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SOMMAIRE
Jean-Luc BOUDARTCHOUK et alii, Les « lacs sacrés » et l’or des Tectosages de Toulouse à travers les sources littéraires de l’Antiquité tardive, du Moyen Âge et de l’époque moderne
Le ou les « lacs sacrés » dans lesquels auraient reposé l’Or de Toulouse avant leur pillage par Caepio, en 106 av. notre ère, ne sont attestés que par deux sources indépendantes : Strabon et Justin. C’est le témoignage de ce dernier, ainsi que celui d’Orose qui en dérive, qui vont alimenter les légendes toulousaines du Moyen Âge et, au-delà, les recherches de l’époque moderne ayant pour but de retrouver l’emplacement de ces « lacs sacrés ». Ces recherches demeurées infructueuses et le caractère ambigu des sources amènent à remettre en question l’existence de véritables « lacs sacrés » toulousains ; les auteurs antiques pourraient simplement avoir voulu désigner des dépôts souterrains de métaux précieux, courants dans le monde celte.
Louis LATOUR, Les fouilles gallo-romaines d’Auterive (Haute-Garonne). Étude des couches les plus récentes
Les couches gauloises du site du Purgatoire, datées du Ier siècle avant J.-C., avaient montré une nette prédominance des productions locales ou régionales, les seules importations italiques se limitant aux amphores Dressel I et à la céramique campanienne. Bien qu’appartenant déjà à la Narbonnaise, notre région conservait encore son autonomie économique tout en amorçant des liens très forts avec Rome et la Campanie.
À cette phase de colonisation discrète succède une période de romanisation plus active, révélée dans les niveaux augustéens de notre site par l’importation massive de produits italiques : céramiques sigillées issues des ateliers de Cn. Ateius ou de ses affranchis, millefiori, verreries fines, intailles… À ces importations italiques s’ajoutent bientôt des apports ibériques : vin de Léétanie, huile et céramiques fines de Bétique… Cette production raffinée, introduite peut-être par des légions, était destinée à une clientèle aisée habituée aux usages romains ; elle s’étendit rapidement aux populations locales, en commençant par les riches propriétaires agricoles de la vallée de l’Ariège et du Lauragais voisin.
Vincent GENEVIÈVE, Les monnaies julio-claudiennes du site du Purgatoire à Auterive (Haute-Garonne)
L’échantillon numismatique ramassé depuis le début des années 1960 sur le site du Purgatoire à Auterive, à une quarantaine de kilomètres au sud de Toulouse, se compose de 98 monnaies d’argent et de bronze frappées entre le IIe siècle av. J.-C. et milieu du Ier siècle ap. J.-C. L’intérêt de la collection réside notamment dans sa quantité et dans sa diversité, mais aussi dans la présence de nombreuses contremarques sur bronzes nîmois (dont une rarissime et une inédite). Le terminus peu commun de l’ensemble, à la fin de la période julio-claudienne, permet d’observer finement la circulation monétaire dans les premières décennies de notre ère et invite à s’interroger sur l’activité et la vocation réelles de ce site.
Hélène DÉBAX, Les clés de la féodalité : l’enceinte du castrum en Languedoc au XIIe siècle
Par définition, un castrum doit être clos. Dans le Languedoc du XIIe siècle, la construction d’une enceinte est l’objet de nombreuses chartes, qui, pour la plupart, témoignent de ce que le contrôle des fortifications est un droit réservé des seigneurs supérieurs. Lorsque le castrum est détenu en coseigneurie, les coseigneurs doivent s’entendre pour la construction de l’enceinte ou des tours. Mais l’enceinte possède forcément des portes, qui sont autant de brèches et de points faibles, et qui sont donc l’objet de toutes les attentions des seigneurs.
Dans certains castra, la porte est inféodée à part, confiée à un vassal chargé de la surveiller et de la renforcer au besoin. Quand un castrum entier est donné en fief, le vassal reçoit en même temps le droit d’entrer et de sortir à sa guise, mais le seigneur prend toujours bien garde de se réserver un droit supérieur, qui est celui de se faire ouvrir le castrum à toute semonce. De jour ou de nuit, en temps de guerre ou en temps de paix et sans délai, le seigneur peut ainsi se faire rendre le castrum. Cette possibilité de restitution exprime l’essence même de la hiérarchie féodale. La cérémonie de reddition du castrum est parfois matérialisée par la remise de la clé de la porte. La détention des clés constitue donc un enjeu majeur à l’intérieur de la hiérarchie féodale et elle est souvent source de litiges entre seigneurs, vassaux et arrière-vassaux, ou entre coseigneurs.
