Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 2 MAI 2017

Séance privée
separateur

Communication courte de Jacques Dubois :
« La chapelle de Rieux à Toulouse : nouvelle hypothèse de localisation de son ensemble sculpté ».

Si les travaux récents consacrés à l’atelier du maître de Rieux portent principalement sur la caractérisation du style ou encore sur la formation et l’origine du maître, la question de l’emplacement des différentes statues qui ornaient autrefois les murs de la chapelle est délaissée ; l’idée même d’une restitution ayant souvent été jugée vouée à l’échec. Pourtant, la révision du dossier à partir des dispositions de la chapelle, des informations fournies avant la destruction du bâtiment, mais surtout des statues elles-mêmes permet d’avancer sur la répartition et l’agencement précis de l’ensemble sculpté.

 

 

 

 

 

 

 

 

Communication courte de Jean-Michel Lassure :
« Bilan des recherches effectuées de 2014 à 2017 à Giroussens (Tarn) ».

Giroussens est un des centres potiers les plus importants de notre région à l’époque moderne. Son activité se place entre le début du XVIe siècle et 1828. Les plats et assiettes à décor peint qui ont fait sa renommée ont été décrits dans une série d’articles publiés dans les Mémoires de la Société voici quelques années et, plus récemment, dans un ouvrage faisant la synthèse des données disponibles sur ses artisans et leurs créations.

Deux orientations ont été données aux investigations entreprises en 2015 :
- une prospection pédestre dont l’objectif était, comme prescrit par la Commission Interrégionale de la Recherche Archéologique, le repérage des emplacements susceptibles de recéler des ateliers de potiers et surtout des installations de cuisson dans les hameaux de la Veyrière, de la Pelforte, des Blédous et des Roques.

Ted Gragson réglant le radar de pénétration de sol- une prospection géophysique venant en complément et réalisée avec la collaboration de Théodore Gragson, professeur à l’Université de Géorgie (USA) et titulaire d’une chaire d’attractivité IDEX à l’Université de Toulouse-Jean-Jaurès. Un radar de pénétration de sol associé à un GPS et un magnétomètre ont été utilisés.

Les recherches ont été étendues en 2016 à Couffouleux et Puybégon, communes voisines ayant également eu une activité potière.

 

 

 

 


Présents : MM. Cazes, Président, Scellès, Directeur, Ahlsell de Toulza, Trésorier, Péligry Bibliothécaire, Cabau, Secrétaire général, Mme Napoléone Secrétaire-Adjoint ; Mmes Cazes, Haruna-Czaplicki, Jaoul, Pradalier-Schlumberger, Wattin-Grandchamp ; MM. Garland, Garrigou-Grandchamp, Julien, Lassure, Peyrusse, Pradalier, membres titulaires ; Mmes Czerniak, Sénard ; MM. Dubois, Penent, Sournia, Suzoni, membres correspondants.
Excusés : Mmes Bessis et Heng, MM. Latour et Tollon.

Après les avoir lus, les procès-verbaux des séances des 21 mars et des 18 et 25 avril sont adoptés.

Le président renouvelle ses remerciements aux membres de notre société qui ont assuré la visite de l’église de Saint-Nicolas lors de la dernière séance. Il projette de renouveler tous les ans la visite d’un monument toulousain. Maurice Scellès rappelle par ailleurs que le château de Candie sera également présenté le mardi 30 mai.

