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3.1.2. Couche picturale La palette des couleurs encore visibles est très réduite. Elle comporte deux oxydes métalliques à base de fer : locre rouge et locre jaune ; un noir organique : noir dos ou noir de fumée et un blanc de chaux : le blanc de saint Jean. Les couleurs sont principalement appliquées pures, avec peu de mélange ou de dégradé. Tous les enduits étaient recouverts dun badigeon de chaux ; le peintre a abondamment utilisé ce blanc du badigeon en réserve pour ses compositions dans les vêtements et les carnations. Il est possible que certains pigments plus fragiles ou utilisés en couche mince aient aujourdhui disparu. Certains fonds noirs ont peut être été recouverts dune couche de bleu daérinite ferrique ou dun vert, comme on lobserve dans dautres peintures de la même époque en Catalogne. Ces zones à fonds noirs ont été retouchées avec un pigment bleu. Les restaurateurs qui ont mis au jour les peintures avaient peut-être vu des traces de bleu dans les anfractuosités de la couche picturale (?)
Le dessin préparatoire qui met en place le contour des personnages est ordinairement noir, plus rarement rouge, sur lépaule de Petrus par exemple (cf. photo 24). Nous navons pas vu de repentis. Les teintes sont ensuite posées en aplats pour colorier de larges formes : un drapé noir, une auréole jaune, un fond rouge... Puis les rehauts viennent compléter la peinture. Ces derniers sont de première importance, ils forment le dessin : visage, drapé, ornements, etc.
3.1.3. Fresque ou détrempe ? Le terme de fresque a été trop rapidement employé pour les peintures murales de Vals. Deux arguments viennent contredire cette hypothèse : - lenduit est de faible épaisseur : moins dun centimètre. La réserve dhumidité nécessaire pour la prise à fresque de pigments est insuffisante. - nous navons pas trouvé de trace de reprise denduit dans les compositions ce qui suppose quelles auraient été faites dans une même journée. Par contre, il est possible que les pigments rouges, jaune et noir des aplats aient été posés sur un badigeon encore humide, ce qui forme une légère carbonatation. En dernier lieu, laltération de cette peinture qui est recouverte dun voile de calcite la rapproche de la nature de la fresque.
3.1.4. Etude de la restauration de 1956. Labsence de rapport de traitement ne permet que des hypothèses sur les méthodes de travail. Nous connaissons néanmoins ces techniques de restauration pour dautres chantiers grâce au devis, mémoires récapitulatifs et quelques rares dossiers. Le dégagement a été réalisé avec des grattoirs et des couteaux. Les badigeons qui recouvraient la couche picturale ont été éliminés, mais il reste sur la peinture une multitude de petits badigeons (entre quelques dixièmes de millimètres et plusieurs millimètres de grandeur), qui pourront disparaître par un nettoyage soigneux et minutieux. Le nettoyage de la couche picturale na laissé aucune trace permettant de connaître sa nature.
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Les peintures de l'église de Vals, dossier de restauration par C. et F. Morin, 1998