Société Archéologique  du Midi de la France
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Séance du 7 mai 2024

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Communication longue d’Anaïs Charrier, Cahors : dernières découvertes et actualités sur les maisons médiévales.
À la suite de la thèse de Maurice Scellès, publiée en 1993 sous la forme d’un Cahier du patrimoine intitulé « Cahors, ville et architecture civile au Moyen Âge », la ville de Cahors a œuvré pour une approche transversale de son patrimoine alliant outils de connaissance, outils opérationnels et dispositifs incitatifs d’aides.
Dans ce système, l’archéologue du bâti-Chargé d’Inventaire, dont le poste fait l’objet d’une convention de partenariat avec la Région Occitanie, a pour mission principale d’assurer le suivi des chantiers de restauration dans le Site patrimonial remarquable à Plan de sauvegarde et de mise en valeur, avec un regard accru porté sur les édifices civils médiévaux.
Chaque intervention est motivée par l’ouverture d’un chantier, la méthode mise en œuvre dépend du projet et de son impact sur l’édifice et les problématiques de recherche sont nourries au gré des découvertes. Grâce à l’enregistrement d’éléments parfois épars, au développement de l’approche dendrochronologique et à cette présence quotidienne dans la ville, notre connaissance de l’architecture civile médiévale s’est enrichie. Cette communication vise à présenter les dernières actualités de cette recherche.

Présents : Mmes Czerniak, Présidente, MM. Cabau, Directeur, Ahlsell de Toulza, Trésorier, Mmes Napoléone, Secrétaire générale, Machabert, Secrétaire adjointe ; Mmes Cazes, Fournié, Haruna-Czaplicki, Lamazou-Duplan, Watin-Grandchamp, MM. Cazes, Garrigou Grandchamp, Peyrusse, Scellès, Sournia, Surmonne, Testard, membres titulaires ; Mmes Bochaton, Charrier, Henocq, Ledru, Viers, MM. Mange, Rigault, membres correspondants.
Excusés : Mme Balty, MM. Balty, Garland, Kérambloch, Penent, Tollon.
Invitée : Mme Michelle Bouige (?)

Virginie Czerniak salue la compagnie et accueille notre invitée, Michelle Bouige, accompagnant Michelle Fournié. Puis elle annonce le décès de notre consœur Jeanne Guillevic. Elle donne la parole à Daniel Cazes pour la lecture d’un texte d’hommage :

Jeanne Guillevic (30 mars 1925 – 3 mai 2024)

