LA MAISON AU MOYEN   ÂGE
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RÉPERTOIRE GÉOGRAPHIQUE
FRANCE ~ GARD 
~ SAINT-GILLES


INVENTAIRE DES ÉDIFICES DOMESTIQUES DES XIIe, XIIIe ET XIVe SIÈCLES
DU GARD

par Pierre GARRIGOU GRANDCHAMP
mai 2002


 

SAINT-GILLES

 

Histoire :

Le bourg, né autour d'une des plus célèbres abbayes bénédictines du Languedoc, était aussi à la tête du comté de Saint-Gilles, domaine particulièrement cher aux comtes de Toulouse (Voir les récentes mises au point et les cartes dans De Toulouse à Tripoli 1989). La ville commença à se développer au cours du XIe siècle. La richesse de l'abbaye et l'attention du comte donnèrent sans doute l'impulsion initiale. Son emplacement très favorable sur le petit Rhône, à l'entrée de la Camargue, en faisait le point de contact entre les chemins terrestres et les zones inondées qui les séparaient de la mer. Le bourg devint un des rares ports importants du littoral Languedocien, avec Narbonne, Agde et Lattes ; les Pisans et les Génois le fréquentèrent dès le XIIe siècle, établissant dans la ville des comptoirs, et ses foires étaient très prisées. Un atelier monétaire y est attesté au XIe siècle : bien que les émissions ne connussent pas un succès considérable, le commerce de l'argent était prospère et plus de cent changeurs officiaient dans le bourg en 1178, qui comptait alors peut-être jusqu'à 5 000 habitants (H. Rolland, « La monnaie de Saint-Gilles », Provence historique, t. 5, 1975, p. 32-38) Pèlerinages, activités portuaires, grand commerce et opérations financières, tels étaient les fondements d'une prospérité qui fut vivement atteinte par le développement des foires de Beaucaire et du port d'Aigues-Mortes au cours du XIIIe siècle. Au XIIe siècle, en revanche, Saint-Gilles était une ville importante et la richesse des bourgeois du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle est encore aujourd'hui perceptible dans l'architecture civile de la ville.

 

Plan :

Durant ces deux siècles, la ville enclose par l’enceinte médiévale couvrait une superficie de 30 ha. La position de l’Abbaye est périphérique et ne paraît pas l’avoir structurée. Les demeures romanes conservées se concentrent actuellement essentiellement sur la colline occidentale et aux abords de la grande rue nord-sud, qui constituent manifestement le pôle le plus ancien. Cependant, une très belle maison (n° 13 : Les numéros des maisons renvoient à l’Inventaire des maisons romanes… donné ci après), située sur la frange orientale du bourg, à côté de l'actuel hôtel de ville, prouve que leur aire de diffusion était manifestement plus grande au Moyen Âge. 

 

Caractères de l’habitat :

Divers types de maisons se côtoient, qui répondent quasiment tous au programme de la maison polyvalente ; celles-ci sont de diverses tailles (n° 13 : « petite maison romane » et n° 10, grande maison d’angle de la rue Hoche) ; certaines sont des case a schiera, ou maisons en série, qui évoquent des opérations de lotissement (rue de l’Ancienne Poste : n° 1 et 2). Plus rares sont les demeures dont la morphologie n’annonce que la résidence (n° 8, rue Danton). Le tissu bâti répond à deux faciès : fronts continus de maisons alignées et texture en grappes de bâtiments imbriqués. Dans tous les cas, les constructions occupent toute la parcelle, sans arrière-cour ni jardin. L’univers urbain est purement minéral.

 

Conclusion :

La concentration de maisons d’une grande homogénéité de formes est clairement en phase avec ce que les sources nous apprennent du développement économique du bourg abbatial et de son apogée. Sous cet angle, l’absence de demeure nouvelle entre le début du XIIIe siècle et la 2e moitié du XVe siècle est frappante. En outre, l’homogénéité des constructions reflète le contrôle social exercé par l’abbaye, qui n’a, semble-t-il, pas autorisé l’implantation de tours ou de résidences ayant un caractère fortifié, ni même ostentatoire. Tout au plus certains puissants ont-ils fait construire des demeures dont les dimensions dépassent nettement le standard moyen, sans adopter de rhétorique seigneuriale (ni merlons, ni échauguettes, etc.)

 

Bibliographie : voir la bibliographie donnée en tête du Répertoire du Gard.

