Société Archéologique  du Midi de la France
FacebookFlux RSS

SÉANCE DU 25 FÉVRIER 2020

Séance privée
separateur

Présents : MM. Peyrusse, Président, Ahlsell de Toulza, Trésorier, Cabau, Secrétaire général, Mme Napoléone, Secrétaire-adjointe, M. Péligry, Bibliothécaire-archiviste ; Mmes Nadal, Pradalier-Schlumberger, Watin-Grandchamp, MM. Garrigou Grandchamp, Lassure, Macé, Scellès, Sournia, Surmonne, Testard, membres titulaires ; M. Penent, membre correspondant.
Excusés : Mmes Andrieu, Balty, Dumoulin, MM. Balty, Cazes, Garland, Tollon.

Au vu du peu de membres présents, le Président se demande s’il ne faudrait pas créer une commission spéciale dédiée à la lecture des rapports du concours.
Dans la correspondance, il signale une invitation du Musée de l’Aurignacien ainsi qu’un courrier du Directeur général de l’INRAP qui nous invite à participer aux « Journées européennes de l’archéologie » qui se tiendront en juin 2020. Par ailleurs, un préhistorien de l’Université d’Aix-Marseille viendra prochainement photographier les statues-menhirs de notre collection. Le Président remercie Pierre Garrigou Grandchamp qui a accepté d’assurer la conférence de notre séance publique. Son intervention portera sur La maison médiévale en France, nouveaux regards, bilan de 25 ans de recherche. Jean Penent ne pouvant assurer sa communication du 24 mars prochain, sera remplacé par Bruno Tollon qui parlera des questions d’héraldique et d’histoire de l’art dans la Renaissance toulousaine.
Pierre Garrigou Grandchamp offre à la bibliothèque un recueil de Mélanges dédié à G. Ulrich Grossman qui vient de paraître (Guido von Büren, Michael Goer dir., Burgen - Schlösser - Häuser. Festschrift für G. Ulrich Grossmann zum 65. Geburtstag, Michael Imhof Verlag, 2019) et dans lequel on trouve un article de sa main intitulé « Les grands types et caractères des maisons urbaines des XIe-XIVe siècles en Europe occidentale : une perspective comparée ».

Le Président remercie vivement nos rapporteurs pour leurs relectures des mémoires et thèses soumis au concours et donne la parole à Émilie Nadal qui lit le rapport de Benjamin Marquebielle sur le mémoire de Master 2 de Manon Vuillien intitulé L’exploitation des ressources animales durant le Chasséen méridional : étude de la faune de la grotte de Pertus II (Meailles, Alpes-de-Haute-Provence) , sous la direction de M. L. Gourichon, Université Nice Sophia-Antipolis, 2015.