Notre consœur Jeanne Guillevic, membre correspondant de notre Société dès 1971, devenue membre libre en 1993, est décédée le vendredi 3 mai dernier, à l’âge vénérable de 99 ans accomplis, au début de sa centième année.
Elle était née Jeanne Robbini, à Marseille, le 30 mars 1925, de parents marseillais. Elle y vécut longtemps et fit ses études, puis ses débuts professionnels, administratifs, à la mairie de Marseille. Ses capacités, dans le double domaine de la musique et de l’histoire de l’art, furent rapidement appréciées. Elle avait appris la musique et était dotée d’une belle voix. Cette passion ne l’a jamais quittée et elle a chanté toute sa vie, après avoir suivi des cours de haut niveau pour cela. Elle aurait pu faire carrière dans ce domaine.
Mais elle fut surtout remarquée par Marielle Latour, conservatrice, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des Musées Cantini, Longchamp et Grobet-Labadié de Marseille. Son époux, Jacques Latour, était alors conservateur des musées d’Arles. On confia à Jeanne Guillevic diverses missions dans les musées de Marseille, notamment pour l’organisation des expositions temporaires du Musée Cantini, où elle se familiarisa avec les peintures de Monet, Modigliani, Picasso. Elle collabora aussi avec le célèbre Fernand Benoît, alors conservateur du Musée Borély : elle y travailla avec lui sur les collections égyptiennes.
Son goût personnel et l’ouverture de la cité phocéenne aux mondes lointains l’attiraient vers les arts de l’Extrême-Orient. La Mairie de Marseille lui proposa de suivre une formation complète à l’École du Louvre : trois ans d’études, muséographie et muséologie. Puis elle rédigea un diplôme de recherche sur l’architecture en Inde, sous la direction de Philippe Stern, qui enseignait dans cette école et fut le conservateur du Musée Guimet de 1954 à 1965. Il était lui-même ancien élève de Louis Réau et Émile Mâle : cela nous fait remonter très loin dans le temps de l’histoire de l’art ! Philippe Stern fut frappé par les capacités de travail de Jeanne Guillevic et la qualité de ses travaux. Il lui demanda, parallèlement à cette recherche, de constituer un inventaire raisonné des collections extrême-orientales de Marseille et de Toulon, alors peu connues des chercheurs. Elle déploya dans cette spécialité, difficile pour une Occidentale, un savoir-faire enrichi par de nombreux voyages en Inde, Chine, Japon, Corée, Thaïlande, Cambodge. Sans hésiter, elle s’attaqua vaillamment à l’étude du sanscrit et du chinois.
Le hasard de la mutation professionnelle de son mari à Toulouse fit qu’elle arriva dans notre ville à la fin des années 1960, qui étaient aussi les dernières du mandat du maire Louis Bazerque. Elle fut nommée conservateur-adjoint au Musée des Augustins, auprès de Denis Milhau. Paul Ourliac, alors maire-adjoint chargé des archives, bibliothèques et musées, l’avait auparavant reçue et, sur la recommandation de la Direction des Musées de France, sut comprendre l’intérêt d’une telle candidature pour Toulouse. Le Musée Georges-Labit était alors placé sous la responsabilité de Denis Milhau et l’on comprend que les compétences de Jeanne Guillevic aient été mises à profit.
Encouragée par la conservatrice du Musée Guimet qui avait succédé à Philippe Stern, Janine Auboyer, et par son autre conservatrice talentueuse, Odette Monod, elle reprit l’inventaire et l’étude des collections de ce musée toulousain. Elle procéda également à son enrichissement par des achats et des dépôts du Musée Guimet, dans la perspective de sa rénovation. Ce musée était alors en bien triste état et avait subi des vols. Elle en fut vite nommée conservateur à part entière, ce qui lui permit de mener à bien les travaux de réaménagement muséographique. La réouverture au public en avril 1971 fut un événement, salué par tous. Toulouse disposait désormais d’un rare musée d’arts asiatiques de tout premier plan.
