Société Archéologique  du Midi de la France
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Rodolphe DE CHAMPREUX D’ALTENBOURG (1839-1913)

separateur

Allocution de Jules de Lahondès

Séance du 23 avril 1913

Extrait du Bulletin de la Société Archéologique du Midi de la France, 2e série n° 42-43, p. 105-106.

Le marquis RODOLPHE DE CHAMPREUX D’ALTEMBOURG vient de nous être enlevé, le 17 avril, après six mois d’une maladie qui, à travers des alternatives de relèvements et de rechutes, minait peu à peu ses forces. Il était âgé de soixante-douze ans.

C’était un aimable esprit, très cultivé, s’appliquant à connaître et à apprécier les œuvres d’art, surtout celles qui intéressaient sa ville natale. Il les recherchait même au dehors, et la Société archéologique, dans laquelle il était entré, le 5 mai 1896, a bénéficié de plusieurs de ses découvertes, entre autres des portraits de capitouls échappés des registres des Annales qu’il a fait photographier au musée de Troyes et dans la collection de M. de Betzman à Paris.
Il fit aussi photographier pour nos Mémoires la belle miniature du missel d’Alan représentant le martyre de saint Sernin, ainsi que d’autres. Lors de notre installation à l’hôtel d’Assézat, il nous donna une partie importante de notre mobilier.
Il a publié dans notre Bulletin une étude sur la chapelle de la Visitation de Moulins, où repose le duc de Montmorency, avec une photographie du rétable et du tombeau ; puis une note sur le château de Lasserre construit par Bachelier.
Sa conversation, nourrie des souvenirs de nombreux et lointains voyages, était aussi semée de traits piquants. Il avait été attaché à l’ambassade de Florence, où l’avait introduit M. de Malarel, puis à celle de Turin. Son goût s’était formé dans ces contrées et il avait souvent résidé à Rome. Il avait d’ailleurs poussé des excursions jusqu’au cap Nord et jusqu’à Madère.

Dans les derniers temps de sa vie, il habitait Paris pendant plus de la moitié de l’année et il s’y plaisait à suivre le mouvement de l’art contemporain. Il a donné au musée de la Légion d’honneur une collection fort belle de décorations diverses.
Mais pendant ses séjours à Toulouse, il ne manquait jamais une seule de nos séances du mardi et il s’était attaché l’affection de tous les collègues par sa cordialité et sa bonne grâce. Il a pensé encore à nous dans ses dernières volontés et nous a laissé un legs de 5.000 francs.

La famille de Champreux d’Altembourg est originaire du pays de Vaud où est le château de ce dernier nom. Une branche s’établit à la Rivière, dans le Bugey. Claude-Joseph de C. d’A. servit dans les dragons de la Ferronays pendant la guerre de Hanovre. Son fils Jean-Claude fut chef d’état-major du comte de Précy au moment du siège de Lyon par la Convention, passa pour mort et put ainsi s’échapper en Suisse. Il fut nommé plus tard directeur de la Manufacture des Tabacs à Bordeaux puis à Toulouse. Il y maria son fils Léonard-Pierre de C. d’A., avec Mlle de Saint-Félix, et c’est de ce mariage, qui allia les Champreux à plusieurs anciennes familles toulousaines, que naquit notre regretté confrère, le 25 juillet 1839.
Il avait été élu, pendant le second empire, conseiller général de la Haute-Garonne par les électeurs du canton de Nailloux.


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