Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 03 JUIN 2021

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Communication de Laurent Macé, Le testament inédit de la reine Jeanne, comtesse de Toulouse (1199). Une Plantagenêt dans le Midi.

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La communication présentera un document inédit (bien que parfois cité ou invoqué par certains médiévistes, notamment anglo-saxons) contenant les dernières volontés qu’exprime en 1199 Jeanne, comtesse de Toulouse, et ancienne reine de Sicile. Fille du roi d’Angleterre, Henri II, et de la non moins célèbre Aliénor d’Aquitaine, Jeanne appartient à la dynastie Plantagenêt, sans doute alors, la plus puissante famille aristocratique de la seconde moitié du XIIe siècle. L’analyse de son testament permet d’appréhender non seulement la piété et les libéralités de cette princesse mais aussi la solidité du réseau lignager, royal et prestigieux, que cette descendante d’Aliénor, formée à Fontevraud, incarne jusque dans son dernier souffle.


Présents : M. Peyrusse Président, MM. Ahlsell de Toulza, Trésorier, Péligry Bibliothécaire, Cabau, Secrétaire général, Mme Napoléone Secrétaire-Adjointe ; Mmes Bessis, Cazes, Czerniak, Fournié, Haruna-Czaplicki, Nadal, Pradalier-Schlumberger ; MM. Cazes, Garland, Geneviève, Macé, Sournia, Surmonne, membres titulaires ; Mmes Dumoulin, Leduc, ; MM. Kerambloch, Laurière, Le Pottier, membres correspondants.
Excusés : MM. Boudartchouk, Garrigou-Grandchamp.
Invités : Mmes Barthet, Waag, MM. Alvira Cabrer, Carraz, Cerda Costabal, Ladoué, Solirenne, Vincent.

En ouvrant la séance, Louis Peyrusse nous informe que le colloque « Corps et pouvoir » qui devait se tenir à l’Hôtel d’Assézat au début du mois de juin a été finalement reporté en octobre. À ce moment-là, notre société aura le plaisir d’accueillir les différents intervenants du Congrès archéologique de France dans le Gers, sous la direction d’Éliane Vergnolle et de Virginie Czerniak chargée de la coordination de la rencontre.
Le contrat de prêt de la stèle de Montels au Musée National Suisse a été signé.
Par ailleurs, nous avons le bonheur de féliciter vivement Quitterie Cazes pour son élection au poste de professeur d’Histoire de l’Art médiévale de l’Université Toulouse II Jean Jaurès.
Le président poursuit par la lecture d’un courriel envoyé par le fils de Jacques Bousquet qui a découvert sur notre site l’hommage que la société a rendu à son père ; il nous remercie pour le texte complet que nous avons publié. Louis Peyrusse se réjouit de voir que les éloges funèbres rédigés dans les procès-verbaux de la SAMF sont lus avec attention.
Il rappelle enfin qu’un appel à communication a été envoyé avec la convocation à la séance d’aujourd’hui ; n’ayant reçu que trois propositions de communication, cet appel sera renouvelé.

Puis il donne la parole à Laurent Macé pour une communication longue intitulée : Le testament inédit de la reine Jeanne, comtesse de Toulouse (1199) .
Louis Peyrusse félicite et remercie notre confrère pour avoir retracé la vie de cette princesse royale qui a eu le malheur d’épouser un petit comte comme celui de Toulouse. Il note que, selon les dispositions testamentaires qu’elle a prises, l’argent plantagenêt est retourné vers les possessions des Plantagenêts, mais rien en revanche n’a été réservé à son époux et mauvais mari. Par ailleurs, poursuit-il, il a été question de Verdun-sur-Garonne et des juifs qui y habitaient, mais l’agglomération était possédée en partie par l’abbaye du Mas-Grenier. Est-ce que Jeanne n’aurait pas trouvé aide et assistance dans cette abbaye bénédictine ? Ne l’aurait-elle pas gratifiée de son patronage ? Laurent Macé pense qu’à Verdun-sur-Garonne la piste des juifs est celle qu’il faut privilégier car un certain nombre d’officiers du comte de Toulouse provenait de cette ville qui était alors une véritable pépinière d’administrateurs juifs - certains étaient d’ailleurs bayle ou viguier comtaux à Toulouse - ; Jeanne aurait pu les rencontrer à la cour ou dans l’entourage du comte. La piste de l’abbaye du Mas-Grenier mérite cependant d’être explorée, notre confrère remercie donc le président pour sa remarque. Quitterie Cazes demande quel personnage était Raymond VI. Laurent Macé répond que, comme de nombreux princes d’Occident, celui-ci avait assez peu de considération pour sa royale épouse une fois qu’elle eût donné un héritier à la dynastie. Raymond V lui-même n’a pas eu un comportement exemplaire avec Constance, sœur du roi de France Louis VII, qui a dû également quitter la cour de Toulouse après avoir écrit des lettres poignantes à son frère ; elle est partie sans escorte, se dirigeant vers Paris pour assister au baptême de Philippe Auguste dont elle devint la marraine. Comme Jeanne, elle n’est jamais revenue à Toulouse. On pourrait multiplier les exemples de ces mal mariées, figures bien connues des troubadours.

Au titre des questions diverses le président nous soumet un problème soulevé récemment par la publication des actes du colloque dirigé par Virginie Czerniak, Toulouse au XIVe siècle. Un logo de la société était alors nécessaire pour signaler sa participation à l’ouvrage édité aux Presses Universitaires du Midi. Il nous rappelle que nous n’avons pas le droit de changer notre sceau, mais les logos n’étaient pas prévus dans les statuts de 1831. Maurice Scellès avait composé un bel ensemble avec la tête d’Athéna et la devise de la société, regroupées dans un pavé. C’est à partir de ce modèle que notre trésorier a fait composer un logo pour l’ouvrage cité en remplaçant la devise par le nom de la société. Notre président trouve cependant que les caractères qui enserrent la tête d’Athéna sont un peu lourds et se demande s’il n’était pas possible, - le logo appartenant au monde contemporain -, de faire preuve d’un peu plus de dynamisme et de modernité en choisissant une formule un petit peu plus aérée. Guy Ahlsell de Toulza montre alors aux membres les logos de l’Institut de France, de l’Académie des Sciences et de l’Académie des Jeux Floraux, pour nous donner une idée de ce qui existe déjà. On pourrait donc, selon lui, imaginer de réduire les dimensions de la tête d’Athéna en rajoutant la chevelure – pour se différencier du logo de l’Institut –, le tout au trait. C’est dans cette piste que la réflexion se dirige à l’heure actuelle. Le président, précise tout d’abord qu’il ne s’agit pas bien sûr de copier le logo de l’Académie parisienne, mais il désirerait que l’on réfléchisse à plusieurs possibilités dans le sens indiqué par notre trésorier. Il reporte par ailleurs le choix définitif à l’automne prochain. Virginie Czerniak fait remarquer que le compromis trouvé par la graphiste des PUM n’était pas inintéressant : garder le logo avec devise d’origine et marquer simplement au-dessous « Société Archéologique du Midi de la France ». Le résultat, selon elle était assez réussi et avait le mérite d’être clair. Louis Peyrusse demande à notre consœur de nous faire parvenir ce logo de façon à alimenter notre réflexion sur le sujet.

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