement en retrait, séparées par des colonnettes ou des meneaux.). C’est la seule maison romane de l’Oise à offrir une arcade ouvrant sur la rue au rez-de-chaussée. Cet indice est malheureusement trop isolé pour permettre d’y reconnaître la preuve d’un programme polyvalent. Les tracés des percements, qui mêlent l’arc brisé et l’arc en plein cintre, permettent de la dater des alentours de 1200.

ARCHIVES PHOTO. DES M.H., cl 88.153.

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3. Maison de la fin du XIIIe s. (8, place Gambetta) (cad. AD 291).

Édifice de plan barlong, perpendiculaire à la place, sur laquelle il présente son pignon, et comptant au moins un étage. La façade sur la place, mise au jour vers 1985, conserve à chaque niveau les vestiges mutilés de 3 grands percements ogivaux, tant à l'étage (où ce sont indubitablement des fenêtres à remplages), qu'au rez-de-chaussée : à côté de deux fenêtres, un percement beaucoup plus grand, paraît également avoir comporté des remplages. La présence de fenêtre à réseaux dans un rez-de-chaussée qui donne sur l'espace public est une rareté. Les sommets des deux murs goutterots montrent chacun plusieurs grands arcs brisés aveugles, sans doute destinés à renforcer la construction tout en ménageant des évidements à l'intérieur.

BONNET-LABORDERIE, L'art gothique..., 1998, p. 11, fig.  6.

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4. Maison du XIIIe s. (10, rue Gambetta) (cad. AD 295).

Édifice du même type que le précédent, mais présentant un mur goutterot sur la rue. Il conserve les traces de 4 fenêtres ogivales à remplages à l'étage. Sous la maison s'étendrait une cave voûtée sur travées d'ogives, avec épine de colonnes.

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5. Cave du XIVe s., sous "l'Hôtel de la Rose - 1537 (11, place Gambetta) (cad. AD 350).

Édifice voûté sur croisées d'ogives, à colonne centrale ; vestiges de l'escalier droit communiquant directement avec la rue par une porte en façade.

6. Maison du XIVe s., dite "Hôtel du Lion" (5, rue du Lion) (cad. AD 317).

Édifice à étage, de plan barlong, perpendiculaire à la rue ; pignon à redents sur la rue. Rez-de-chaussée très remanié. À l'étage, 4 arcs en plein cintre murés au-dessus des fenêtres actuelles. Une corniche avec arcature sur petits modillons assure la transition entre l'étage et le pignon.

WOILLEZ 1862, p. 174. GRAVES 1874, p. 425. Ces deux auteurs datent à tort l'édifice de l'époque romane.

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7. Maison de la fin du XIIIe s., parfois appelée "Hôtel du Paon" (bas de le rive ouest de la rue Nationale, attribuée à la rue Goland : actuelle place du Paon)
détruite

Elle comportait un pignon sur la rue et un étage ajouré de 3 grandes fenêtres à remplages contiguës. La description des remplages est donnée par WOILLEZ ("... fenêtres ogivales, séparées par des colonnettes groupées ; les moulures sont cylindriques, et les ogivettes qui soudivisent ces fenêtres sont trilobées, avec trèfles dans le tympan") et la marquise de MAILLE ("Les chapiteaux ont des feuilles franchement ouvertes et découpées qui indiquent la seconde moitié du XIIIe s. Aux bases, le tore inférieur déborde le socle carré").

WOILLEZ 1862, p. 174. 
GRAVES 1874, p. 430, la situe "vis-à-vis de la rue des Couteliers", soit la rive est du bas de la rue Nationale.
Congrès archéologique de 1867, p. 54 : identification erronée avec un édifice dit "Commanderie du Temple".
Dossier de Protection (ISMH le 8.5.1933) : fiche descriptive et photographie par la marquise de MAILLE (1932).
ARCH.PH. : cl. 4786 (MARTIN-SABON), LP 6979 et 49 365 (13x18) : tous trois ne montrent que l'étage ; 107 919 (rez-de-chaussée visible, mais un personnage flou masque la moitié du bâtiment).
BARRIER (Ph.), Images du Crépy d'autrefois, Crépy, 1995, p. 20 : croquis montrant la maison en place.

8. Maison du XIIIe s. (entre les 21 et 23, rue Nationale) (cad. AD 164, partie en bordure de rue).

La maison a été détruite, mais à gauche le mur pignon mitoyen, perpendiculaire à la rue, en conserve le souvenir. On distingue deux portes au rez-de-chaussée et à l'étage deux grands arcs (portes ou plutôt arcs de décharge, comme 8, place Gambetta).

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9. Cave du XIVe s. (sous le Crédit Agricole, ? rue Nationale) (cad. AD ?).

Édifice voûté sur croisées d'ogives retombant sur une épine de 2 colonnes à chapiteaux lisses.

TOMASINI, 1987, p. 242 : dessin (vue intérieure).

10. Cave du XIVe s. (sous le Crédit Lyonnais, ? rue Nationale) (cad. AD ?).

Édifice voûté sur croisées d'ogives.

11. Logis prioral, dit "le Corandon", XIVe et XVe s. (cad. AD 3).

Logis du prieur du prieuré clunisien de Saint-Arnoul ; le nom résulte de la déformation de Cour Randon, venu de Curia Radulphi. Édifice de plan rectangulaire à un étage. Un portail en arc brisé avec archivolte et belles moulures, du XIVe s. ; rez-de-chaussée voûté. Tourelle et fenêtres à croisée paraissent du XVe s.

Dossier de protection (ISMH le 7.11.1979) : plan de situation et 2 photographies.
RACINET, Crises et renouveau..., 1977, p. 468 : plan de masses du prieuré et plan du rez-de-chaussée du logis.
TOMASINI, 1987, p. 240.

12. Château comtal, milieu du XIIIe s.

Logis à 2 corps de bâtiment, formant un L avec la chapelle attenante et comptant deux étages. Ensembles de salle et chambre. Système très élaboré de circulation (escaliers dans les murs et divers sas). Nombreuses fenêtres géminées très simples : 2 baies barlongues surmontées d'un tympan sous arc à peine brisé, avec linteau évidé de deux trilobes. Cage de latrine restituable.

Dossier de protection (ISMH le 3.4.1926) : rapport de TESSIER avec 5 photographies (décembre 1925) et relevés (plan et coupes longitudinale et transversale du 2e étage ; nombreux détails : charpente, portes, fenêtre).
MESQUI, Ile de France gothique..., 1988, p. 160-170 et 68 (fig. 37B : élévation d’une fenêtre géminée).
MESQUI (J.), "Le château comtal de Crépy-en-Valois, palais comtal, palais royal, palais féodal", Bulletin monumental, t 152-III, 1994, p. 257-312 : voir p. 272-278 ; plans de masses et plan de chaque niveau ; axonométries en écorché du logis et de la chapelle ; élévations ; coupes et restitution des circulations verticales).

13. Porte des Ointiers, fin du XIIe s. (rue Jeanne d’arc)
détruite

2 fenêtres géminées séparées par un trumeau ; leurs baies barlongues sont séparées par une colonnette et leurs tympans sont compris sous des archivoltes en plein cintre retombant sur des colonnettes engagées dans les piédroits.

TAVERNIER de JUNQUIERES, gravure ; fin du XVIIIe s.

 


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