Mémoires de la Société |
SOMMAIRE
Jacques LAPART, Le décor de marbre de la villa gallo-romaine de Séviac à Montréal-du-Gers, daprès des documents photographiques du début du XXe siècle.
Le site de la grande villa de Séviac est identifié dans la seconde moitié du XIXe siècle. Divers documents émanant dérudits locaux permettent de suivre les premières interventions très mal connues faites pendant le dernier tiers du XIXe et le début du XXe siècle. En particulier, des photographies prises vers 1911 présentent des marbres sculptés (chambranles, pilastres, chapiteaux, etc.) qui donnent une bonne idée du décor mural et de la richesse de la grande villa gallo-romaine tardive qui était essentiellement connue jusquà présent par son abondant décor mosaïqué.
Françoise STUTZ, L'inhumation habillée à l'époque mérovingienne au sud de la Loire.
Deux mille objets mérovingiens de type septentrional ont été trouvés dans la moitié sud de la Gaule. Ces objets sont rassemblés dans un corpus qui tient compte de leurs contextes de découverte. La sélection représentative qui est proposée permet de constater que la plupart des types septentrionaux sont trouvés au sud de la Loire. L'analyse de quelques contextes met en évidence un premier faciès franc lié à la conquête de l'Aquitaine, et un second faciès franc probablement lié à une installation de type aristocratique en Aquitaine. Une production régionale d'objets « de type aquitain » et le dépôt d'objets « de type septentrional » montrent que l'adoption de la mode de l'inhumation habillée est accomplie au VIIe siècle dans les régions méridionales. Ce corpus d'objets offre l'alternative d'étudier le sud de la Gaule comme une entité du monde mérovingien, en évitant de le considérer exclusivement comme une zone de romanité résistante.
Jean-Luc BOUDARTCHOUK, avec la collaboration de Mathieu FERRIER, Céline GARGAM et Vincent GENEVIÈVE, Quelques ensembles de mobilier dépoque mérovingienne, provenant de nécropoles : Guilhamat de Lacroix-Falgarde, Le Hauré (et le Tourguil) de Drudas, Saint-Michel dAussiac au Burgaud (Haute-Garonne), Le Coulomé de Montégut (Gers).
Ces ensembles de mobilier provenant de sites inédits ou fouillés
anciennement permettent denrichir le corpus des parures dépoque
mérovingienne découvertes en milieu sépulcral, quil sagisse de mobilier de
« style aquitain » ou dobjets plus rares dorigine septentrionale,
voire de parures wisigothiques exceptionnelles. Guilhamat sur la commune de
Lacroix-Falgarde a livré trois plaques-boucles « aquitaines » du VIIe
siècle et une plaque-boucle « burgonde » contemporaine. Saint-Jean du Hauré
sur la commune de Drudas a livré des plaques-boucles complètes et des fragments de
plaques-boucles « aquitaines », mais aussi des boucles issues du nord de la
Gaule, voire des objets conjuguant des caractéristiques propres à différentes cultures
régionales (VIe et VIIe siècle).
Saint-Michel dAussiac au Burgaud a également livré des fragments de
plaques-boucles « aquitaines » et plus septentrionales (VIe
et VIIe siècle). Enfin le site du Coulomé à Montégut, déja
fouillé au siècle dernier, a livré deux plaques-boucles wisigothiques : l'une
d'elles, complète, est dune qualité exceptionnelle et peut être datée vers 500.
Ces objets permettent de compléter l'analyse des découvertes anciennes et de montrer la
présence d'inhumations wisigothiques de haut rang social avant la conquête franque.
Ces sites illustrent en tout cas la diversité des nécropoles
régionales des VIe-VIIe siècles.
Emmanuel GARLAND, L'art des orfèvres à Conques.
