Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 2016

Séance privée
separateur

Communication de Jean-Luc BOUDARTCHOUK et Didier RIGAL :

Saint-Cyr, un castellum du Bas-Empire dominant la ville de Cahors

Le site du Pech Saint-Cirq, qui domine Cahors au sud-est, fut pour l’essentiel exploré par A. Viré en 1915 ; il y dégagea des substructions imposantes dont « un grand mur de 100m de long », qu’il data des IVe-Ve siècles. Il y remarqua en outre des éléments d’architecture monumentale ainsi qu’une « énorme quantité de tuiles à rebords ». Cette découverte, malgré ses implications, tomba dans l’oubli.
Nous avons mené une prospection pédestre accompagnée d’un relevé d’ensemble sur le site ; il y existe effectivement une puissante courtine antique maçonnée, en partie dépouillée de son parement, qui épouse une courbe de niveau près du sommet et détermine une enceinte étroite et allongée. La situation des substructions au sommet du mont, dominant directement la ville antique, leur organisation générale, la datation globale des vestiges amènent à penser que le mont Saint-Cyr était couronné, dès la fin du IVe siècle, d’un castellum, dont le souvenir existait encore au haut Moyen Age comme en témoigne la Vita de saint Ambroise de Cahors. Cette place-forte servait à verrouiller l’accès sud à la ville, tout en occupant une place éminemment stratégique en contrôlant le franchissement du Lot.


Présents : MM. Cazes, Président, Pradalier, Directeur, Ahsell de Toulza, Trésorier, Cabau, Secrétaire-adjoint, Péligry, Bibliothécaire-Archiviste ; Mmes Haruna-Czapicki, Jaoul, Pradalier-Schlumberger, MM. Catalo, Garland, Lassure, Surmonne, membres titulaires ; Mmes Andrieu, Bagnéris, Czerniak, Queixalós, M. Pousthomis, membres correspondants ; M. Cugullière, membre honoraire.
Excusés : M. Scellès, Secrétaire général, Mmes Balty, Bessies, Cazes, Benquet, Lamazou-Duplan, Napoléone, MM. Balty, Garrigou Grandchamp, Penent.
Invités : MM. Didier Rigal, archéologue cadurcien, et Skander Souïssi, archéologue tunisien.

Le Président ouvre la séance à 17 heures et commence par accueillir M. Georges Cugullière, nouvellement élu membre honoraire, puis il rend compte de la correspondance « manuscrite ».
C’est d’abord une lettre de Mme Sophie Fradier, auteur d’une thèse de doctorat consacrée aux frères Souffron, à soutenir le 13 décembre prochain, qui nous adresse sa candidature pour le concours 2017 (prix de Clausade). C’est ensuite un courrier de M. Marcel Delpoux, que nous avons récemment invité à l’une de nos séances et qui nous fait parvenir une étude réalisée par ses soins : « Paidoyer pour la Sauvegarde d’un sanctuaire géologique, géomorphologique, floristique, faunistique, phytogéographique et archéologique : l’interfluve Save-Seygouade et ses abords immédiats à hauteur des Gorges de la Save (Montmaurin, Haute-Garonne). Propositions de solutions alternatives », Association Entre Save et Seygouade, janvier et juin 2010, fascicule multigraphié, 68 p.