Le mémoire compte 147 pages, il est divisé en trois parties : problématique et méthodes pour la partie 1, étude de l’assemblage faunique proprement dit pour la partie 2, synthèse et discussion pour la partie 3.
Le chapitre 1 de la première partie présente les cadres de l’étude. La présentation de la zone géographique d’étude et du cadre climatique est un peu rapide. Ce chapitre se poursuit par une présentation des débuts du Néolithique dans le sud-est. Les premières installations de groupes néolithiques ont lieu vers 5 800 – 5 600 cal. BCE (dates radiocarbones calibrées avant notre ère), en provenance d’Italie du Sud. Puis à partir de 5 600 cal. BCE, on assiste au développement de la culture Cardiale (dont les représentants utilisent des impressions diverses de coquilles de cardium pour décorer leurs céramiques). À partir 4 800 cal. BCE, l’économie de production se consolide, les réseaux d’échanges se développent : c’est l’entrée dans la phase moyenne du Néolithique. Le Chasséen émerge alors vers 4 400 cal. BCE et perdure jusqu’en 4 000 cal. BCE. Les occupations chasséennes de la grotte de Pertus II sont au cœur du travail de Manon Vuillien. Durant cette période, l’habitat se fait en plein air, les grottes et abris étant dédiés au parcage des animaux. Il s’agit alors de grottes-bergeries, souvent situées en altitude, dont l’utilisation est marquée archéologiquement par la présence de couches de fumiers. La fonction de bergerie est abandonnée à la fin du Néolithique moyen.
Cette première partie se poursuit par une présentation de l’élevage néolithique : les caprinés sont élevés depuis le Néolithique ancien, les bovins deviennent plus fréquents à partir du Cardial et les suidés sont introduits au cours du Cardial récent. La chasse est peu pratiquée. Les troupeaux font l’objet d’une véritable gestion selon les productions visées (viande, lait ou toison). Les rythmes d’occupation des grottes-bergeries et les saisonnalités des activités restent néanmoins à préciser. Les mobilités pastorales montagnardes sont notamment mal connues. Si aucun élément ne permet de parler de transhumance dès ces époques, l’appropriation de la montagne est de plus en plus forte. Il y a un besoin de nouvelles méthodes d’investigation pour préciser les rythmes d’occupation et c’est autour de ces problématiques que se place le travail de Manon Vuillien, qui fait le choix des approches cémentochronologiques.
Le chapitre 2 de la première partie présente le site de Pertus II, occupé du Néolithique jusqu’à l’Âge du Fer, fouillé dans les années 1950 puis depuis 2012. La stratigraphie est épaisse de 2 m et voit se superposer, durant le Chasséen, des niveaux de bergerie et des niveaux d’habitation. Le mobilier archéologique est abondant (plus de 38 000 pièces) et varié (faune, matériel de broyage, outils lithiques, parure, industrie osseuse, céramique). En ce qui concerne la faune, sont majoritaires les restes de moutons (principalement), de chèvres, de bœufs. Le cerf est signalé mais rare. L’étude entreprise par Manon Vuillien est centrée sur la faune, mise au jour lors des fouilles anciennes, des couches E, F et G, qui reflètent chacune des utilisations différentes de l’abri (E et F = habitat, G = bergerie). Manon Vuillien réalise une bonne remise en perspective de ces travaux et les problématise de façon pertinente.