Elle en publia un catalogue très complet de 280 pages, fruit d’années d’études et recherches sur ces collections, préfacé par Paul Ourliac et Janine Auboyer. Elle en donna quelques années plus tard une deuxième édition, augmentée, de presque 400 pages, en deux volumes : l’un consacré à l’Inde, aux Sud-Est asiatique, Tibet et Népal, l’autre à la Chine et au Japon. Les collections égyptiennes avaient été, curieusement, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, rattachées au Musée Labit. En 1971, Jeanne Guillevic, après les avoir disposées, comme le reste du musée, d’une façon à la fois agréable et pédagogique, en donna aussi un petit catalogue, dont elle partagea la rédaction avec Pierre Ramond. En 1975, dans cette même collaboration, elle publia à part le fameux papyrus d’époque ptolémaïque d’Alexandre Varille, désormais l’un des points forts de la collection, dont elle avait fait l’heureuse acquisition en 1973.
Après le décès prématuré de Robert Mesuret, en 1972, lui fut aussi confiée la conservation du Musée Paul-Dupuy. Robert Mesuret avait pu faire procéder à l’acquisition en 1968 d’un bel immeuble du XVIIIe siècle, mitoyen, dans la perspective de l’extension du musée d’art le plus riche en collections de la Ville de Toulouse. Ces dernières ne trouvaient plus place dans l’Hôtel Besson d’origine, où Paul Dupuy avait rassemblé ses acquisitions. C’était une tâche immense pour Jeanne Guillevic que de faire le récolement de dizaines de milliers d’objets ! Elle s’y attela avec son énergie habituelle, mais elle était parfois proche du découragement, comme elle me l’a souvent conté. Elle en renouvela cependant la documentation, déjà exceptionnellement augmentée par Robert Mesuret et les précieux catalogues des expositions qu’il y avait organisées. Entre autres travaux, elle put publier en 1979, grâce aux savantes notices d’Édouard Gélis, un catalogue de sa riche collection d’horlogerie et d’instruments de mesure. Puis elle conçut toute la réorganisation architecturale et muséographique des deux bâtiments mis en communication. Les travaux nécessaires furent réalisés entre 1980 et 1985, avant l’inauguration du musée amplifié et rénové de fond en comble. Jeanne Guillevic en publia un copieux guide général, pour lequel elle se fit aider par Marie-Louise Galinier et Marcel Durliat.
Dans ces deux musées, qui étaient une charge considérable pour un seul conservateur, elle fit donc merveille, y organisant aussi des expositions temporaires que je ne peux détailler dans ce bref hommage. Elle prit sa retraite en 1992. Sa vie fut malheureusement ensuite marquée de moments difficiles, accentués par la perte prématurée de son époux, mort accidentellement, et les difficultés de son fils unique, qui la précéda dans la mort il y a à peine six mois. Elle assuma tout avec un grand courage. Elle m’a souvent dit que cela l’avait éloignée de la vie de notre Société.
De sa Provence natale, elle avait hérité un solide caractère, parfois justement rebelle, un franc-parler, un sourire aussi qui lui furent souvent utiles pour défendre la cause des musées qu’elle dirigea, face aux administrations de la Ville et de l’État. Cette combativité fit souvent merveille. Nous garderons d’elle ce souvenir d’une femme extrêmement active, toujours volontaire, d’une curiosité insatiable, enchantée par la musique, souvent pleine d’humour, sachant conter avec la distance qui s’impose les travers du monde, les qualités aussi de tous ceux qu’elle a appréciés et aimés. Récemment, elle me livrait encore ses souvenirs de Maurice Prin, qu’elle avait aidé, apprécié, et qui, en retour, chevaleresque, lui apportait de magnifiques bouquets de fleurs de son jardin. Marseille et Toulouse resteront marquées de l’empreinte peu ordinaire de Jeanne Guillevic.

