Mémoires de la Société |
SOMMAIRE
Éric MORVILLEZ, La salle à absides de la villa de Saint-Rustice (Haute-Garonne) et son décor marin
En 1833, une grande mosaïque figurant une composition marine, est découverte à Saint-Rustice, près de Toulouse. Outre de nombreuses questions d'interprétation iconographique, ce pavement pose le problème des liens entre la thématique du décor et la fonction possible de cet espace à plusieurs absides. Les compositions permettent de discerner les traits particuliers de l'Océan de Saint-Rustice et de souligner sa mise en valeur originale sur une tenture présentée par quatre amours. Les inscriptions qui individualisent les images des divinités font de ce pavement, datable de la fin du IVe siècle ou du Ve siècle, un document unique illustrant le goût pour l'érudition mythologique des élites du sud-ouest de la Gaule.
Quitterie CAZES et J.-C. ARRAMOND, Les fouilles du Musée Saint-Raymond à Toulouse (1994-1996)
Les fouilles entreprises de 1994 à 1996 dans le sous-sol du Musée Saint-Raymond de Toulouse, ont révélé tout le potentiel d'un site que l'on savait important, à proximité immédiate de la basilique Saint-Sernin. Une partie de la nécropole de la fin de l'Antiquité, des vestiges de l'hôpital du XIe siècle et du collège du XIIIe siècle sont les éléments majeurs étudiés dans cet article.
Georges BACCRABÈRE, La céramique toulousaine du XIVe siècle dans l'ancien quartier des Récollets
Le puits à eau de la rue Achille-Viadieu a livré plusieurs types de céramique toulousaine datant dans l'ensemble du XIVe siècle. Les récipients de cuisine sont représentés par des pots et des marmites, la vaisselle de table par des pégaus à anse supérieure et des dournes. Les terres vernissées donnent, entre autres, un pichet. On y remarque en outre un récipient peint et surtout, ce qui est rare, une cruche en bois tournée et d'une seule pièce.
Françoise et Yves CRANGA, L'escargot dans le midi de la France : approche iconographique
Le particularisme de l'animal, illustré par un corpus de représentations, invite à une double approche iconologique : si la plasticité formelle de l'escargot agrémente supports et décors, sa nature ambivalente charge fortement et durablement l'image d'une dimension symbolique. Délibérément transdisciplinaire, la démarche anthropozoologique autorise aujourd'hui cette relecture.
Michèle HENG, La Maison Carrée de Nay ou Hôtel de la reine Jeanne d'Albret : état des questions
La Maison Carrée de Nay (Pyrénées-Atlantiques) est un édifice civil de la seconde moitié du XVIe siècle, classé monument historique en 1862. Son acquisition en 1990 en a permis une étude partielle ; elle mériterait néanmoins une monographie car tous les problèmes d'archives (concernant son propriétaire initial, marchand lié au commerce du pastel), de datation et de style sont loin d'être résolus. Le rapport de restauration montre que la Maison Carrée n'a pas subi de dommages irréversibles.
Georges COSTA, Pierre Levesville et la reconstruction de la cathédrale de Nîmes
Le premier contrat pour reconstruire la cathédrale est conclu en 1610, mais les défauts de l'ouvrage provoquent de nombreuses expertises dès 1611. Celle de 1614 voit intervenir Pierre Levesville, l'architecte orléanais demeurant à Toulouse, et le maître-maçon et architecte Didier Laguiole, de Béziers. Leur projet de reconstruction montre l'influence décisive de Levesville. Sur le point d'être achevé, l'édifice est à nouveau détruit par les protestants en 1621.
Bruno TOLLON et Maurice PRIN, Un projet inédit pour la façade du Capitole : Toulouse et Rome au XVIIe siècle
Deux pièces inédites précisent l'histoire de ce monument. Un relevé montre l'état de la façade de 1575 avec le portail réaménagé en 1671. Le second dessin, à la même échelle, est attribué à Rivalz, l'architecte de la Ville. Il est à la mesure de la future place, prévue dès 1676. Le style de ce projet prouve l'attachement aux modèles romains : socle rustique, fenêtres à fronton, attique à statues. L'iconographie complexe de celles-ci complète la Salle des Illustres et s'inscrit dans la tradition vivante de la Palladia Tolosa.