 

 

 

 

 

1. Maison du XIIe s. (5, rue de l’Ancienne poste ; cad. 286) : édifice mutilé et ruiné à l’intérieur. A / niveau 2 : vestiges de 3 baies simples en plein cintre, formant à l’origine une claire-voie à 4 baies (arcs clavés ; arrière-voussures en arc segmentaire ; arêtes vives). Gargouille en limite gauche, au sommet du mur mitoyen, incitant à restituer un pignon sur rue. I : au revers de A, trace de l’ancienne couverture en pignon ; chêneaux encaissés en pierre, sur corbeaux, dans les deux murs latéraux. Face interne L gauche : très bel appareil moyen, régulier, à joints très minces.

 

2. Maison du XIIe s. (7-9, rue de l’Ancienne poste ; cad. 284-285) : édifice très mutilé. A / niveau 2 : ne subsistent que les éléments au droit d’un mur mitoyen, sans doute postérieur (correspondant à la division de l’immeuble roman) ; trumeau entre deux fenêtres romanes avec départs d’arcs en plein cintre, cordons d’appui et d’imposte moulurés. Gargouille en limite droite, indiquant un profil en pignon sur rue avec chêneau encaissé sur mur mitoyen.

 

3. Maison du XIIe s. (11, rue de l’Ancienne Poste ; cad. 282) : édifice très repris. A / niveau 3 : linteau en remploi (évidé sous un arc cintré ; 2 fruits granuleux garnissent le champ de l’arc). I / niveau 1 : parement roman sur mur du fond ; niveau 3 : chéneau encaissé débouchant sur une gargouille en A.

 

4. Maison du XIIe s. (2, rue Baudin / rue de la Maison romane ; cad. 77) : édifice d’angle, adossé au 4, rue Baudin, dont il masque une partie de la façade S (7,60 m x 10,12 m). Etage arasé à partir (face O) ou au-dessus (face S) du cordon d’appui. Moyen appareil régulier. Face S (rue de la Maison romane) / niveau 1 : 2 grands percements barlongs murés (exceptionnelles plates-bandes ; arcs de décharge segmentaires) ; niveau 2 : cordon d’appui régnant (profil élaboré). Face O / niveau 1 : vestiges, en place, d’un exceptionnel portail en plein cintre (claveaux chargés de chevrons ; archivolte mince avec tête de dragon à une extrémité) ; contre le 4, rue Baudin, vestiges d’une porte (plate-bande, dont ne subsistent que les sommiers, et arc de décharge). 

 

5. Maison du XIIe s. (4, rue Baudin  / impasse ; cad. 88) : un des plus beaux édifices du bourg. Maison d’angle, dégagée sur 3 faces (façade S partiellement masquée par le 2, rue Baudin) : goutterots au S (l = 4 m) et au N, sur l'impasse (l = 8,80 m) ; pignon à l’O (rue Baudin ; l = 8,25 m). Construction particulièrement soignée : appareil moyen très régulier, layé, à joints très minces ; trous de boulins de part et d’autre des fenêtres et sous le cordon régnant. Réaménagement créant 3 niveaux ; importantes reprises en sous œuvre au niveau 1. Niveau 1 : au S, grand percement barlong muré (linteau et arc de décharge en place ; piédroits détruits) ; à l’O, mur aveugle, excepté une fente d’éclairage à linteau échancré en plein cintre, haut percée (niveau du linteau de la face S) ; face N : 2 grands percements barlongs, à linteau droit de taille moyenne, sans arc de décharge (emplacement d’un troisième linteau entre eux). Niveau 2 / faces S et O : cordons d’appui et d’imposte régnants (profils élaborés) et fenêtres géminées (arcs en plein cintre clavés ; arêtes vives ; chapiteaux à décor d’une exceptionnelle qualité ; tailloirs dont les profils diffèrent de ceux des cordons) ; face S : une fenêtre (chapiteau : cavalier parmi des feuilles d’acanthe ; astragale torique souligné d’une collerette de feuilles) ; face O : 3 fenêtres (piédroits et départ d’arc de la fenêtre centrale en place ; chapiteaux corinthiens, d’une belle facture) surmontées de 4 corbeaux au profil en U (le 4e a disparu ; pour  auvent ou autre ouvrage en bois utilisant certains des trous de boulins qui encadrent les fenêtres ? ) ; face N : baie barlongue couverte d’un linteau droit avec arc de décharge segmentaire (porte ? ).