L'étude des bandes ornementales du trésor de Conques permet de suivre l'évolution du travail de l'or dans un atelier monastique, à l'époque médiévale. Elle montre clairement que l'activité de l'atelier conquois fut beaucoup plus sporadique qu'on ne l'imagine habituellement. Il ne connut en fait que deux courtes périodes d'intense activité : la première au tournant du Xe siècle, à l'occasion de la réalisation des orfrois de la Majesté de sainte Foy, la seconde un siècle plus tard, sous l'abbatiat de Bégon III. Il semble que l'activité se maintint ensuite durant plusieurs décennies, voire jusqu'au milieu du treizième siècle, mais à un niveau et avec un savoir-faire non comparables. L'aspect que présentent aujourd'hui la plupart des objets est le fruit d'une importante campagne de réfection qui intervint au quatorzième siècle, laquelle campagne se fit sans travail à chaud du métal, donc sans mettre en uvre les techniques fondamentales d'orfèvrerie. Parmi ses apports, l'étude, qu'accompagne un inventaire des bandes filigranées du trésor, oblige à repenser les liens entre la Majesté de sainte Foy et sa couronne ; elle confirme l'origine palatine du reliquaire dit de Pépin et met en évidence l'exceptionnelle créativité et diversité de l'atelier sous Bégon III.
Patrice CABAU, Les évêques de Toulouse (IIIe-XIVe siècles) et les lieux de leur sépulture. 2e partie.
De sa fondation, peu avant le milieu du troisième siècle, à son érection en métropole, au début du quatorzième, lÉglise de Toulouse a été gouvernée par une longue succession dévêques, dont le souvenir sest lentement effacé : sépultures dispersées en divers lieux, absence de liste épiscopale ancienne. Quant au lieu de la sépulture des évêques de Toulouse, il apparaît que, initialement établi à la basilique Saint-Sernin, il ne commence à se fixer à la cathédrale Saint-Étienne quà la fin du treizième siècle.
Valérie ROUSSET, Deux maisons du castrum de Saint-Céré (Lot, commune de Saint-Laurent-Les-Tours).
Bien que très ruinées, les deux maisons-bloc évoquent un quartier aristocratique implanté sous la protection des tours des vicomtes de Turenne. La première, dont la construction peut être placée dans le deuxième quart du XIIIe siècle, est une haute bâtisse en forme de tour comprenant trois niveaux dhabitation ; les supports monolithes des deux fenêtres sont ornés de chapiteaux à feuilles lisses. La seconde maison, dont la cheminée porte les armes de la famille de Merle, fut élevée auprès de la précédente à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle. Ses équipements domestiques permettent de préciser la fonction des pièces de chacun des trois niveaux.
Marc SALVAN-GUILLOTIN, Le thème de lArbre de Jessé dans les Pyrénées centrales à la fin du Moyen Âge.
Sentein (Ariège), Montbrun-Bocage (Haute-Garonne), Bourisp, Vielle-Louron et Grailhen (Hautes-Pyrénées) ou encore Mont-dAstarac (Gers) fournissent de belles illustrations de la fréquence de ce thème déjà ancien dans les peintures murales des Pyrénées centrales à la fin du Moyen Âge. Le père de David est représenté couché et sert de racine à un arbre sur les branches duquel se placent les aïeux du Christ alors que le sommet de la composition est occupé par une Vierge à lEnfant, qui peut également se trouver au centre lArbre. Cest vraisemblablement sous linfluence du culte marial que le thème connaît un tel succès à une époque aussi tardive. Lon y adjoint souvent des détails annexes : épisode de lAra Coeli, figures de saints. Lenquête est élargie avec un Arbre de Jessé peint sur la verrière de Fleurance (Gers) et un exemple sculpté du chur de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne).
Georges COSTA, Luvre de Pierre Souffron au Pont Neuf de Toulouse.
Après une longue interruption, les travaux du Pont Neuf reprirent en
1597 avec larrivée de Pierre Souffron sur le chantier. Dès 1598 fut appelé en
consultation lingénieur du roi Louis de Foix qui donna le plan du pont à
construire avec des maisons à boutiques, suivant la volonté des Commissaires de
luvre.
Avec le concours de Dominique Capmartin, Souffron construisit
« la 7e pile» entre 1597 et 1601. Nommé « architecte conducteur
de luvre du pont », il dirigea la construction de la culée, entre 1602
et 1605, pour laquelle lui avait été commandé un buste du roi Henri IV. Les
Commissaires le chargèrent de construire la première arche. Larchitecte donna
alors le dessin de lensemble des arches suivant un projet grandiose dun pont
à trois voies offrant à la fois les commodités des maisons à boutiques et les
agréments de la vue sur le paysage fluvial. Mais les travaux de « larche de
Souffron », dont le contrat avait été passé le 13 décembre 1604,
séternisèrent.