Passant à la correspondance « imprimée », Daniel Cazes fait circuler deux ouvrages envoyés par :
- la Société archéologique et historique de Tarn-et-Garonne, fondée en 1866, qui fête son 150e anniversaire (éditions In extenso, 2016, 94 p.) ;
- M. Jean-Jacques Barbieri, Président de l’Académie de Législation de Toulouse, laquelle vient de publier le compte-rendu de ses séances pour l’année 2015-2016 : « Justice et territoires » (DVD, 2016).
Notre Société a en outre reçu divers imprimés :
- programme de la journée d’étude de l’Atelier réflexif « Les arts et la couleur. Préhistoire, Protohistoire, Antiquité, Moyen Âge » organisée le 9 décembre à l’Université Jean-Jaurès et consacrée aux : « Lectures techniques et caractérisation des matériaux pour l’étude de la peinture » ;
- invitation au vernissage de l’exposition présentée au musée des Augustins et qui sera inaugurée le 13 décembre : « Fenêtres sur cour. Peintures du 16e au 20e siècle » ;
- annonce du colloque qui se tiendra les 15 et 16 décembre 2016 en l’Hôtel d’Assézat : « Retour au pays de Cocagne. Nouvelles perspectives sur l’histoire du pastel languedocien (XIVe-XVIIIe siècle) » ;
- dépliant édité par le collectif pour la Sauvegarde de la place Saint-Sernin de Toulouse : « Une urbanisation banale mais coûteuse impactera durablement ce site historique ».
À propos du réaménagement projeté pour la place Saint-Sernin, Daniel Cazes rappelle que des travaux devraient démarrer dès le mois de janvier 2017, mais que l’on ne sait toujours pas exactement quel parti a été retenu ; il semblerait qu’il est exclu désormais de bétonner et de paver la zone se trouvant au chevet de la basilique. Maurice Scellès, empêché, ne pourra pas nous présenter ce soir la plaquette sur le « Grand Saint-Sernin » réalisée par notre Société ; conçue comme un projet alternatif à celui voulu par la municipalité, cette plaquette a commencé d’être diffusée sous forme électronique et son impression est en cours.

Le Secrétaire-adjoint donne lecture du procès-verbal de la séance du 22 novembre 2016, rédigé par le Secrétaire général ; ce compte rendu est adopté.

La parole est à Jean-Luc Boudartchouk et à Didier Rigal pour la communication du jour, intitulée Un castellum du Bas-Empire au sommet du Mont Saint-Cyr à Cahors .

[Résumé à insérer.]

Le Président remercie les deux intervenants pour leur évocation du Cahors antique, dont des monuments importants ont été récemment mis au jour : temple, amphithéâtre... ; ce panorama a permis de mieux comprendre le contexte géographique du castellum dont ils nous ont révélé l’existence. Daniel Cazes leur pose ensuite la question : « Pourquoi Saint-Cyr ? ». Jean-Luc Boudartchouk indique sur ce massif une tradition érémitique ancienne (il s’y trouve une grotte, et un oratoire y est mentionné à la date de 1308), cohérente avec le fait que saint Cyr était présenté comme un anachorète. Emmanuel Garland note que l’association grotte et oratoire est fréquente, et Virginie Czerniak de citer l’exemple de Rocamadour.
Jean Catalo fait remarquer que le castellum occupait une position très dominante et trouve surprenant que le site n’ait pas été par la suite réutilisé militairement. M. Boudartchouk fait observer que, pour être dominante, la position n’en est pas moins assez éloignée de la ville. Aucune occupation du site n’est attestée au Moyen Âge. Cet abandon est confirmé par Didier Rigal : « Les vestiges sont du Haut-Empire et du Bas-Empire ; il n’y plus rien après ».
Emmanuel Garland se demande si les éléments architectoniques trouvés sur place n’auraient pas appartenu à un sanctuaire. M. Rigal note qu’au Bas-Empire l’occupation était de type militaire, alors qu’elle ne l’était pas au Haut-Empire.
Guy Ahlsell de Toulza voudrait savoir à quelle époque appartiennent les tegulae dont les débris ont été retrouvés en masse sur le site. « Bas-Empire » répond M. Boudartchouk, qui ajoute que l’on peut s’attendre à ce que, dans le castellum, la stratigraphie ait été bien conservée.

La Compagnie entend le rapport, rédigé par Philippe Gardes et lu par Jean-Luc Boudartchouk, sur la candidature de M. Guillaume Renoux au titre de membre correspondant. Il est procédé au vote. M. Renoux est élu membre correspondant de notre Société.

L’ordre du jour étant épuisé, le Président rappelle que notre prochaine rencontre aura lieu le mardi 13 décembre à la Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine, pour la visite de l’exposition présentant les « Manuscrits médiévaux des Dominicains ».


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