 

Documentation : Dossier de protection  (ISMH 28.10.1963).

 

6. Maison du XIIe s. (impasse sur la rue Baudin ; cad. 78-79) : édifice divisé en 2 propriétés ; les façades enduites forcent à conjecturer son extension originelle (liens éventuels avec la maison 4, rue Baudin ?). A : moyen appareil régulier à joints fins ; niveau 2 : fragments cordons d’appui et d’imposte (profils élaborés : 2 tores encadrant une gorge pour le premier) autour d’une fenêtre géminée (arcs en plein cintre clavés ; chapiteau corinthien et tailloir vigoureux) ; autre fenêtre identique dans la partie masquée par l’appendice ajouté à l’arrière du musée ; baie barlongue entre les 2 (?).

 

7. Chapiteau du XIIe s. (16, rue Bibette ; cad. 337) : A : sculpture en remploi ; les dimensions sont en faveur d’un chapiteau civil. Corbeille portant des  motifs végétaux.

 

8. Maison des XIIe-XVIIe s. (rue Danton / rue du Puits des Saliens / impasse Danton ; cad. 352) : exceptionnelle demeure attestant un programme de résidence pure (absence totale de grands percements au rez-de-chaussée). Grande maison d’angle au plan en L, très remaniée à l’époque classique. A l’extérieur, l’appareil médiéval est conservé au niveau 1 du corps O, mais seules les façades du corps de bâtiment N (sur la ruelle entre rue du Puits Saliens et l'impasse Danton) conservent des vestiges médiévaux visibles ; goutterot N d’origine, jusqu’au niveau 2 inclus ; niveau 1 : 3 fentes d’éclairage ; pignon E, presque intégralement conservé : au sommet, baie en plein cintre, à fort ébrasement externe ; sur ces 2 murs, trous de boulins oblongs, découpant un des angles inférieurs d'une pierre de taille (au sommet du pignon et sur la face latérale). I / niveau 1 : entièrement voûté ; corps N : 2 travées couvertes de voûtes d’arêtes ; corps O : 4 travées sur croisées d’ogives aplaties (section carrée, nombreux remaniements). 

 

9. Maison du XIIe s. (6, rue Guinoir ; cad. 230-231) : haute maison dérasée (environ à mi hauteur des fenêtres de l’étage) et dont la moitié droite (cad. 230) est ruinée. A : moyen appareil très régulier, layé, à joints très minces ; arêtes vives. Niveau 1 : 2 grands percements rectangulaires couverts de forts linteaux encadrés de cordons moulurés régnants, portés par des piédroits sans coussinets et surmontés d’arcs de décharge segmentaires. Niveau 2 : cordon d’appui régnant (profil élaboré).

 

10. Maison du XIIe s. (2-4 et 6-8, rue Hoche / 1 et 3, rue Saint-Gilles ; cad. 1015-1016-1017) : Etat de conservation : très grande maison d’angle, la plus vaste du bourg. Son extension originelle devait inclure au moins 3 des parcelles actuelle: dégagée de ses enduits, la parcelle 1017 (2-4, rue Hoche et 1, rue Saint-Gilles) ; la parcelle 1016 faisait manifestement partie du même ensemble : A enduite, mais angle gauche / N, conservé (retour vers l’E et fragments des cordons aux niveaux 1 et 2), et cave voûtée sur croisée d’arcs ; la parcelle 1015 appartenait aussi à la demeure : A mutilée, mais vaste et profonde cave (plus de 6m) de 2 travées voûtées (croisées d’arcs en plein cintre de section carrée), actuellement accessible depuis la rue par escalier droit sur arc segmentaire ; soupirail sur rue. Parti général : ces 3 parcelles décrivent un plan en L, qui incite à penser que la partie O de la parcelle 1014, à l'intérieur du L, appartenait aussi à la demeure (cour ou partie bâtie). Les dimensions de l’édifice sont hors du commun pour une maison urbaine : 17,05 m (rue Hoche) x 20,90 m (rue Saint-Gilles) ; il comportait au moins un étage et un niveau enterré, voûté. Les façades visibles de part et d’autre de l’angle des rues, conservées jusqu’à mi hauteur des fenêtres du niveau 2, sont d’une exceptionnelle qualité ; moyen appareil très régulier, layé, à joints très fins ; quelques trous de boulins ; toutes les arêtes sont vives. Le parti des 2 faces est identique : haut rez-de-chaussée avec percements couverts de grands linteaux droits sur piédroits et coussinets (forts corbeaux à 2 doucines) ; sur les linteaux règne un cordon mouluré (bandeau avec grain d’orge et doucine) ; arcs de décharge segmentaires bandés au-dessus des percements : 3 sur la face O (rue Hoche) et au moins 2 sur la face S (rue Saint-Gilles). Niveau 2 marqué par un fort cordon d’appui régnant (profil élaboré : gorge entre deux baguettes toriques) ; au-dessus ouvraient des fenêtres géminées (au moins 4 sur la face O), dont les traces visibles sur cette dernière rue indiquent que leurs arcs étaient clavés. Traitement de l’angle à pan coupé, particulièrement remarquable.