Le chapitre 3 de la première partie traite des méthodes d’analyse d’un assemblage faunique. La présentation est un peu courte en ce qui concerne certains aspects : détermination du sexe des individus ou taphonomie (modification des ossements au cours de leur enfouissement). Les méthodologies d’estimation des âges d’abattage selon l’usure dentaire sont en revanche bien explicitées et Manon Vuillien présente bien les conclusions qui peuvent être faites en termes de gestion des troupeaux. Suit une présentation des méthodes d’analyses isotopiques et cémentochronologiques, avec le détail des éléments renseignés grâce à ces approches (rythme des naissances, alimentation, mobilité des troupeaux pour la première méthode, âge et saison d’abattage pour la seconde). Le choix est fait de se concentrer sur la cémentochronologie. Cette méthode repose sur l’observation des marqueurs saisonniers de croissance au sein du cément dentaire et est utilisée pour documenter l’âge et la saison de mort d’un individu. Cette méthodologie, à laquelle s’est donc initiée Manon Vuillien lors de son année de master, est synthétiquement présentée.
La deuxième partie présente les résultats des études sur le matériel de la grotte de Pertus II, composé de 1 252 restes répartis entre trois couches et dont la moitié a pu être déterminée taxonomiquement. Le matériel est bien conservé et peu fragmenté. Les restes osseux déterminés correspondent essentiellement aux taxons domestiques (86 %), moutons, chèvres, bœufs et chiens, mais plusieurs espèces sauvages sont représentées. Les caprinés domestiques (et parmi eux les moutons) sont majoritaires. Les restes appartiennent à au minimum 104 individus (dont 47 moutons et/ou chèvres). La présentation des résultats est classique : représentation squelettique, classes d’âge, description des traces anthropiques (stries, fractures) permettant de reconstituer les activités de boucherie.
Le chapitre 2 de la deuxième partie traite des stratégies de subsistance et des économies de production, principalement des caprinés domestiques (moutons et chèvres). L’étude met en évidence une exploitation mixte des troupeaux de caprinés avec un abattage majoritaire des animaux entre 2 mois à 2 ans, marquant une recherche à la fois de lait et de viande, et un maintien en vie des animaux restants jusqu’à plus de 4 ans pour assurer le renouvellement du troupeau et, dans une moindre mesure, exploiter les toisons.
Le chapitre 3 de la deuxième partie présente les résultats de l’étude cémentochronologique. Les résultats restent préliminaires : seuls 10 échantillons issus de dents de moutons et chèvres ont pu être observés. La méthode et ses limites sont bien exposées, la méthodologie est maîtrisée par Manon Vuillien, qui appelle à la prise en compte d’un plus grand nombre de restes.
La partie III consiste une synthèse et une discussion des données. Les taxons identifiés à Pertus II sont globalement les mêmes que ceux identifiés sur les autres sites chasséens en grotte du sud de la France, avec une prédominance des caprinés et une faible part de faune chassée. Les stratégies d’abattage, orientées vers les jeunes animaux, indiquent une exploitation mixte tournée vers le lait et la viande. La recherche de production laitière est plus marquée dans les niveaux plus récents, avec un abattage fréquent des animaux de moins de 2 mois. Ce type de gestion de troupeau se retrouve sur les autres sites chasséens.
Manon Vuillien considère son travail comme une première approche qui doit être complétée par une analyse des faunes du reste de la stratigraphie, notamment issus des fouilles récentes, la poursuite des études cémentochronologiques et l’intégration de ses travaux aux analyses pluridisciplinaires du site. Ces travaux sont en cours et menés dans le cadre de la thèse de Manon Vuillien, pour laquelle les approches cémentochronologiques ont été développées et amènent davantage de résultats.

Jean Michel Lassure lit ensuite son rapport sur la thèse d’Alexia Lattard intitulée Défunts, pratiques et espaces funéraires au cours du Haut Empire, au sein de la civitas de Forum Iulii , soutenue le 12 décembre 2018 à l’université Aix-Marseille, sous la direction d’Aurore Schmitt, Chargée de recherche au CNRS, et de Jean-Christophe Sourisse, Professeur à l’Université d’Aix-Marseille (avec un CD associé au manuscrit, 500 sites étudiés).