Bernard MONTAGNES O.P., L'oeuvre gravé de Michel Beaujean pour la confrérie du Rosaire de Toulouse (1676)
Le graveur toulousain Michel Beaqiean (1638-1717), en illustrant un livre sur le Rosaire publié à Toulouse en 1676 par le dominicain provençal Jean-Vincent Bemard, a créé un corpus iconographique original. Vingt-six pièces différentes ont été retrouvées, dont onze se rapportent directement au texte du livre et quinze représentent les personnages dominicains associés au Rosaire. Quelques-unes représentent un sujet plus spécifiquement toulousain ou méridional. Jacques Simonin, qui a gravé un diplôme pour la confrérie en 1690, s'est inspiré de l'oeuvre de son prédécesseur.
Marie-Luce PUJALTE, Un hôtel du XVIIIe siècle à Toulouse : l'Hôtel de Nupces
L'étude du parcellaire et d'actes notariés a permis d'inscrire l'hôtel de Nupces parmi les hôtels toulousains du XVIIIe siècle. De tradition locale par l'utilisation quasi-exclusive de la brique, il surprend par son classicisme et par ses ouvrages en fer forgé remarquables. Ce témoin prestigieux qui était sur le point de disparaître fut sauvé de la destruction grâce à une restauration entreprise en 1972.
Christine ARIBAUD, La chasuble en cuir de Saint-Bertrand de Comminges
La chasuble en cuir doré de la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges est, selon la tradition, héritée de Donadieu de Griet, évêque de Comminges de 1625 à 1635. Or son étude stylistique et technique démontre qu'elle se rattache à un ensemble peu connu de vêtements liturgiques en cuir, probablement produits en Allemagne du sud dans le premier tiers du XVIIIe siècle.
Jean-Claude BOYER, Le cycle de la Vie de saint Jacques de Charles-Joseph Natoire à l'église Saint-Jacques-deVillegoudou de Castres
Cinq grandes toiles anonymes conservées à Castres et qui illustrent la vie et le martyre de saint Jacques, doivent être rendues au peintre Natoire (1700-1777). Deux dessins et deux modelli de la main de Natoire ont été retrouvés. Le cycle fut sans doute peint à Rome au début des années 1760. Si les circonstances exactes de la commande ne sont pas connues, il se pourrait qu'elle traduise une certaine opposition à la prépondérance du peintre toulousain Despax.
Nelly POUSTHOMIS-DALLE, Les restaurations de la cathédrale de Tarbes aux XIXe et XXe siècles
La cathédrale de Tarbes, de conception romane, a suscité au XIXe siècle, par son exiguïté et son manque de prestige, des projets d'agrandissement et d'embellissement. De style romano-byzantin ou gothique, aucun n'a vu le jour mais ils ont abouti à lui donner un relatif isolement dans le tissu urbain. De 1895 à 1940, l'édifice subit d'importantes transformations dictées par un autre idéal, celui de lui rendre son " aspect primitif ". Très discutés et discutables, ces travaux ont cependant permis une meilleure connaissance du monument et ont servi de base de réflexion à l'élaboration d'un nouveau parti de restauration.
Jean MESQUI, La restauration du donjon de Falaise
L'analyse du monument et de ses restaurations souligne la nécessaire remise en cause de notre conception du patrimoine ainsi que du fonctionnement des institutions qui en ont la charge.
Bulletin de l'Année académique 1996-1997
Les procès-verbaux des séances de la Société rendent compte de ses différentes activités, reproduisant en particulier les discussions qui suivent les communications, que celles-ci soient publiées ou non dans les Mémoires. On y trouvera aussi des informations sur des fouilles archéologiques, des restaurations en cours ou des découvertes diverses à Toulouse et dans la région.