Société Archéologique  du Midi de la France
FacebookFlux RSS

SÉANCE DU 20 MARS 2018

Séance privée
separateur

Communication courte de Christian Péligry : « Nul n’est prophète en son pays : le réseau hispanique de François Filhol ».

En créant dans son logis du cloître Saint-Etienne un extraordinaire cabinet de curiosités où se côtoyaient livres manuscrits et imprimés, dessins, estampes, antiquités, tableaux, monnaies et médailles, objets naturels et artificiels de toutes sortes, le chanoine Filhol affirmait son appartenance à ce petit monde d’érudits et de collectionneurs pour qui les frontières géographiques, politiques ou linguistiques n’existaient pas.
À une date que l’on ignore (vers 1640 ?), il entra en contact avec un grand seigneur de Huesca, Vincencio Juan de Lastanosa (1607-1681), détenteur lui aussi d’une splendide collection, et autour duquel gravitait un groupe d’érudits aragonais : Antonio Jiménez de Urrea, Francisco Andrés de Ustarroz (chroniqueurs du royaume d’Aragon), la comtesse d’Aranda, le jésuite Baltasar Gracián et quelques autres encore ; les lettres qui subsistent de cette correspondance, bien que peu nombreuses, laissent entrevoir cependant une étonnante relation, faite d’amitié, d’admiration et d’estime réciproques ; ces liens qui se sont tissés pendant plusieurs années, jusqu’à la mort du chanoine de la cathédrale Saint-Étienne, en 1648, se traduisaient concrètement par des échanges de courriers, des envois de livres, d’estampes ou de plantes. La notoriété dont jouissait François Filhol au-delà des Pyrénées fut inversement proportionnelle à l’indifférence qu’il semble avoir suscitée en France, à Toulouse en particulier.

 

Communication courte de Diane Joy : « Actualité de la recherche sur l’architecture à Rodez : Le Mazel de Rodez, un édifice polyvalent ? ».

 

Le Mazel de Rodez est un édifice exceptionnel par sa conservation et par celle de sa fonction. Il sert en effet encore aujourd’hui de marché couvert dans une configuration proche de son parti d’origine. Construit dans la première moitié du XIVe siècle à la limite sud de la Cité, la partie septentrionale de la ville relevant de l’évêque, l’édifice comporte deux parties distinctes : vers l’est, le volume construit en grand appareil de grès compte quatre niveaux, dont un de caves ; vers l’ouest, un long volume en rez-de-chaussée a été accolé à la fin du Moyen Age. Les tables de boucher qu’il abritait relevaient du chapitre cathédral. Cet usage ne requérant pas la présence d’étage, le programme architectural du corps de bâtiment oriental interroge. Plusieurs indices convergents invitent à proposer d’identifier dans cet édifice en forme de tour le grenier des anniversaires du chapitre.

 

 

 


Haut de page