Françoise GALÉS, La tour médiévale du roi Alphonse II d’Aragon à Millau (Aveyron)
À Millau, la tour qui supporte le beffroi est l’un des rares témoins de l’architecture de la fin du XIIe siècle, probablement le vestige d’un palais dont ne subsiste plus que l’élément le plus symbolique, à la construction particulièrement soignée. Peu remaniée malgré les vicissitudes du temps et notamment sa transformation en prison sous l’Ancien Régime, elle conserve quasi intacte une architecture remarquable des constructions du Moyen Âge. Elle illustre une histoire qui, au-delà d’une chronique locale, rappelle non seulement la domination des rois d’Aragon sur Millau et le Gévaudan, mais aussi les conflits internationaux qui ont agité l’histoire du Languedoc féodal.
Christian DARLES, Le « pont romain » de Molières-Puycornet (Tarn-et-Garonne)
L’étude du « pont du Vert », à la limite des communes de Molières et de Puycornet (Tarn-et-Garonne), a commencé par des recherches d’archives susceptibles d’orienter le travail de terrain. Le relevé architectural de l’ensemble de l’ouvrage a été complété par un relevé « pierre à pierre » précis mais partiel des zones dégagées. Parallèlement au nettoyage de l’ouvrage, l’étude des fragments effondrés a permis de découvrir les vestiges de la totalité de plusieurs piles. Cet ouvrage majestueux comprenait dans son troisième état (du XVIIe ?) cinq arches et quatre piles. Sa largeur était de plus de sept mètres et ce n’est que tardivement, au milieu du XIXe siècle, qu’elle a été ramenée à moins de cinq mètres. Durant les deux premiers états, le pont qui possède une arche unique fait barrage au fond de cette vallée ce qui peut expliquer ses destructions successives. Une étude C14 a permis de dater de la fin du XIIe siècle le premier état de l’ouvrage.
Agnès MARIN, Le palais des archevêques de Narbonne à Capestang (Hérault)
Une étude archéologique prescrite dans le cadre d’un projet de mise en valeur du château des archevêques de Narbonne à Capestang a été l’occasion de préciser les étapes de la genèse et des transformations successives de cet ensemble castral méconnu. Bâtie sur la base d’un noyau de constructions peu caractérisées remontant au XIIe siècle, une imposante tour-salle à mâchicoulis sur contreforts marque l’avènement de la suprématie du pouvoir des archevêques à Capestang au tournant des XIIe et XIIIe siècles. Complétée dans la seconde moitié du XIIIe siècle d’une enceinte à tours flanquantes circulaires, caractéristique des « châteaux neufs » philippiens, l’aula située à l’étage de cette tour a connu trois grandes phases d’aménagement entre le XIIIe et le milieu du XVe siècle. La qualité du cadre monumental et de ses décors peints successifs permet d’entrevoir le faste princier du train de vie des prélats du Moyen Âge.
Georges COSTA, Les chantiers de Gilles de la Touche-Aguesse, architecte du duc d’Épernon, à Cazaux-Savès (Gers)
Anne de Batarnay, et son époux Bernard de la Valette avaient souhaité fonder un couvent des Minimes et un hôpital à Cazaux. C’est à leur héritier Jean-Louis de La Valette, duc d’Épernon, qu’incomba la charge de réaliser la fondation. Le 27 avril 1612 contrat fut passé avec Bernard Serres, maçon de Toulouse. L’église était terminée en 1617, mais les religieux ne prirent possession des bâtiments conventuels qu’en 1621. En 1622, on commanda au menuisier Louis Behory les stalles et le retable du maître-autel, au peintre Gabriel Rivet le tableau de la Vierge de l’Assomption, et en 1623 au sculpteur Arthur Legoust le tombeau en marbre des parents du fondateur.