Daniel Cazes (7 mai 2024)

La Présidente propose à l’assemblée d’observer une minute de silence en mémoire de notre consœur défunte.

Elle fait passer ensuite trois ouvrages donnés à la bibliothèque de notre Société :
-  de la part de Véronique Lamazou-Duplan :
Dominique BIDOT-GERMA, Pierre COURROUX et Véronique LAMAZOU-DUPLAN (dir.), Gouverner et administrer les principautés des Alpes aux Pyrénées (XIIIe-début XVIe), coll. Ausonius éd., Bordeaux, 2023 (disponible en ligne) ;
-  de la part de Pierre Garrigou Grandchamp :
Jacques BOUSSARD, Le gouvernement d’Henri II Plantagenêt, Paris, 1956 ;
-  de la part d’Anaïs Charrier :
MAIRIE DE CAHORS, Les chantiers 2023.
Virginie Czerniak informe également l’Assemblée de la tenue d’une Journée d’Étude organisée par le Master des Mondes Médiévaux sur le thème de Le Moyen Âge au pluriel. Dialogues et perspectives (éd. 2023-2024), le mercredi 29 mai dans la Salle Clémence Isaure ; elle invite les membres à prendre connaissance du programme.

Elle nous annonce enfin que la chaîne YouTube de la SAMF est activée et insiste pour que le plus grand nombre s’abonne de façon à rendre visible la vitalité de notre Société. Une grande fréquentation du site servira également les étudiantes qui ont fabriqué ces podcasts et dont la soutenance se tiendra mardi prochain. Notre Présidente souhaiterait en outre renouveler l’expérience dans les années qui viennent, avec d’autres étudiants, et invite les membres à proposer des exposés et à diffuser le lien. Les sujets déjà enregistrés sont les suivants :
-  La SAMF aujourd’hui, par Virginie Czerniak ;
-  Les premières années de la SAMF, par Louis Peyrusse ;
-  Les peintures de la Salle du Conseil Municipal, par Christian Mange ;
-  Missel du frère Galinier (Toulouse, BM, ms. 91), par Émilie Nadal ;
-  Les peintures du croisillons nord du transept de la basilique Saint-Sernin, par Virginie Czerniak.
Cette chaîne permettra par ailleurs de faire la promotion de nos séances publiques et de toutes les manifestations prévues pour le Bicentenaire.
Face à l’enthousiasme général des membres qui ont déjà visionné le premier enregistrement, notre Trésorier exprime quelques bémols. Il trouve en premier lieu que les raccords sont un peu visibles et regrette les redites d’images. Il aurait aimé ensuite voir apparaître nos Mémoires dans le film. Notre Présidente répond que ces enregistrements effectués par des débutants sont bien évidemment perfectibles, mais qu’ils n’ont rien coûté à notre Société sinon l’achat de la caméra. Étant parti de rien, elle pense au contraire que l’on peut se féliciter du résultat.
Anaïs Charrier demande si des séances filmées seront un jour proposées aux membres correspondants n’habitant pas sur place. La question a déjà été largement débattue après le confinement, et la Présidente réitère ses craintes qu’une telle formule n’aboutisse à la désertion de nos séances. Par ailleurs, elle précise que le projet n’était pas de diffuser les séances sur la chaîne YouTube mais plutôt des podcasts courts (moins de 10 mn) pour ouvrir le champ aux personnes qui s’intéressent à notre Société et notamment le public jeune. Il a été décidé d’enregistrer des sujets sur Toulouse dans un premier temps et d’élargir ensuite au Midi de la France. Dans ce cadre, certaines communications pourront être proposées sous le format du podcast. Quitterie Cazes suggère de filmer la communication pour la verser ensuite sur notre site, mais cette proposition n’emporte pas l’adhésion. Maurice Scellès pense toutefois qu’il faudra réexaminer l’hypothèse d’avoir une assemblée mixte (en présentiel et à distance) car le nombre de membres habitant à l’extérieur de Toulouse est important, et ils restent, de fait, éloignés de la Société alors qu’ils pourraient apporter de nombreuses informations à la SAMF. Il propose pour sa part d’envoyer un lien aux membres habitant au-delà d’une certaine distance de Toulouse. Virginie Czerniak reste méfiante quant au fait de proposer nos séances en visioconférence car il reste difficile de savoir qui est réellement à l’écoute. Louis Peyrusse propose de commencer par la série de podcasts courts pour poursuivre éventuellement par la suite par des formats plus longs comme ceux proposés par la chaîne « Le scribe accroupi » (environ 30 mn). Virginie Czerniak suggère pour sa part d’envisager dans l’immédiat d’étoffer notre chaîne en multipliant les podcasts au format court.