 

11. Linteau du XIIe s. (13, rue Hoche ; cad. 2395, ex 317) : A : en remploi au niveau 2 ; linteau droit ; champ évidé sous un arc légèrement outrepassé, meublé de 3 rosaces.

 

12. Chapiteau du XIIe s. (impasse sur la rue Hoche; cad. 301) : A: sculpture en remploi ; dimensions en faveur d’un chapiteau civil. Corbeille de type corinthien à 2 registres et motifs végétaux.

 

13. Maison de la fin du XIIe s. (31, rue de l’Hôtel de ville ; cad. 1114) : un des plus beaux édifices romans du bourg. La maison est actuellement englobée dans l’hôtel de ville (construit en 1860) : l’intérieur fut à nouveau réaménagé à cette occasion, après d’autres campagnes, notamment du XVIIe s., qui avaient créé 3 niveaux et éventré la partie centrale de la façade. A : les pans de murs conservés de part et d’autre des fenêtres montrent un moyen appareil régulier, à joints minces ; trous de boulins. Niveau 1 : 2 grands percements barlongs (linteaux droits, arcs de décharge segmentaires, coussinets de la taille de forts corbeaux à 2 doucines), à l’origine accessibles par quelques marches (arrachements avec pierres en saillie au coin inférieur gauche de la façade ; rue décaissée). Niveau 2 : 3 fenêtres géminées entre des cordons d’appui et d’imposte régnants (bases des piédroits de celle du centre en place) ; modénature très élaborée ; linteaux droits, évidés d'arcs légèrement outrepassés ; colonnettes à dos plats et chapiteaux à enroulements de feuilles d’acanthe. Toutes les arêtes des percements sont vives.  

 

Documentation : Dossier de protection (ISMH 17.12.1936).

 

14. Maison des XIIe-XIIIe s. (3, rue Lamartine; cad. 154) : maison d’angle. A / face N : angle gauche / E  repris; niveau 1 : percement barlong avec grand linteau et arc de décharge segmentaire ; niveau 2 : éléments de 2 fenêtres géminées comprises entre 2 cordons régnants (appui : 2 tores encadrant une gorge profonde) ; cordon d’imposte relié à des archivoltes en plein cintre (unique exemple à Saint-Gilles ; boutons sphériques sur les arcs) ; fenêtre droite : arcs clavés, chapiteau de type corinthien.

 

15. Maison du XIIe s., dite la « Maison romane », actuel Musée (rue de la Maison romane ; cad. 74) : maison romane la plus célèbre du Languedoc ; monographie détaillée par P. GARRIGOU GRANDCHAMP dans le CAF 1999.

 

Bibliographie : ANDERSON 1875, pl. 10. BAUDOT et PERRAULT-DABOT,  t. V, 1903, pl. 23, relevés de QUESTEL. Charles Nègre photographe, Catalogue d'exposition, 1980, p. 154-156 (cliché de la façade par Nègre en 1852). ENLART 1929, p. 127-128 (dessins de deux fenêtres). GARRIGOU GRANDCHAMP et THIRION 1986, p. 73-76. KALMAN (M.), « Az arpadkori Somogy Francia kapcsolatairol », in Somogyi muzeumok közleményei, t. VI, 2, Kaposvar (Hongrie), 1983, p. 41-42, fig. 76-81. LABANDE 1909. LASSALLE 1989, p. 27. LASSALLE 1998, p. 102-107. MAYER 1982, p. 103, n°937 à 947. MERIMEE 1971, p. 186-187. RAGUENET 1896, pl. 644 (élévation de la façade sur rue restaurée), 645 (détail de 3 fenêtres du 1er étage) et 648 (courte notice).  REVOIL 1873, t. III, p. 2-3 et pl. 5 (élévation de la façade sur rue et d'une fenêtre, avec détail d'un chapiteau) et 6 (cheminée du 2e étage). VERDIER et CATTOIS 1858. t. 2, pl. 204 (élévation de la façade sur la rue restaurée). VIOLLET-LE-DUC, t. I, 1954, p. 42-43, fig. 6 (dessin d'une fenêtre du 2e étage entre deux cordons).