Ces artistes toulousains sont bien connus. Il n’en va pas de même de l’architecte Gilles de la Touche qui, de 1604 à 1615, conduisit les travaux du château de Cadillac pour le duc d’Épernon. Le couvent des Minimes de Cazaux constitue donc une œuvre nouvelle à porter à son actif, mais aussi l’aile sud du château de Caumont. L’architecte est décédé en novembre 1622 à Nîmes, où il avait été chargé de la démolition des fortifications de la ville.
Jean-Michel LASSURE, Le décor des plats et assiettes de Giroussens (Tarn), aux XVIIe et XVIIIe siècles (2e partie)
Peu nombreuse et datable de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle, la série II, à décor brun et bleu, est presque exclusivement constituée par des assiettes dont le décor de l’aile est simplifié même si les motifs du bassin se rapprochent de ceux de la série I. La série III, qui comprend un plat daté 1671, se caractérise par un décor brun et vert, apparenté également à la série I, mais on observe une schématisation des motifs et leur diminution en nombre. La série IV, de loin la mieux représentée, est surtout composée d’assiettes. Elle révèle une baisse de qualité due à une fabrication plus rapide. Le décor, brun et vert, se limite pour le bassin à l’emploi répétitif de thèmes floraux ou géométriques fortement stylisés, à l’exclusion de toute représentation humaine ; les oiseaux sont les seuls éléments zoomorphes. Les motifs de l’aile sont disposés de façon irrégulière. Les données chronologiques apportées par les interventions archéologiques effectuées à Toulouse et sur divers sites canadiens permettent de dater cette série du XVIIIe siècle.
Bernard MONTAGNES O.P., Autour de la translation des reliques de saint Thomas d’Aquin (Toulouse, 24 juillet 1878)
L’année 1874 marquait le sixième centenaire de la mort de saint Thomas d’Aquin. Toulouse, qui possède le corps du saint depuis 1369, se devait de célébrer ce centenaire. Le chanoine Duilhé de Saint-Projet avait envisagé un congrès de savants catholiques, mais le projet prématuré ne put se réaliser. L’archevêque Desprez prit l’initiative de commander un reliquaire néogothique somptueux pour y transférer les reliques au cours d’une grande manifestation liturgique à Saint-Sernin. Les Dominicains de Toulouse, s’estimant tenus à l’écart, songèrent à faire valoir leurs droits séculaires sur la possession des reliques, comme il ressort d’un dossier de leurs archives.
Bulletin de l’année académique 2005-2006
Les procès-verbaux des séances de la Société rendent compte de ses différentes activités, reproduisant en particulier les discussions qui suivent les communications, que celles-ci soient publiées ou non dans les Mémoires. On y trouvera aussi des informations sur des fouilles archéologiques, des restaurations en cours ou des découvertes diverses à Toulouse et dans la région ainsi que des comptes rendus et des notes variées : l’église Sainte-Matrone à Mazères-sur-Salat ; la dépose et la restauration de « Dame Tholose » ; la glyptique romaine ; Deux épaves de l’ancien collège de Pampelune à Toulouse ; la restauration du portail de l’Hôtel de Molinier à Toulouse ; L’acte original de la rétractation de l’hérétique Pierre Maurand en 1178 ; Portraits du premier siècle de l’Empire romain ; le saccage du château de Lacroix-Falgarde ; La porte Miégeville de Saint-Sernin de Toulouse : étapes de construction et remarques iconographiques ; Le château épiscopal de Mazerette à Mirepoix au XVIe siècle ; Nouvelles recherches sur l’église Santa-Maria de Cap d’Aran dans l’ancien diocèse de Comminges ; les travaux en cours au collège de Foix à Toulouse ; Recherches archéologiques dans la rue de la Descente-de-la-Halle-au-Poisson ; Les amphores d’Auterive : étude du commerce romain aux portes de l’Ariège, de la fin de l’époque républicaine aux premiers temps de l’Empire (IIe siècle avant J.-C.-Ier siècle après J.-C.) ; Le développement du faubourg Saint-Cyprien (1100-1450) ; Le feuillet des Annales manuscrites de Toulouse dit de 1447, nouvelle datation, nouvelle interprétation…
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