La Présidente donne enfin la parole à Anaïs Charrier pour une communication longue intitulée Cahors : dernières découvertes et actualités sur les maisons médiévales.

Elle remercie notre consœur pour son travail exemplaire sur le plan méthodologique et se réjouit de toutes ces trouvailles qui enrichissent toujours plus notre connaissance sur la maison médiévale et son décor peint. Au sujet des peintures murales de la maison de la rue Fondue-Haute, elle note les motifs de colonnes qui ornent le registre inférieur et qui lui semblent tout à fait inédits. Anaïs Charrier confirme qu’elle n’a pu trouver jusque-là d’éléments de comparaison. Elle précise par ailleurs que la restitution qu’elle propose s’appuie sur les vestiges trouvés sur les quatre murs de la pièce. La Présidente pense qu’il s’agit d’un beau décor, qu’elle ne qualifierait pas cependant de « luxueux » comme l’a désigné notre consœur. Elle demande si des prélèvements et des analyses ont été faits à l’occasion des restaurations. Anaïs Charrier répond que cela aurait été difficilement envisageable dans le cadre de financements privés.
Pierre Garrigou Grandchamp remercie notre consœur d’avoir soulevé le problème des bâtiments en cœur d’îlots – en retrait de la rue –, en essayant de comprendre quel processus a guidé l’occupation des parcelles vers le bord des voies. Il y a cependant une question importante, peu abordée pour l’instant, qui est celle des débuts d’une urbanisation avec des maisons à un seul niveau. Notre confrère évoque les travaux d’Étienne Hubert concernant les demeures romaines des Xe et XIe siècles, désignées par les textes domus terranea et domus solarata. Or, on ne retrouve nulle part les demeures à un seul niveau qui sont évoquées dans cette étude. Pierre Garrigou Grandchamp suggère de se demander si les parties basses des maisons romanes présentées n’appartiennent pas à cette phase-là. Les demi-arcs que l’on trouve au rez-de-chaussée de certaines d’entre elles – dont on ne s’explique toujours pas la fonction – ne feraient-ils pas partie d’un état à un seul niveau ?
Par ailleurs, notre consœur n’a pu observer certains murs recouverts d’enduit et Pierre Garrigou Grandchamp lui suggère d’utiliser la thermographie comme il l’a vu faire sur les maisons d’Agen dans le cadre du PCR mis en place dans cette ville. Anaïs Charrier avoue n’en avoir jamais fait, mais elle serait ravie d’entrer en contact avec quelqu’un qui puisse l’accompagner dans cette expérience à Cahors. Elle ajoute qu’il serait en effet intéressant d’effectuer une thermographie sur l’élévation du 121 rue Fondue-Haute, daté de 1321-1326, jalon important dans l’histoire du pan de bois cadurcien, car c’est pour l’instant le seul exemplaire du XIVe siècle. En effet, on a renoncé à décroûter la façade de cet édifice pour ne pas mettre en péril le décor peint intérieur. La thermographie serait donc une solution pour voir comment est monté ce pan de bois. Maurice Scellès fait remarquer que cette technique n’est pas uniquement utilisée pour les pans de bois, mais aussi pour localiser les comblements. Il prend pour exemple les clichés faits par Jean-Louis Rebière à l’abbaye de Lagrasse qui ont fait apparaître les portes et les fenêtres derrière l’enduit. Pierre Garrigou Grandchamp fait remarquer que la caméra coûte cher, mais ces prestations peuvent être demandées.
Maurice Scellès voudrait exprimer son admiration pour le travail effectué par notre consœur depuis les dix années qu’elle est en poste. Il regrette qu’un tel travail ne se fasse pas dans toutes les villes. Au gré des travaux, le plus souvent, seuls quelques murs d’un édifice sont observés, d’autres le seront quelques mois ou quelques années plus tard quand l’opportunité se présentera. Il faudra donc qu’à ce moment-là les observations effectuées aujourd’hui soient accessibles. Il demande si elle arrive, avec tout le travail qu’elle doit abattre, à avoir des notes compréhensibles dans cette perspective. Anaïs Charrier dit qu’elle apporte un grand soin à ses dessins ainsi qu’à toutes ses minutes de relevés sur lesquelles elle annote ; celles-ci sont toujours archivées et les DAO sont effectués dans 90 % des cas. Elle constitue un dossier par parcelle. Elle se tient par ailleurs aux publications de chantiers et s’impose de remplir la base de l’Inventaire. Elle apprend d’ailleurs cette année à se servir de la nouvelle base.
Pour avoir visité récemment les villes de Figeac et de Villefranche-de-Rouergue, notre Trésorier a pu noter à quel point la première était entretenue et restaurée, et la seconde complètement à l’abandon. Il se rappelle également combien l’étude de la maison de la rue de la Daurade par Maurice Scellès l’avait rendu admiratif. Il l’est toujours devant le travail de notre consœur. Il demande ce que vont devenir les belles peintures de la maison de la rue Fondue-Haute : vont-elles finir derrière du placo-plâtre comme celles de la rue Croix-Baragnon ? Selon Anaïs Charrier, cet appartement était destiné au départ à la location annuelle. Il a été décidé durant le chantier que ce serait un logement touristique de façon à ce qu’il soit préalablement aménagé dans le respect des vestiges, sans possibilité d’une décoration personnalisée. Ces peintures vont donc continuer à vivre dans un édifice habité. Fallait-il les mettre en valeur ? Valait-il mieux les protéger derrière un placo-plâtre ? Notre Trésorier fait remarquer que les demeures de Cordes qui ont livré des décors peints ne sont pas habitées. Anaïs Charrier nous informe par ailleurs que les peintures de la maison de la rue Fondue-Haute n’ont pas bénéficié de mesures de protection.
Sur la question de la transmission des données des études sur plusieurs générations, Daniel Cazes se demande si l’on ne devrait pas solliciter le circuit notarial pour transmettre ces données de la même façon que celles des propriétaires d’une maison ancienne. Notre consœur considère que toute piste mérite de l’intérêt. Pour sa part, elle essaye d’intéresser les propriétaires en leur adressant l’étude de leur bâtiment et une copie de l’analyse de dendrochronologie quand il y en a une. Quant aux notaires, il est rare à l’heure actuelle qu’ils informent les propriétaires des règles du Site Patrimonial Remarquable ; le plus souvent, ces derniers ne savent pas que tous les travaux doivent être déclarés. Dans le cadre de ses fonctions, notre consœur est également assermentée pour des fonctions de police d’urbanisme. Elle doit donc surveiller tous les travaux en cours dans le périmètre concerné. Cela demande un surplus important de temps, et cela devient lourd pour une seule personne. Elle considère qu’il y aurait du travail pour deux et aimerait bien notamment qu’on lui associe un historien.
Pierre Garrigou Grandchamp reprend ensuite le problème des toitures pour lesquelles notre consœur s’étonne de n’en trouver aucune en place. Alors qu’à Villefranche-de-Rouergue de nombreux pignons conservés laissent espérer que certaines ont pu être conservées, il se demande si les nombreux murs gouttereaux des maisons de Cahors n’étaient pas à l’origine des murs pignons ; cela qui pourrait expliquer leur reprise, le démontage des charpentes et le remploi des pièces de bois.

Virginie Czerniak remercie Anaïs Charrier et donne la parole à Maurice Scellès, au titre des questions diverses, pour une note sur plusieurs carnets de dessins de Gustave Collard, que celui-ci avait offerts à la Société en 1881, qui ont disparu de nos archives et qui se trouvent aujourd’hui aux Archives départementales du Gers.

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