Dès lors commencèrent des années dincertitude. Appelé à se
prononcer, Sully décida en 1610 de sen tenir dabord à reconstruire la
« 6e pile corrompue ». En avril 1612, au cours dune séance
mémorable, Souffron soffrit à entreprendre la besogne au prix quil avait
fixé. Mais il eut à subir les ravages de la grande crue du 14 mai 1613. Le Conseil
envoya deux commissaires, le Sr de Bellebat et Jacques Lemercier, « ingénieur du
roi », dont le projet dachèvement du pont fut finalement adopté.
Souffron eut cependant à terminer la reconstruction de la « 6e
pile » et en 1621, il accepta encore de dresser le batardeau pour la réfection de
la 5e pile, tâche quil abandonna en 1622.
Georges BACCRABÈRE, Céramique du XVIIe siècle dans la rue Saint-Jérôme à Toulouse (quartier Saint-Georges).
Une fosse daisance apparue lors de travaux en
1973 a livré un lot important de céramique du XVIIe siècle.
De la vaisselle de table à décor polychrome provient en grande partie des ateliers de
Cox. Cette céramique à pâte blanche ou rosée est surtout constituée de plats,
assiettes, écuelles à oreilles, cruchettes et pichets.
À côté de récipients sgraffités et à décors dapplique,
comme des réchauds, dautres pièces en céramique vernissée comprennent en
particulier des assiettes, écuelles, marmites, lèchefrites, bassins, et gobelets et des
récipients pour lhygiène. La céramique non vernissée est représentée par des
fragments de cruches, une tirelire et des couvercles.
Des pots et des assiettes en faïence ainsi que des fragments de verre
à jambe creuse ou pleine témoignent dun certain raffinement, peut-être
annonciateur dune mutation de la société toulousaine.
Jean NAYROLLES et Christian MANGE, L'église du Jésus à Toulouse, architecture et décors.
L'église du Jésus, construite au XIXe siècle par l'architecte Bach (1815-1899), a été récemment acquise par la municipalité de Toulouse dans le but d'en faire une école d'orgue. L'article étudie cet édifice religieux important dans la vie de la cité sur le plan de l'architecture en le situant dans les débats, si vifs au XIXe siècle, concernant le néo-gothique, sur le plan du décor polychrome, dû pour les peintures ornementales au père Auguste Bach (1819-1890) et pour l'exceptionnel programme de vitraux commandé au renommé Bernard Benezet (1835-1897).
Bulletin de lannée académique 1999-2000.
Les procès-verbaux des séances de la Société rendent compte de ses différentes activités, reproduisant en particulier les discussions qui suivent les communications, que celles-ci soient publiées ou non dans les Mémoires. On y trouvera aussi des informations sur des fouilles archéologiques, des restaurations en cours ou des découvertes diverses à Toulouse et dans la région ainsi que des comptes rendus et des notes variées : le clocher de léglise de Sauveterre-de-Rouergue ; Mamertin, évêque de Toulouse en 314 ; Alphonse et Pierre, fils de Foulque de Marseille ; le grand degré du collège de Périgord à Toulouse (1367) ; le décor peint du galetas du château de Rudelle ; Jacques-Jean Esquié et la construction de l'église de la Madeleine à Auterive ; la famille de Ulmo à Toulouse ; la carte du ciel de Saint-Sernin de Toulouse ; le faux-retable de Notre-Dame dAlet ; Marc Arcis, un Toulousain sculpteur du roi (1652-1739) ; Recentering the City : Urban Planning in Medieval Toulouse in the early Thirteenth Century ; Palmae argentae, les feuilles votives dans lEmpire romain ; Architecture civile du XIIe au XIVe siècle à Albi ; Les maisons médiévales de Rodez du XIIe au XIVe siècle ; Notices du Marquis de Castellane sur une épitaphe paléochrétienne et une inscription médiévale trouvées à Toulouse en 1842 ; des variations sur un solarium ; les mas désertés de l'Aubrac médiéval ; la chapelle des Pénitents Bleus de Luzech ; un bâtiment rural médiéval à Saint-Michel-de-Lanès
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