Titulaire d’un master en Anthropologie biologique et d’un master 2 en Recherche en Archéologie Opérationnelle Maritime et Terrestre, Spécialité Archéologie de la Méditerranée antique, l’auteure a également à son actif la direction de plusieurs opérations archéologiques concernant des nécropoles antiques ou la responsabilité de leur analyse archéothanatologique. Elle est par ailleurs chargée de cours à l’Université d’Aix-Marseille et a publié seule ou en collaboration plusieurs articles relatifs à l’archéologie funéraire.
Le premier des deux volumes de sa thèse est un texte de 550 pages. L’illustration, composée pour l’essentiel de cartes en couleurs et de graphiques, est regroupée dans le second volume fort d’environ 200 pages. Un catalogue des tombes de chacun des sites funéraires étudiés totalisant près de 1500 pages a été enregistré sur CD.
Le sujet de ce travail est l’étude, « dans toute leur complexité et leur variabilité », des pratiques funéraires dans le cadre du territoire de Forum Iulii, la Fréjus actuelle, et ce pendant les quatre premiers siècles de notre ère. À côté de la restitution des pratiques funéraires, il a pour objectif « d’appréhender la relation qu’entretiennent les individus et/ou les groupes sociaux avec leurs traditions funéraires ».
Le premier chapitre relate le contexte historique de la Civitas de Forum Iulii fondée par César en 44 avant n.è. et dotée du statut de colonie romaine sous Auguste en raison de sa position sur un axe routier majeur reliant l’Italie et la Péninsule ibérique et aussi face aux Alpes qui restent à pacifier.
Le chapitre 2 concerne la ville qui s’accroît avec l’installation de nouvelles populations sous Auguste (il s’agit de deductiones de vétérans) puis dans le premier tiers du Ier siècle alors qu’elle se dote (comme bien d’autres agglomérations) des monuments et ouvrages publics (amphithéâtre, théâtre, thermes, murailles, etc.) marqueurs de la romanisation. À l’extérieur, les espaces artisanaux et surtout funéraires façonnent le paysage périurbain comme le révèle, conséquence de l’urbanisation amorcée dans les années 1980, la mise au jour en bordure de la ville de grands sites funéraires (Pauvadou 3 et Saint Lambert 1980) totalisant près de 500 tombes. Le déclin qui touche la Narbonnaise pendant la seconde moitié du IIIe siècle se traduit par une baisse démographique entraînant la rétraction du réseau urbain autour d’un noyau où, à partir de 374 au moins, émerge un groupe épiscopal. L’existence d’espaces funéraires paraissant intra muros et donc en contradiction avec les lois romaines interdisant les sépultures dans le périmètre urbain, est évoquée mais l’auteur considère que la documentation disponible est insuffisante pour qu’ils puissant être véritablement pris en compte.
Dans le 3e chapitre, la présentation de Forum Iulii est étendue à l’ensemble de son vaste territoire géré par les agglomérations secondaires de Forum Voconii et Matavo qui ont comporté d’importantes zones funéraires également décrites par l’auteure.
Le 4e chapitre dresse un état des lieux en ce qui concerne l’archéologie funéraire de l’ensemble du territoire retenu comme cadre d’étude. La disparité des protocoles de terrain mis en œuvre, l’insuffisance du recours à l’archéothanatologie due à l’absence sur place d’un anthropologue et la précision plus ou moins grande de l’enregistrement rendent difficile l’exploitation scientifique d’opérations archéologiques datant pour certaines de près d’un demi-siècle.
Intitulé Pour une approche archéothanatologique, le chapitre 5 précise le traitement en laboratoire souvent long et délicat appliqué avant analyse aux restes osseux provenant de vases-ossuaires ou d’inhumations. L’utilisation des données archéologiques, historiques et biologiques pour « une restitution des gestes pratiqués tout au long du processus des funérailles : de l’action crématoire à l’inhumation dans la tombe, mais également dans le cadre des cérémonies de commémoration, dans le cas où les vestiges sont accessibles » est sans doute la partie la plus novatrice et intéressante de ce travail. À l’identification biologique du défunt elle associe la typologie et la nature du dépôt funéraire pour établir la représentativité sociale de ce dernier et fait appel aux constations taphonomiques pour restituer les conditions dans lesquelles ce dépôt a été effectué. Lorsque les données historiques et topographiques peuvent être associées, cette démarche permet de restituer « les pratiques funéraires, reflets des pratiques sociales, culturelles, économiques et religieuses ».
Particulièrement développés, les trois chapitres suivants sont consacrés, selon le même plan dans la mesure du possible, à la caractérisation des espaces funéraires de Saint-Lambert (chapitre 6) et du Pauvadou (chapitre 7) sur le territoire de Forum Iulii et de celui des Termes lié à l’agglomération secondaire de Forum Voconii (entre les communes actuelles du Cannet-des-Maures et de Vidauban) (chapitre 8).
Les caractéristiques que partagent ces zones funéraires sont évoquées dans le chapitre 9, « Des espaces pour les défunts ». Leur étude synthétique permet de préciser leur implantation et leur développement tandis que l’analyse des tombes rend possible une détermination détaillée des sépultures. Les informations archéologiques et/ou biologiques disponibles sont ensuite présentées selon leur type : structures primaires de crémation (bûchers funéraires), secondaires (sépultures), inhumations et structures non sépulcrales. Enfin, l’identification du mobilier est « abordée en fonction des grandes tendances de dépôts mises en évidence ».
Le chapitre 10 concerne « les pratiques funéraires ». Il fait appel à l’analyse archéothanatologique pour appréhender la manière dont une communauté gère la mort d’un de ses membres à une période et dans un contexte spatial donnés.
Conformément à l’objectif ultime de la recherche archéologique qui est de parvenir à une connaissance toujours plus précise et détaillée des populations du passé, Alexia Lattard s’efforce dans le dernier chapitre « À la recherche de l’identité des populations de la civitas de Forum Iulii » d’établir quel avait été le mode de vie de ces défunts et les stratégies sociales qu’ils avaient déployées ou dans lesquelles ils étaient engagés.
La mise en évidence de pratiques particulières lui permet d’identifier des groupes spécifiques se démarquant spatialement et chronologiquement au sein des zones funéraires. C’est ainsi que les sites de Saint-Lambert révèlent qu’au tournant de l’ère deux groupes distincts pratiquent une ostentation cérémonielle marquée par l’utilisation de lits décorés lors de la mise en place des bûchers de crémation.
Cette thèse est le résultat d’un important travail en laboratoire rendu difficile par le caractère sommaire des données provenant des opérations archéologiques les plus anciennes – celles des années 1980 –, par un enregistrement – relevés et photographies – souvent insuffisant et de qualité inégale, par la disparition d’éléments mobiliers ou leur mauvaise conservation et enfin, par la nécessité d’effectuer la fouille d’un grand nombre de vases-ossuaires prélevés pour être étudiés en laboratoire mais laissés en l’état. En tirant le meilleur parti possible d’une documentation vaste mais assez disparate, Alexia Lattart est parvenue à présenter un remarquable travail de synthèse. Le recours à la thanatologie lui a permis des constatations conduisant à une connaissance plus approfondie des rites entourant la mort pendant le Haut-Empire.

