Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 1er DÉCEMBRE 2015

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Présents : MM. Cazes, Président, Pradalier, Directeur, Ahlsell de Toulza, Trésorier, Scellès, Secrétaire général, Cabau, Secrétaire-adjoint, Péligry, Bibliothécaire-Archiviste ; Mmes Haruna-Czaplicki, Napoléone, Pradalier-Schlumberger, Vallée-Roche, MM. Bordes, Peyrusse, Surmonne, Tollon, membres titulaires ; Mme Bessis, MM. Corrochano, Darles, Penent, Pisani, Sournia, Suzzoni, membres correspondants.
Excusés : M. Latour, Bibliothécaire-adjoint ; Mmes Balty, Cazes, Jaoul, Lamazou-Duplan, Queixalós, MM. Balty, Garland, le général Garrigou Grandchamp.

Le Président donne la parole au Secrétaire général pour la lecture du procès-verbal de la séance du 17 novembre 2015, qui est adopté.
En marge de ce compte rendu, un débat s’élève entre François Bordes et Jean Penent quant à la dévolution des dessins provenant de l’École des Beaux-Arts de Toulouse. Pour Maurice Scellès, le problème tient à la définition du statut juridique de ces pièces, fondée sur des critères qui ne sont en l’espèce pas bien discriminants : aux Musées les œuvres d’art ; aux Archives les documents. Daniel Cazes propose que la discussion de cette question soit inscrite à l’ordre du jour d’une prochaine séance.

Le Président relève dans la correspondance reçue par la Société :
- une carte d’Hélène Guiraud, qui annonce qu’elle ne pourra plus assister à nos séances et qu’elle renonce à faire partie de notre Compagnie ;
- un courrier de M. Jean-Pierre Pech, Président de l’Union des Six Académies et Sociétés savantes de l’Hôtel d’Assézat, relatif au renouvellement du Conseil d’administration en fonction depuis janvier 2013 ; dans cette perspective, Guy Ahlsell de Toulza et Patrice Cabau sont reconduits en tant que représentants de la S.A.M.F. au sein de l’Union.
Daniel Cazes et Guy Ahlsell de Toulza rendent très brièvement compte de la conférence de M. Francis Grass, maire-adjoint aux affaires culturelles, sur la politique culturelle de la Ville de Toulouse. Il n’y a pas eu un mot sur les musées, ni sur le patrimoine, ni sur l’archéologie.

Le Président fait ensuite le point pour l’affaire de Saint-Sernin. Le rendez-vous qu’il doit avoir avec M. Jean-Luc Moudenc a été reporté du 16 novembre 2015 au 7 janvier 2016. Au sujet de la fouille archéologique, on se trouve désormais dans l’attente de l’avis de la Direction régionale des Affaires culturelles. Concernant l’Hôtel Dubarry, la Ville aurait l’intention de le restaurer. Quant au musée de l’Œuvre, il fait beaucoup parler : il est maintenant question de le loger dans un bâtiment que la Municipalité possède à l’angle de la rue Émile-Cartailhac et de la place Saint-Raymond – locaux manifestement inappropriés pour l’aménagement d’un musée.
La pétition adressée à M. le Maire en faveur d’un grand projet pour Saint-Sernin atteint deux mille soutiens sur Internet et, grâce à la mobilisation du groupe des guides de la basilique, un nombre important de signatures sur papier. À l’évidence, la population s’intéresse vraiment au devenir de la place, à son aménagement, et aux fouilles, qui sont jugées indispensables.
Maurice Scellès propose que la Société archéologique saisisse les autres Sociétés savantes, de Toulouse et d’ailleurs (Société française d’Archéologie...), par la diffusion d’un texte à élaborer sous la forme d’un manifeste.

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MM. Cazes et Ahlsell de Toulza donnent quelques indications sur le chapiteau provenant de l’ancien cloître roman de Saint-Gaudens récemment acquis en enchères publiques par une galerie d’art parisienne. Cette pièce a été adjugée au marteau à 30 600 € (hors frais) ; sa valeur marchande, telle qu’elle a été déclarée dans le document administratif relatif à son éventuelle sortie du territoire français, se monterait à 167 000 €. S’agissant de la sortie du territoire, les Services des Affaires culturelles avaient jusqu’au 23 novembre dernier pour faire connaître leur avis – on n’en sait pas plus.