Le président donne ensuite la parole à Jacques Dubois pour une communication courte, La chapelle de Rieux à Toulouse : nouvelle hypothèse de localisation de l’ensemble sculpté .
Le président remercie notre confrère pour cette communication qui reprend un épineux problème. Les œuvres sont en effet difficiles à suivre sur les inventaires et catalogues malheureusement très imprécis. De plus,16 figures sont inventoriées en 1823 et nous en retrouvons 18 aujourd’hui. Comment se sont passées les entrées et les sorties au Musée des Augustins, y-a-t-il eu des pertes ? Lors de la restauration du Musée, de nombreux fragments ont été trouvés. L’histoire de ces œuvres est une affaire compliquée. Le président ajoute que lorsqu’il était conservateur au Musée, il s’était posé la question de la position initiale des statues pour des raisons muséographiques et avait tenu compte de la direction des regards. Il avait imaginé que les saints franciscains occupaient le revers de la façade. Concernant le lion disposé au pied du gisant, il est clairement inscrit sur l’étiquette que sa provenance est inconnue, les deux œuvres ont d’ailleurs été taillées dans un marbre différent.
Jacques Dubois répond que la disposition des saints franciscains au revers de la façade ne semble pas fonctionner. Le président pense au contraire que la direction des regards pourrait confirmer cette hypothèse.
Louis Peyrusse demande si l’on connaît d’autres exemples d’ensembles sculptés pour lesquels on constate de la même façon une inclinaison de la tête et une convergence des regards vers le chœur ? N’y a-t-il pas plutôt un ordre habitué des saints personnages ?
Jacques Dubois répond que dans les exemples qu’il connaît, il n’y a pas d’ordre habitué (Carcassonne, Cologne), mais il n’y a pas non plus d’inclinaison de la tête.
Henri Pradalier se dit séduit par cette idée de replacer les personnages sculptés à partir la direction de leur regard.
Dominique Wattin Grandchamp ajoute que le fait d’avoir à chaque fois deux personnages qui inclinent la tête de la même façon pourrait effectivement confirmer l’hypothèse avancée.
Michelle Pradalier-Schlumberger fait remarquer que la chapelle de Rieux, de petites dimensions, devaient être très encombrée car en plus de ce groupe de personnages sculptés, il y avait un autel, un retable… Elle est d’accord par ailleurs avec la proposition qui a été faite pour positionner le tombeau, mais elle fait remarquer que Dumège restitue un tombeau bien plus simple que celui évoqué par notre confrère, ce dernier en convient.

Le président donne ensuite la parole à Jean-Michel Lassure pour nous présenter un Bilan des recherches effectuées à Giroussens (Tarn) .
Le président remercie notre confrère pour la constance de son étude qui nous permet à chaque fois de voir des poteries de toute beauté.
Guy Ahlsell de Toulza exprime son agacement car contrairement à Cox, aucun sondage archéologique n’a pu être fait à Giroussens. Il dénonce une situation absurde car depuis 20 ans des prospections sont faites après les labours, trois projets de recherche ont été mis en place depuis 2000, les fours sont localisés et rien n’est fait alors qu’une étude archéologique permettrait de mieux dater les pièces et de connaître les contextes de fabrication.
Jean-Michel Lassure répond que pour la première fois, grâce au rapport technique, le SRA évoque la possibilité d’une fouille mais il ne sait pas qui la fera.
Le président attire l’attention sur les mortiers de bronze présentés.
Jean-Michel Lassure précise que des analyses de pâte sont en cours au Canada. Il confirme qu’en l’absence de fouilles il y a peu d’informations sur les outillages du potier dont les textes parlent.

Dans le cadre des questions diverses, Pierre Garrigou Grandchamp nous montre les vestiges de peintures sur enduit d’époque romane découverts entre les modillons de l’église de Gluges (Lot). Notre confrère Nicolas Bru se propose de nous les présenter prochainement.
Pierre Garrigou Grandchamp nous annonce également qu’en déplaçant les stalles de l’église de Montpézat-de-Quercy, de superbes peintures du XIVe siècle (de style primitif avignonnais) ont été découvertes. Elles recouvraient l’arrière des panneaux du XVIIIe siècle situés au-dessus des stalles qui remployaient donc ces bois plus anciens. Or, malgré les protestations d’Emmanuel Moureau, la DRAC ne veut pas les déposer. Elle est décidée à replacer les stalles devant.

Maurice Scellès annonce une communication prochaine sur deux fenêtres géminées construites en brique découvertes à Foix avec peut-être leur panneaux de bois articulés.


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