Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 7 MARS 2017

séance privée
separateur

Communication courte de Diane JOY :
Le château de Saint-Côme d’Olt (Aveyron).


À l’occasion d’un recensement dans l’Aveyron par le groupe de recherche sur la maison médiévale de la Société archéologique du Midi de la France et le service de la connaissance du patrimoine de la Région, il a été effectué une rapide analyse du château de Calmont et une datation par dendrochronologie de sa charpente. L’étude se poursuit actuellement en s’appuyant sur la réalisation de relevés complets des enveloppes extérieures.
La belle charpente à arbalétriers courbes a été datée de 1488, cependant, l’édifice, abritant aujourd’hui la mairie mais dont le parti initial reste bien lisible, daterait plutôt du 3e quart du XIVe siècle. Sa construction pourrait être attribuée à Jean Ier de Castelnau-Calmont, gouverneur de Guyenne et capitaine général en Languedoc, fidèle de Charles V.
L’édifice, de plan rectangulaire de près de 30 m sur 11 est cantonné de deux tours rondes au nord. De ce côté, il participait à la défense de la Saint-Côme en formant un front de l’enceinte. Vers la ville, le programme était plus résidentiel.

Communication courte d’Hiromi HARUNA-CZAPLICKI :
Le livre d’heures-missel de Toulouse au Vatican (BAV, Chig. D.V. 71) : contexte et composition.

La présente est la suite de notre communication de l’année dernière, dans laquelle nous avons montré que le manuscrit Chig. D. V. 71 de la Bibliothèque Vaticane constitue certainement le plus ancien témoin conservé de la production de livres d’Heures à Toulouse, datant de la seconde moitié du XIVe siècle. Nous avons esquissé que l’argument interne de cette datation est l’inclusion d’une prière de saint Thomas d’Aquin, introduite par une rubrique qui dit : Oratio quam fecit sanctus Thomas de Aquino, prière s’ouvrant par « Concede michi misericors Deus  », qui est bien connue transmise par Guillaume de Tocco dans son Ystoria sancti Thome de Aquino. Les reliques de ce grand saint dominicain reposent depuis 1369 dans l’église des Jacobins de Toulouse.
Ce livre de prières toulousain d’importance historique et artistique a été judicieusement repéré par François Avril dans un de ses travaux publié en 1990. Son contenu textuel et pictural, riche et complexe, vaut un examen attentif et nous tenterons de proposer une hypothèse sur son origine et son destinataire.
L’illustration ici est une miniature pleine page représentant la crucifixion, due sans doute à l’un des artistes qui ont exécuté les peintures du livre d’Heures-Missel toulousain au Vatican.
Toulouse, Bibliothèque municipale, ms. 1272, Vie de sainte Marguerite, en vers occitan, ff. 2v-3r (la hauteur du livre : 13 cm).

 


Présents : MM. Cazes, Président, Scellès, Directeur, Ahlsell de Toulza, Trésorier, Péligry Bibliothécaire, Cabau, Secrétaire général, Mme Napoléone Secrétaire-Adjoint ; Mmes, Haruna-Czaplicki, Jaoul, Fournié, Pradalier-Schlumberger ; MM. Garland, Julien, Peyrusse, Stouff, Surmone, membres titulaires ; Mmes Bessis, Czerniak, Joy, Nadal, Sénart ; M. Chabbert, membres correspondants.
Invité : M. Pierre Bessodes adjoint au maire de Saint-Côme-d’Olt.
Excusés : Mmes Balty, Cazes, Lamazou-Duplan, Queixalos ; MM. Balty, Penent, Pradalier, Tollon.

Le président rappelle que la séance publique aura lieu le 26 mars, et qu’il est bon que nous soyons présent. Il compte sur nous également pour diffuser le plus largement possible les invitations. Il lit ensuite la lettre de candidature de Sophie Duprat qui sera examinée en bureau. Puis il donne la parole à Diane Joy pour sa communication courte sur le château de Saint-Côme d’Olt (Aveyron).