 

Documentation : Dossiers : Dossier de protection (MH 1862). Archives des monuments historiques, Paris : dossiers Travaux (Maison romane. Musée. 81/30/176, carton 37 (1849-1959). Relevés et dessins : 1. Archives des monuments historiques, Paris : plans de QUESTEL, 1852, n°1033 (1-2) et 1034 (élévations de la façade sur rue - état et restauration projetée ; plans du rez-de-chaussée et des deux étages, coupes - transversale sur comble, du rez-de-chaussée et du 2e étage - coupe longitudinale sur toute la hauteur) ; plans de REVOIL : n°6792, 1869 (plan de situation, d'après le cadastre) et  n°47 311, 1874 (plans du rez-de-chaussée et des deux étages, calques) ; plan de VERDIER n°63 650 (4) : projet pour la planche 204 de VERDIER et CATTOIS 1858 (élévation de la façade sur rue) ; plans de J. SONNIER pour la restauration du rez-de-chaussée : n°38 177 (1955), 38 178 (1961), 38 179 à 38 182 (1955) et 28 207 (1955). 2. Lithographie de BOEHM : élévation de la maison avant restauration, vers 1850 (reproduction dans le Guide : Musée de la maison Romane. Saint-Gilles-du-Gard, 1989, p. 2). 3. Bibliothèque des Arts décoratifs, Paris : aquarelles de LENOIR (A.) (collection Maciet, t. 74, vol. 8 : dessin de la façade - étages restaurés (?) et rez-de-chaussée dans son état du début du XIXe s.). Photographies : 1. NEGRE (Ch.), Façade sur rue en 1852 : deux tirages papier salé à partir de négatifs papier, coll. part. 2. Paris. ARCHIVES PHOTOS. : cl. 70.N.106 : plan MH n°1033 de QUESTEL (1852) ; cl. 205 414  : plan MH n°1034 de QUESTEL (1852) ; cl. LP 004261 (21 x 27) : façade sur rue après restauration ; cl. MAS 51.P.00770 : façade sur rue après restauration ; cl. DENEUX DNX 5764 : façade après travaux.

 

16. Maison du XIIe s. (14, rue Meirieu / rue Guinoir / rue du Puits de Dayre) : édifice très transformé au XIXe s. ; cordons d’appui conservés aux 2 étages, intacts à l’angle gauche et sous les fenêtres, bûchés sur le reste de leurs cours.

 

17. Maison du XIIe s. (2-4, rue de la Paix / rue Voltaire ; cad. 272) : maison d’angle à 1 étage ; façades enduites. A / niveau 2 : fenêtre géminée repercée d’une fenêtre moderne  (2 linteaux droits évidés sous arcs cintrés légèrement outrepassés).

 

18. Chapiteau du XIIe s. (6, rue de la Paix ; cad. 401) : A : sculpture en remploi ; les dimensions sont en faveur d’un chapiteau civil. La corbeille porte un sphinx, sous un abaque à dés saillants.

 

19. Maison du XIIe s. (8, rue de la Paix ; cad. 402-403) : A : très reprise et enduite ; en limite droite, fragments de cordons, au niveau 1 (à hauteur courante des linteaux des percements des rez-de-chaussée) et au niveau 2 (cordons d’appui et d’imposte, définissant l’emprise des fenêtres).

 

20. Chapiteau du XIIe s. (4, place de la Poissonnerie ; cad. 1056) : A : sculpture en remploi ; les dimensions sont en faveur d’un chapiteau civil. Corbeille à 2 registres et motifs végétaux composites ; abaque à dés saillants et rosace d’axe.

 

21. Maison du XIIe s. (1. rue du Puits de Dayre ; cad. 232) : A : très reprise et enduite ; en limite gauche, fragments de cordons, au niveau 1 (à hauteur courante des linteaux des percements des rez-de-chaussée, ici très haut) et au niveau 2 (cordon d’appui définissant l’emprise des fenêtres).