Michèle Pradalier-Schlumberger donne lecture de son rapport sur le mémoire de Master 2 de Juliette Grinand-Lecocq : Les crucifix sculptés de la fin du Moyen Âge dans les comtés nord-catalans. Définitions des transferts artistiques , soutenu à Perpignan en 2019.

Maurice Scellès présente son rapport sur le mémoire de Master 2 de Joris Moron, intitulé Les lotissements du centre ancien de Moissac à la fin du Moyen Âge , soutenu à Toulouse en 2019, sous la direction de Bastien Lefebvre, Université Toulouse - Jean Jaurès, 2019, vol. 1 Texte, 242 p., vol. 2, Documentation, 151 p.

Émilie Nadal lit son rapport sur la thèse d’Aurélia Cohendy, intitulée Peintres et décors en Midi toulousain, vers 1460-1560 , sous la direction de Pascal Julien et Cécile Scailliérez, soutenue à l’Université de Toulouse - Jean Jaurès en 2019.

Ce travail se compose de 3 volumes : Un volume de texte de 596 pages, contenant outre la thèse proprement dite, la bibliographie, un index des noms propres, un index des noms de lieux et la table des matières ; un volume d’illustration de 476 pages : illustrations en couleur, de bonne qualité, et disposées de manière à être consultées dans le cours de la lecture. Avec de nombreuses comparaisons, et mise en miroir des images qui sont discutées dans le fil du texte. Le tout est intelligemment légendé, avec le nom de l’auteur quand il est connu ou supposé (peut-être aurait-on pu souhaiter quelques points d’interrogation pour certaines attributions, qui sont en fait des hypothèses et non des certitudes).
Un volume d’annexe de 369 pages, particulièrement intéressant, contenant un dictionnaire des artistes, l’édition des pièces justificatives, une dizaine de figures et de tableaux. Le dictionnaire des artistes : il s’agit des notices biographiques de 340 peintres, peintres-verriers et enlumineurs, actifs à Toulouse entre 1460 et 1560. Par ordre alphabétique du nom de famille, les notices sont toujours clairement documentées avec les références sourcées de chaque élément, et quand il y a lieu la bibliographie associée. Évidemment chaque notice renvoie à d’autres peintres, et le dictionnaire montre ainsi l’établissement de tout un réseau de relations entre les artistes toulousains de cette période.
Suit l’édition de pièces justificatives. Il y en a 57 en tout. Citées dans le cours du texte de la thèse, toutes ces pièces sont éditées d’après l’original, et donc certains documents déjà connus par ailleurs se trouvent révisés, complétés, des documents déjà cités sont enfin transcrits, et il y a aussi une vingtaine de pièces qui sont entièrement inédites : comme la requête d’un certain Denis des Granges qui a peint les portraits des Capitouls en 1523 pour un autre peintre, la liste des biens trouvés dans l’atelier du peintre-verrier Guillaume Cochin mort en 1556, ou encore plusieurs documents inédits concernant le peintre Bernard Nalot (un contrat d’apprentissage, le règlement de son héritage entre sa sœur et sa veuve, un marché pour le vitrage de la rose de la Dalbade à Toulouse, ou encore les relations entre le peintre et l’humaniste Guillaume de La Perrière pour lequel il se porte caution).
Ces pièces justificatives sont cruciales puisqu’elles viennent nourrir un travail qui s’appuie autant sur l’étude des sources documentaires que sur l’analyse stylistique des œuvres. Le volume de texte entend proposer une synthèse sur les arts de la couleur dans le Midi toulousain de 1460 à 1560. L’auteur tient compte non seulement de la peinture murale, de la peinture sur panneau et de l’enluminure, mais aussi du vitrail, de la tapisserie et de quelques exemples de sculptures peintes, ce dont le terme « décor » ne rend pas compte. Le projet d’Aurélia Cohendy est de faire mentir l’affirmation de Charles Sterling qui, dans les années 1960, qualifia le Sud-Ouest de la France au XVe siècle de « quasi désert pictural ». Pour ce faire, elle s’appuie sur une bibliographie étendue et maîtrisée et surtout sur un retour constant aux sources.