Le Président rappelle que le début de l’année 2016 sera marqué par des moments forts de la vie de notre Société : Assemblée générale en janvier, avec l’élection partielle du Bureau ; séance publique en mars, avec le concours, doté cette année des prix de Champreux et Ourgaud (1 000 € chacun).
Jean Penent fait don à notre Société d’une précieuse documentation relative aux éléments lapidaires médiévaux que le collectionneur toulousain Arthur Huc avait réunis. Il s’agit d’un coffret contenant les photographies de ces pièces (surtout des chapiteaux), auquel sont joints, sous chemises, l’inventaire et l’étude de ces sculptures, dus à Marcel Durliat. Daniel Cazes remercie bien vivement notre confrère.

La parole est à Pierre Pisani pour une communication consacrée à L’évolution d’un quartier de la ville d’Elusa entre le Ier et le Ve siècle .
L’intervenant nous offre à cette occasion un ouvrage récemment paru : La domus de Cieutat à Éauze. Histoire d’un quartier de l’antique Elusa, sous la direction de Pierre Pisani, Municipalité d’Éauze, 2015, 120 p.

Le Président remercie notre confrère, d’abord pour avoir rigoureusement tenu le temps qui lui était imparti, ensuite pour nous voir présenté une réalisation exemplaire par la continuité de son processus : une recherche archéologique immédiatement suivie de la présentation de ses résultats au public.
Pierre Pisani déclare qu’il souhaite vivement que cette logique soit poursuivie, essentiellement pour deux raisons : le site et son environnement présentent un fort potentiel archéologique ; l’archéologie apparaît comme un atout pour le tourisme et le développement local. Alors que Lugdunum Convenarum a sombré lentement dans l’oubli et la ruine, « on se démène à Éauze ! », où, depuis Édouard Piette, quelles qu’aient été les municipalités, l’archéologie a été délibérément promue. Il y a maintenant synergie entre plusieurs sites : le musée du trésor d’Éauze (12 000 visiteurs), la villa de Séviac (25 000), la domus de Cieutat (12 000). Daniel Cazes indique qu’une démarche analogue s’observe en Espagne dans des régions isolées qui cherchent à se développer.
Christian Darles – que Pierre Pisani tient à remercier pour ses reconstitutions graphiques – intervient pour souligner le fait que la politique de mise en valeur du site de Cieutat a commencé dès avant la fin de la fouille. Dans le projet commun d’aménagement, élaboré à quatre partenaires, la Région a été l’acteur décisif.
La discussion porte sur divers points techniques, puis sur des aspects historiques.
Guy Ahlsell de Toulza s’intéresse aux constructions à armature de bois et se fait préciser la désignation utilisée par Vitruve : opus cratitium.
Louis Peyrusse se demande comment on peut imaginer la gestion de l’eau, en l’absence de citernes. P. Pisani indique la présence de sources et leur possible captage par des aqueducs.
À une nouvelle question de M. Peyrusse, quant au lieu de stockage du bois de chauffe, M. Pisani répond que le combustible nécessaire était entreposé dans un local situé à proximité de l’hypocauste.
M. Peyrusse s’enquiert pour finir de la forme de société à laquelle pouvait correspondre le type d’habitat présenté. M. Pisani constate que la maison explorée n’était pas un palais luxueux, mais une maison plutôt simple ; ce type de domus à péristyle, maison ouverte sur l’espace public, correspondait à un système de relations entre patron et clients. Le patron, qui vivait ordinairement à la campagne, venait à la ville pour ses affaires, pour participer à la vie civique et religieuse.
M. de Toulza déduisant que la présence d’un gardien à l’entrée de la maison signifiait qu’elle était un espace privé, Pierre Pisani précise que les portes en étaient fermés pendant la nuit.
Maurice Scellès veut savoir quel type de mobilier a été retrouvé au cours de la fouille ; réponse de M. Pisani : « modeste ». M. Scellès l’ayant interrogé ensuite sur les textes qui permettent de se faire une idée du mode de vie des habitants du Sud-Ouest de la Gaule dans l’Antiquité, M. Pisani cite les œuvres d’Ausone.
Daniel Cazes rappelle qu’il s’est produit à la fin de l’Antiquité un basculement de la population des villes vers les campagnes.

Au titre des questions diverses, Christian Darles annonce pour le 11 décembre la parution d’un ouvrage sur la naissance de Toulouse.
Maurice Scellès présente pour terminer le nouveau site Internet de la S.A.M.F., qui remplace la version initiale inaugurée en... 1997. Notre adresse électronique est désormais : http://societearcheologiquedumidi.fr.
Le Président remercie M. Scellès, dont le travail considérable est salué par les applaudissements nourris de la Compagnie.


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