 

22. Maison du XIIe s. (6, rue du Puits de Dayre / rue de la Révolution ; cad. 416) : maison d’angle aux façades enduites, mais signalée par les cordons d’appui et d’imposte régnants, de très belle modénature. Face O (rue du Puits de Dayre) : appareil moyen, abîmé ; emplacement d’une fenêtre géminée (linteau démonté). Face S : emplacement de 2 fenêtres géminées murées ; une colonnette visible (chapiteau corinthien).

 

23. Maison du XIIe s. (5, rue du Puits de Paty ; cad. 304) : B seule conservée ; très reprise (et récemment réenduite), mais rare exemple de façade sur cour (?); fragments de murs en appareil moyen régulier à joints minces. Niveau 2 : linteau droit de fenêtre géminée (couvrant 2 baies) (remploi ? ) ; 2 arcs en plein cintre dégagés en relief (composés de moulures concentriques portant rais de cœur, dards et oves) et petite tête barbue dans l’écoinçon ; fragment de cordon d’imposte dans le jambage gauche de la fenêtre sous le linteau, décoré de palmettes.

 

24. Maison du XIIe s. (7-9, rue du Puits de Paty ; cad. 300) : B seule conservée, au revers du n°7 ; très reprise, mais rare exemple de façade sur cour (?) (appentis récent masquant le niveau 1) ; appareil moyen régulier à joints minces; niveau 1 : vestige d’arcade en plein cintre et segment de cordon (remploi ? ) ; niveau 2 : cordon régnant au profil élaboré.

 

25. Maison des XIIe s. et XIVe s. (9-11 et 13, rue de la Révolution ; cad. 411 et 410) : une des plus grandes façades du bourg, au décor sculpté recherché. Grand édifice actuellement divisé en 2 propriétés (14,40 m de large : 8,90 m pour le n°9 et 5,50 m pour le n°13) ; il est certain que ces 2 parties furent construites en même temps (cordons continus, pierres d’angle harpées, linteau du rez-de-chaussée adapté à la brisure du plan des façades et formant un angle obtus) ; il est donc probable qu’ils aient constitué à l’origine une même propriété, bien que les fenêtres soient à des niveaux différents, du fait de la dénivellation de la rue. A : maçonnerie originelle conservée de part et d’autre des cordons et des fenêtres : appareil moyen très régulier, layé, à joints très fins. Niveau 1 : très haut et sans doute ouvert de 3 grands percements barlongs (2 subsistent à gauche), avec immenses linteaux sous arcs de décharge segmentaires ; maçonnerie entièrement reprise sous les linteaux au XIVe s. (arcade ogivale, murée, à droite). Niveau 2 : cordons d’appui et d’imposte régnants ; étage dérasé à gauche ; 2 fenêtres géminées murées à droite (fenêtre droite : colonnette en place ; linteau évidé sous arcs légèrement outrepassés). Plusieurs détails signent la qualité hors du commun de l’édifice : les cordons encadrant les linteaux au niveau 1 ; la modénature riche et diverse des arcs segmentaires (habituellement nus) ; la frise sous les cordons régnants (billettes, rosaces, dents de scie).

 

26. Maison du XIIe s. (15, rue de la Révolution ; cad. 409) : édifice très remanié. A : enduite ; fragments de cordons en limite gauche, où la césure est bien marquée avec la maison voisine (chaînes d’angles distinctes). Niveau 1 : 2 cordons signalant le niveau habituel des linteaux des percements des rez-de-chaussée. Niveau 2 : cordons d’appui et d’imposte donnant l’emprise des fenêtres.

 

27. Maison du XIIe s. (1-3, rue Voltaire / 35, Grande rue ; cad. 267-268) : façades enduites avec vestiges qui paraissent appartenir à 1 seul édifice, vu que les niveaux des cordons règnent à la même hauteur. Niveau 2 : fragments de cordon régnant (profil élaboré) ; éléments de 2 fenêtres géminées : à gauche, linteau et cordon d’imposte (piédroits sans doute conservés sous l’enduit ) ; à droite, fenêtre partiellement restituée : 2 linteaux et cordons d’imposte (linteaux droits évidés sous arcs cintrés légèrement outrepassés ; colonnette moderne disproportionnée). Niveau 3 : fragment de cordon d’appui et grande baie en plein cintre (arc clavé), à l’angle droit.

 

 


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