La première partie se consacre aux conditions d’exercice de la peinture à Toulouse. Les statuts conservés sont transcrits et analysés dans leur intégralité et confrontés à la pratique du métier tel qu’elle apparaît dans les archives. L’auteur montre les multiples facettes de l’activité des peintres, souvent aussi verriers ou/et enlumineurs et décline les différentes sources des commandes et leurs modalités, qu’elles soient passées par le clergé, les consuls ou les notables de Toulouse. Cette partie permet de rassembler et d’ordonner toutes les connaissances sur les artistes peintres de la période, même si au final l’auteur reconnaît que les artistes toulousains ne sont pas organisés autrement que ceux des autres régions du royaume.
Intitulée « Transferts et modernité : la peinture en Midi toulousain, de la fin du Moyen Âge aux débuts de la Renaissance (vers 1460-1530) », la deuxième partie entend présenter la richesse des échanges entre Toulouse et les autres foyers de création : la Catalogne, les Flandres, Paris, Tours ou le Limousin. L’étude de l’enluminure, qui constitue la source principale des œuvres pour la période, se révèle la plus riche en trouvailles. Outre l’attribution convaincante d’une enluminure du Livre des Histoires à Antoine de Lonhy, l’auteur met en évidence l’œuvre du Maître du Missel Fieubet, du Maître des Heures de San Marino, et renouvelle surtout notre vision sur le Maître du Missel de Jean de Foix, désormais identifié à Liénard de Lachieze. L’enquête sur ce personnage se révèle une des plus passionnantes de la thèse, et elle l’a d’ailleurs en partie publiée dans un article paru dans la Revue de l’art il y a deux ans. L’auteur montre bien les sources d’inspiration de cet artiste majeur de la période. On peut également lire la réhabilitation de Laurent Robin (jusque-là identifié par erreur à Pelegrin Frizon), et la mise en valeur du Maître du premier antiphonaire de Mirepoix. Deux autres chapitres sont enfin consacrés au décor peint de la cathédrale d’Albi, et aux vitraux de la cathédrale d’Auch.
La dernière partie de la thèse s’intitule « Antoine Olivier et Bernard Nalot : l’épanouissement de la Renaissance en Midi toulousain » et porte sur la production de ces deux artistes entre 1530 et 1560. L’auteur propose de rapprocher le Maître du second antiphonaire de Mirepoix à l’artiste qui a peint la voûte en cul-de-four de Saint-Sernin, qu’elle associe à Antoine Olivier. Idem pour la tenture de l’histoire de saint Étienne destinée à la cathédrale de Toulouse, dont il aurait dessiné les cartons. Ces rapprochements sont tout à fait convaincants et surmontent le fait qu’il s’agit d’œuvres réalisées sur des supports très différents. Le chapitre consacré à Bernard Nalot évoque aussi le travail d’architecture du peintre et ses commandes pour la ville.
En conclusion, ce travail présente de nombreux documents d’archives inédits, et propose une analyse stylistique pointue des œuvres, avec des comparaisons toujours argumentées et clairement exposés dans le volume des illustrations. C’est donc une synthèse essentielle sur la peinture produite dans la région de Toulouse entre 1460 et 1560. Les points forts du travail résident dans le recours systématique aux sources, ce qui permet de clarifier une fois pour toutes les noms, les dates et les relations connus des artistes. Les comparaisons stylistiques sont pertinentes et bien amenées. Un reproche toutefois sur le plan adopté. Les analyses auraient sans doute gagné à être hiérarchisées en fonction des découvertes de l’auteur. Ainsi, il m’a semblé que l’auteur avait peu de nouveautés à apporter concernant par exemple les peintures de Sainte-Cécile d’Albi, bien qu’elle leur consacre tout un chapitre. De même, le chapitre concernant les activités de Bernard Nalot comme architecte m’ont presque paru hors sujet, au regard du reste de la thèse qui se concentre sur les arts de la couleur.

