Société Archéologique  du Midi de la France
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Henri MÉNARD (1919-1989)

Membre de la S.A.M.F. (1983-1989)
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Général Henri MÉNARD

1919-1989

Membre de la S.A.M.F.
(1983-1989)

 

Éloge prononcé par Henri Pradalier, président de la Société Archéologique du Midi de la France lors de la séance publique du 9 juin 1990 (M.S.A.M.F., t. L, p. 191) :

« Rappeler la vie du général Henri Ménard, c’est évoquer une double carrière ou plus exactement deux carrières successives : celle du soldat, celle de l’historien de l’art.

Henri Ménard est né le 28 mai 1919 à Niort. D’abord instituteur, il est vite attiré par la carrière militaire et, à 18 ans, s’engage dans le 26e régiment d’infanterie de Nancy. Il participe à la courte guerre de 39-40 qu’il termine à Périgueux dans l’armée d’armistice. Il réussit alors le concours de Saint-Maixent et devient sous-lieutenant en 1942. Engagé en janvier 1943 dans la Résistance, il est arrêté par la Gestapo en octobre de la même année. Interné à Compiègne, il est déporté à Buchenwald puis à Mauthausen où il devient le matricule 53 917. Déplacé de Mauthausen à Steyr, puis à Gusen et Linz, il est libéré le 5 mai 1945.
 Dès le mois d’octobre, il reprend du service, combat en Indochine de 1951 à 1954, entre à l’École Supérieure de Guerre de 1955 à 1957, puis est affecté en Algérie à partir de 1958. Rentré en France, il franchit les grades : colonel en 1965, général de brigade en 1972, général de division en 1975. Il est enfin nommé directeur de l’École d’État-major de 1972 à 1976. En 1972, il a été fait commandeur de la Légion d’Honneur.

Cette brillante carrière de soldat, peu d’entre nous la connaissaient à la Société Archéologique du Midi de la France, tant le général Ménard avait su devenir à nos yeux un authentique archéologue et historien de l’art. Reçu membre correspondant en 1983, nous l’avions élu membre titulaire dès l’année suivante, tant ses qualités étaient évidentes.
 Ce Poitevin avait décidé de prendre sa retraite à Montesquieu-Volvestre pour entreprendre sa carrière de chercheur. Ses premières recherches dirigées par M. Labrousse lui permirent de découvrir les culées d’un pont romain à Goutevernisse, puis la chapelle romane de l’Augnac à Montesquieu. Les succès obtenus le poussèrent à se lancer avec passion dans la découverte du Volvestre et il porta à notre connaissance le résultat de ses recherches.

Sa bibliographie, élaborée en quelques années seulement, est impressionnante. Des brochures d’histoire locale (Salles-sur-Garonne, Latrape, Saint-Christaud, Peyssies, Lapeyrère, Lacaugne, Montaut, Mailholas et le prieuré de Saint-Pierre de Birac) y voisinent avec des ouvrages substantiels de caractère plus général tels que l’Histoire de Montesquieu- Volvestre, couronnée en 1977 par notre Société, Les églises perdues de l’ancien diocèse de Rieux, l’Histoire de Carbonne et Les cloches du Volvestre son dernier ouvrage, paru en 1988. A ces publications s’ajoutent vingt-sept articles d’histoire locale dans la Revue de Comminges. Cela fait une moyenne de deux publications par an dont certaines font référence aujourd’hui. Notre Société bénéficia de ses interventions et de ses communications et plusieurs de ses découvertes nous furent présentées au cours de séances toujours instructives. Ajoutons enfin que le général Ménard fut l’inventeur de la crypte de l’église Saint-Victor de Montesquieu-Volvestre dont le dégagement fut un travail considérable en même temps qu’un apport inestimable à l’architecture religieuse du Volvestre.

Pour tous les historiens du Comminges, la disparition du général Ménard est une perte irremplaçable. Son dynamisme, son énergie transparaissent dans ses publications au style clair, précis, direct. Pour nous tous, cet homme d’action que la maladie ne réussit jamais à entamer restera un modèle de compétence, de sérénité et de force. » 

 


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