Le président remercie la conférencière pour cette communication complète sur ce beau bâtiment doté d’une charpente extraordinaire. Les différentes phases de construction du bâtiment sont bien lisibles.
Virginie Czerniak demande si des traces de couleurs ont été repérées sur les murs. Diane Joy répond qu’aucune trace n’a été trouvée ni sur les murs ni sur la charpente, elle a cependant repéré des enduits anciens comportant des grafitti (plusieurs cavaliers en côte de maille sur des chevaux). La commune actuelle réfléchit à engager des travaux.
Louis Peyrusse demande quels sont les délais habituels entre la coupe des bois et leur mise en œuvre. Diane Joy indique que les bois sont mis en œuvre verts, la preuve en est la trace qu’ils laissent sur les mortiers avant de se rétracter. Maurice Scellès ajoute qu’il a fait la même constatation à l’archidiaconé de Cahors. Enfin, cela s’est également vérifié à l’Hôpital général de Rodez en confrontant les datations par dendrochronologie, qui ont pu préciser la saison d’abattage de certains bois et les sources écrites, notamment les pièces comptables, documentant le chantier.
Concernant les travaux du XIXe siècles, Louis Peyrusse voudrait savoir si une mention d’architecte a été trouvée. Diane Joy avoue qu’elle n’a pas mené de recherche en archive sur cette période, M. Bessodes signale que la mairie n’en conserve pas.
Guy Ahlsell de Toulza s’étonne de ne pas voir de cheminée dans les combles habitables qui correspondent à la partie surélevée au XVe siècle. Diane Joy répond que ce niveau n’est pourvu que de petites fenêtres. Il pourrait alors être habité en été ajoute Guy Ahlsell de Toulza. Il demande encore quel est l’usage d’un auvent placé si haut. Diane Joy évoque deux possibilités : la première est de rejeter les eaux ruisselant des exutoires le plus loin possible des façades. La seconde serait de protéger une galerie de circulation accrochée à la façade. Maurice Scellès ajoute que les traces indiquent la présence d’un auvent de taille importante, on peut donc imaginer une structure prenant appui au sol, comme on en voit dans les châteaux du Gers, constituant un système de distribution de l’édifice par l’extérieur. Par ailleurs, à l’arrière, la cuisine pourrait s’y trouver. La piste reste ouverte.
Pascal Julien demande si l’église est de datation proche. Diane Joy répond qu’il y a un noyau du XIVe siècle et la mention d’une chapelle castrale. Sinon, l’église actuelle est un bel édifice du XVIe siècle (Commandée par Antoine d’Estaing) avec de très beaux médaillons sculptés dans les vantaux du portail (datés de 1532 et inscrits). Monsieur Bessodes en profite pour faire circuler des photographies de ces médaillons et demande aux membres s’ils connaissent d’autres médaillons de ce type. Pascal Julien répond que Sarah Munoz a mentionné ces médaillons dans sa thèse. Diane Joy conclut en disant que l’église est documentée et que l’étude reste à faire.

Le président donne la parole à Hiromi Haruna-Czaplicki pour la seconde communication courte portant sur Un livre d’Heures-Missel de Toulouse conservé au Vatican (BAV, chig. DV. 71) contexte et composition.

Le président remercie notre consœur pour sa communication où elle a procédé à une analyse très précise pour proposer une hypothèse de datation et d’origine. Virginie Czerniak remarque que le fond de l’enluminure (de la diapo 5) est tapissé de masques léonins rappelant des motifs héraldiques employés dans les décors peints des édifices civils. Hiromi Haruna-Czaplicki répond que ce manuscrit du Pèlerinage de la Vie humaine de Guillaume de Digulleville (Heidelberg, Bibliothèque Universitaire, ms. Pal. lat. 1969), porte les armes de Louis Ier d’Anjou et de Marie de Blois, et que le fond à décor de masques léonins de la miniature au f. 1 est purement ornemental, il n’y a pas de signification héraldique. Le fond à décor de masques léonins est aussi employé dans les manuscrits de production parisienne des années 1320-1330 et a été diffusé dans le deuxième quart du XIVe siècle : par exemple, dans les Heures de Jeanne d’Évreux, enluminées de Jean Pucelle (New York, MET, The Cloisters, Acc.54.1.2), dans le Roman d’Alexandre, Tournais, 1338-1344 (Oxford, Bodleian Library, Bodl. 264, f. 108). Les enlumineurs toulousains du troisième quart du XIVe siècle ont assimilé ce motif et l’utilise fréquemment.

Le président nous fait part d’un communiqué de la DRAC qui considère que Saint-Sernin est une réserve archéologique. L’analyse du discours montre que c’est l’inverse de la réalité si on se réfère aux derniers travaux effectués (rue Alsace Lorraine et Quai Saint-Pierre). Ce communiqué évoque la convention européenne du Patrimoine et si on s’y reporte on constate que la DRAC et la Mairie font l’inverse de ce qui est recommandé dans cette convention. Le président ajoute qu’une réponse du Maire a été publiée dans le journal Voix du Midi, en réponse au Comité de soutien, où il affirme que cette affaire est une querelle de spécialistes.
Par ailleurs, on a pu constater la présence d’immenses excavations pour des travaux de canalisations rue de la Viguerie. Les vestiges trouvés côté Saint-Cyprien ont été l’occasion d’un sondage effectué par le Service archéologique de Toulouse Métropole. Les vestiges d’un quai antérieur à celui du XVIIIe siècle ont été trouvés qui ne seront pas mis en valeur. Par ailleurs, toujours au même endroit, on est en train de démolir un bâtiment, contre le mur circulaire pour construire deux escaliers qui masquent le mur XVIIIe, alors qu’on aurait pu le mettre en valeur.
Martine Jaoul signale le projet de vente des bâtiments de la Grave qui sont laissés à la ruine. Daniel Cazes ajoute qu’ils sont laissés à la ruine et au pillage. Cheminées, grilles, ferronneries, huisseries et pavements ont été pillés, il déplore l’abandon de cet ensemble de bâtiments au centre même de Toulouse.
Roland Chabbert annonce que les travaux en vue de transformer la prison Saint-Michel en auditorium devraient commencer


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