Le Président poursuit en lisant son rapport sur la thèse de Pierre Marty intitulée Louis de Mondran et les arts, parcours d’un homme influent entre Toulouse et Paris (1699-1792) , École pratique des Hautes études, 2019, sous la direction de Guy Michel Leproux.

Il s’agit d’un travail d’importance constitué d’abord par l’édition critique des Mémoires écrits pour ses enfants et pour servir à l’histoire de l’Académie royale (1774) de Mondran, connus par trois copies incomplètes faites de découpages et de ré-assemblages. Le texte soigneusement établi et annoté occupe le tome 2 ; 65 pièces justificatives et un dictionnaire biographique qui restitue l’environnement de Mondran sont logés dans le tome 3. Le tout témoigne de dépouillements d’archives colossaux.
Le premier volume présente une biographie, une analyse du rôle de Mondran à l’Académie, l’amateur d’art, l’organisateur, le collectionneur ; une troisième partie, « la ville et le citoyen », s’intéresse aux projets d’urbanisme, réalisés ou non. Il en sort un nouveau Mondran ; on connaissait à peu près l’amateur d’art, l’organisateur, le citoyen urbaniste. Pierre Marty le ré-inscrit dans le milieu de passionnés d’art et peut analyser sa part personnelle, essentielle.
Louis de Mondran est un personnage de roman. Ses talents sont du côté du jeu, de la musique, du théâtre, des fêtes qu’il organise. Il naît dans un monde peu riche, les aïeux sortent du milieu de l’avocature ; le père, mousquetaire puis capitoul, a épousé Catherine Lucas de Saint-Marc apparentée à de puissantes familles comme les Nicolaÿ. Il fait de bonnes études. Destiné à la magistrature, il répugne à la chicane. D’un coup de tête, fort d’un gain inespéré au jeu, il part pour Paris où il descend chez sa tante maternelle qui lui ouvre la porte de la bonne société. Ce séjour en 1720-1721 a la valeur d’un voyage de formation. À son retour à Toulouse, sa famille veut le marier. Son inclination pour Rose Boé, d’un milieu bourgeois, est combattue par ses parents. Il épouse une jeune noble qui meurt en couches. En secondes noces, il s’unit à Rose Boé, devenant le beau-frère de l’ingénieur Garipuy. Chef de famille impécunieux obligé de recevoir des joueurs dans ses salons, il exploite le domaine de la Pomarède à Seysses. Il réussit même à vendre son vin à Bordeaux après 1745, année de gel pour le vignoble girondin. Il fait la connaissance du monde des négociants, aidé peut-être par les réseaux francs maçons. Il est le maître d’hôtel de la deuxième loge fondée à Toulouse par Riquet de Caraman. Père attentif, il porte la plus grande attention à l’éducation de ses trois enfants. Sa fille, parfaite musicienne, jouissant d’une réputation flatteuse dans les salons toulousains, est demandée en mariage par le vieux fermier général La Popelinière immensément riche, passionné de musique et qui a le bon goût de mourir trois ans après. Ce mariage change tout : le fermier général dote sa femme, établit les frères. Pour autant, le retour à Toulouse de Louis de Mondran n’a rien de triomphal. Après 1760, il traverse une période d’instabilité. Devenu veuf, il connaît des tensions familiales car il accueille, dans l’appartement qu’il occupe à l’hôtel de l’Académie des sciences, une jeune couturière, Vitalie Fauré, à qui il enseigne le dessin (et qui fera une carrière de peintre). Il meurt oublié en pleine Révolution.
Le rôle de Mondran est essentiel dans la fondation de l’Académie royale de peinture. Pierre Marty complète ou corrige le travail de thèse de Marjorie Guillin. Mondran n’est pas artiste, il n’est pas collectionneur faute de moyens mais il sait agir dans la société. Il mesure combien le jugement social sur les artistes est sévère. Pour donner du crédit à ces créateurs du beau, il rêve d’une académie active dans leur formation et leur rayonnement. L’entreprise est longue et chaotique, sur fond de guerre permanente entre capitouls et Parlement. Mondran, contre toute attente, obtient des lettres patentes du roi ; il lui a fallu beaucoup d’habileté car son entregent n’a rien d’extraordinaire. L’Académie fondée, il s’investit pleinement dans les fonctions de modérateur. Il s’occupe des statuts, des règlements, des outils pédagogiques, des cérémonies publiques, des prix à décerner... Il est omniprésent, qu’il s’agisse d’imposer l’Académie à la bonne société grâce aux Salons annuels, aux assemblées (avec présentation de projets) ou de relayer auprès des enseignants et des élèves les vues de l’académie parisienne sur le dessin, les normes officielles… L’Académie est un lieu de pression pour convaincre l’opinion et les autorités. Sa passion pour l’enseignement lui fait recevoir chez lui quelques élèves qu’il protège, citons Valenciennes ou J.-A. Raymond.
Ce rôle très important semble mineur quand on regarde le citoyen préoccupé d’urbanisme, dans un contexte national favorable à l’embellissement des villes. Il a porté un regard neuf sur le Paris de la Régence, a sans doute réfléchi avec son oncle François de Mondran, ancien militaire passionné d’ingénierie civile. Il faut convaincre l’opinion. Mondran sait former un groupe de pression autour de Cammas et de la Société des arts, puis en utilisant l’Académie pour présenter oralement les projets. Un outil : des mémoires imprimés. Avant 1750 paraît le Plan général pour l’embellissement de la ville de Toulouse, mis en dialogue entre un Parisien et un Toulousain. Le point central de l’opuscule se fixe sur la place royale et la façade de l’Hôtel de ville, mais le projet concerne toute la ville et ses abords : alignements, axes de circulation, aménagement des quais. Suivent un Projet pour servir au commerce et à l’embellissement de Toulouse et les Réflexions d’un citoyen. Mondran sait s’allier avec les ingénieurs comme Garipuy, les architectes comme Labat de Savignac ou Gilles Pin pour toucher l’intendant et le syndic de la Province. Le fond de l’argumentation est simple : commerce = richesse, d’où la nécessité de faciliter la circulation, de rationaliser l’espace urbain, de créer un réseau d’infrastructures. Il plaide, devis à l’appui, pour la levée de plans régulateurs, pour l’administration de la voirie, pour une école qui forme des ingénieurs. Sur ce dernier point il obtient satisfaction en 1782 avec l’école du génie, sur le modèle des écoles militaires. C’est à ce lobbying passionné que l’on doit le Boulingrin, plan d’extension plus que promenade (réalisé dans le cadre d’un atelier de charité), les quais dessinés par Saget (sans le palais prévu de la Bourse), le canal de Brienne pour relier les Ponts-Jumeaux à la Garonne. La dernière bataille – perdue – sera celle du palais du Parlement conçu en équipe de 1754 à 1769.
On l’aura compris, Mondran n’a rien inventé. Mais, homme d’influence, il a su mettre son énergie et son capital social au service des Lumières et du bien commun. Il l’a fait avec autant d’adresse que de persévérance. La Toulouse de la fin de l’Ancien régime lui doit beaucoup.

Le Président donne lecture du dernier rapport, consacré à la thèse de Coralie Machabert, intitulée La vie artistique (arts plastiques) à Toulouse de 1939 à 1958 , sous la direction de Luce Barlangue, soutenue à l’Université de Toulouse - Jean Jaurès, en 2019.

La thèse de Coralie Machabert, qui prend la suite de la thèse d’État de sa directrice, repose sur un travail important nourri des archives, de la presse, d’entretiens : 755 pages pour le seul volume de texte. Sans surprise, il se divise en deux parties (Vichy / la IVe République) qui examinent chacune avec les variations nécessaires les institutions (École des Beaux-arts, musées, expositions publiques…), les monuments et les commandes, le marché. La partie « vichyssoise » est peut-être la plus passionnante. L’enseignement bouge peu, le musée voit arriver un conservateur à titre provisoire, Paul Mesplé, nomination politique. Ce musée est désorganisé, une partie des collections étant évacuée dans des châteaux proches, une autre cachée sur place. La grande salle Viollet-le-Duc peut accueillir des expositions temporaires et de propagande. Le climat général est au régionalisme ; parmi les protagonistes, Pierre de Gorsse, Mesuret et Mesplé qui rêvent de reconstituer l’Académie royale de peinture, et y réussissent un peu. L’espace public est « épuré » : de nombreuses sculptures monumentales, Jaurès, Cujas, la Gloire de Toulouse, Armand Silvestre ; la Poésie romane (alias Clémence Isaure) manque de peu la charrette vers la fonderie. Les commandes publiques sont consternantes, comme le décor de la Cour d’Appel demandé à Georges d’Espagnat. L’alliance public-privé donne une œuvre de bon aloi, le monument à la gloire de l’aviation (et aux morts de l’aventure), une des dernières grandes réalisations de Maillol. Un raté : Sarrabezolles propose une Âme de Toulouse (9 m de haut) à implanter à côté de la cathédrale. La vie artistique reste vivace par le biais de nombreuses expositions dans un paysage bouleversé : Société des artistes méridionaux, Société des artistes occitans, Entraide des artistes… Il y a certes beaucoup d’intellectuels et d’artistes réfugiés dans le Sud-Ouest ; si les intellectuels sont à Toulouse, les artistes sont ailleurs, dans le Tarn ou le Lot.
Sous la IVe République, l’enseignement des Beaux-Arts (peu changé depuis 1750 !) est repensé et réformé. Cela donne d’excellents résultats ; quelques jeunes tentant le prix de Rome depuis Toulouse réussissent à passer la première barrière. L’épuration frappe Baboulet, Monin, J.-L. Gilet. D’autres, comme les sculpteurs Druïlle ou Clerc sont frappés d’ostracisme politique. Le monde des musées est bouleversé, suite à une restructuration pensée par Georges Henri Rivière et qui suscite de vives querelles, sur fond d’inimitiés personnelles entre Mesplé et Mesuret. Le Musée des Augustins est à la peine : il a démoli le Temple des arts de Vitry dans l’église, mais les travaux de restauration n’en finissent pas. Pour autant, l’établissement, qui ne présente qu’une partie de ses collections, est plutôt actif, grâce à des expositions en relation avec le programme culturel de la Ville. Robert Mesuret fait de Saint-Raymond un musée d’archéologie classique et réorganise le musée Paul-Dupuy avec/malgré la collection Gélis. Le fonds du musée Labit a été étudié par Philippe Stern.
Parmi les monuments publics, notons le nouvel Armand Silvestre, les monuments à Déodat de Séverac, à Marcel Langer et l’échec du spectaculaire Raymond IV de Sarrabezolles, magnifique mais peu en phase avec son temps. On remarquera, ombre portée de l’avant-guerre, le décor en bas-relief des HLM de Port-Garaud. Quelques chantiers sortent de cette atonie : le couvent des Dominicaines de Blagnac décoré par Louis Mazetier, l’église (pauvre) de la Sainte-Trinité (détruite dans l’explosion d’AZF) et le superbe studium des Dominicains de Rangueil. Le 1 % artistique fait ses débuts, sans trop convaincre.
Le constat dressé est relativement sévère. La vie artistique de la cité est prise dans la permanence de structures traditionalistes, conservatrices. Un exemple, l’arrivée de l’abstraction : il faut attendre 1953-1954, les salons Présence 1, Rencontres 1954, Art présent pour qu’émerge une avant-garde timide soutenue par la plume de Michel Roquebert. Bref, la capitale régionale est moins curieuse que Bordeaux, Castres, Montauban et Carcassonne où le paysage artistique a davantage bougé. Un chapitre sur les artistes espagnols de l’exil, regroupés par familles politiques, précède une analyse du marché dont on devine la banalité satisfaite.
La thèse, servie par une narration alerte, offre une analyse très fouillée qui ne relève ni de l’histoire culturelle, ni de la sociologie de l’art. Elle s’appuie sur un dictionnaire biographique des créateurs et sur un bel album. L’étude prend nombre de « mesures » avec ce passé que vomissait Denis Milhau lorsqu’il arriva en 1964. Mais l’effervescence des années 60 s’explique à la fois par l’inertie apparente de la IVe République et l’acceptation lente des mutations dans le monde de l’art, qui aboutit enfin. Une révision salutaire qui pose des problèmes actuels.

Il est décidé d’attribuer le Prix Ourgaud à Pierre Marty pour sa thèse sur Louis de Mondran, tandis que deux grands prix de la Société archéologique récompensent les thèses d’Aurélia Cohendy et Coralie Machabert. Un prix spécial est créé pour saluer le travail accompli par Alexia Lattard. Enfin nous attribuons un prix d’encouragement avec médaille d’argent à Manon Vuillien.

Le Président donne la parole à Guy Ahlsell de Toulza, qui nous apprend que l’Union des Académies et Société savantes vient de recevoir un don de la part des descendants de la famille Gèze. Ceux-ci furent propriétaire de l’Hôtel d’Assézat au XIXe siècle, après le départ du baron de Puymaurin, et avant l’arrivée de Théodore Ozenne.

geze_dsc05210.1_dxo.jpg
geze_dsc05207_1_dxo.jpg

Leur descendante, Mme Gèze a tout récemment donné à l’Union deux portraits des propriétaires de l’époque, datés de 1860 et signés du peintre Pierre Auguste Pichon. Le Président rappelle que cet artiste est loin d’être négligeable. Toulousain d’origine, il se spécialise dans les décors religieux et les portraits mais expose aussi à Paris et se fait connaître comme collaborateur d’Ingres. Les deux tableaux (89 x 116,5 cm) que nous avons sous les yeux ont vraisemblablement été présentés au Salon. Les œuvres, très abîmées, seront envoyées en restauration et présentées prochainement dans l’antichambre de la salle Clémence-Isaure. Outre ces deux portraits, les Gèze ont également donné les deux gros livres de comptes de leurs ancêtres, qui tenaient un commerce en gros épicerie à l’Hôtel d’Assézat.
Par ailleurs, Guy Ahlsell de Toulza nous informe qu’il s’est récemment rendu au château de Clermont-Savès, construit vers 1775-1780. Acheté par les Montariol dans les années 1930, le château conserve toutes leurs archives et leurs dessins, que Guy Ahlsell de Toulza s’est proposé de mettre en sécurité. Il nous en reparlera prochainement.

 

Haut de page