LA MAISON AU MOYEN   ÂGE
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Groupe de travail

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RÉPERTOIRE GÉOGRAPHIQUE
FRANCE ~ PYRÉNÉES ORIENTALES ~
VILLEFRANCHE-DE-CONFLENT


 

INVENTAIRE DES ÉDIFICES DOMESTIQUES DES XIIe, XIIIe ET XIVe SIÈCLES
À VILLEFRANCHE-DE-CONFLENT

par Pierre GARRIGOU GRANDCHAMP
avril 2002

 

INTRODUCTION

Villefranche-de-Conflent n’a encore bénéficié d’aucune monographie urbaine attentive à l’urbanisme et à l’habitat. En revanche, un inventaire partiel des maisons a été fait par A. de POUS (1954) et F. ESPA a relevé un certain nombre de façades en 1958. HYVERT a, quant à lui, proposé un inventaire étendu en 1963, qui nous a été d’une grande utilité. Depuis, les maisons n’ont été l’objet d’aucune attention. Les courtes notes qui suivent introduisent au site, en préalable à l’inventaire de tous les vestiges médiévaux repérés au cours de l’année 2001. Seules deux maisons ont fait l’objet de visites partielles de leurs intérieurs.

Villefranche-de-Conflent est une ville neuve, de fondation ancienne, puisque c’est en 1090 que le comte de Cerdagne signe son acte de naissance. Elle doit alors son importance à sa fonction de capitale de la vicomté du Conflent et à sa position sur une voie de communication vers le haut pays, qui lui permet de jouer un rôle commercial, sans compter l’exploitation du minerai de fer et du marbre rose.
L’agglomération occupe tout l’espace disponible entre la rive droite de la Têt et le pied des escarpements qui dévalent du Canigou et présente donc un plan allongé, structuré autour de deux voies parallèles. La prééminence de la rue Saint-Jean, qui réunit les deux portes principales, se marque par la présence des monuments publics (tour de l’hôtel de ville et hôpital) ainsi que par le plus grand nombre de demeures médiévales de grande qualité. La rue Saint-Jacques était néanmoins bordée par l’église et par un certain nombre de maisons aussi anciennes : beaucoup ont vu leurs façades reculées, et les façades originelles ne sont plus évoqués que par de minces vestiges sur les tranches conservées des murs mitoyens.
Le périmètre défensif paraît défini, et sans doute constitué, très tôt, peut être dès le début du XIIIe siècle, comme le prouverait la corrélation étroite entre la forme urbaine et celle de l’enceinte. Cependant les tours semi-circulaires ne datent que du XIVe siècle.

La chronologie des bâtiments proposée dans l’inventaire en annexe montre une évolution progressive ; cependant, le mélange de traits romans et gothiques y est encore plus marqué que dans les autres agglomérations déjà présentées. En revanche, l’arrivée du style gothique flamboyant de caractère français, marque une rupture nette, dans le courant de la 2e moitié du XVe siècle probablement. Les demeures romanes sont elles aussi des maisons polyvalentes, mitoyennes, étirées en longueur sur des parcelles en lanières qu’elles occupent en totalité. Elles présentent toutes en façade sur rue un mur goutterot et mettent en œuvre presque exclusivement la pierre ; il existe cependant des partis de façades à piliers et linteaux en bois, et il n’est pas exclu que certains étages aient été primitivement montés en pans de bois. Un autre plan de masse existe au XIVe siècle, et peut-être un peu avant, celui de la demeure à cour centrale, illustré par la grande maison 39, rue Saint-Jean et peut-être par l’Hôpital.

Aucun vestige du XIe siècle n’a été repéré, mais il apparaît qu’à la fin du XIIe siècle le tissu bâti de la ville neuve est déjà constitué et offre un faciès qui demeurera inchangé. Quant à la chronologie de l’expansion du bourg, la succession probable des styles est plutôt caractérisée par des inflexions dans une continuité remarquable : nous y verrions volontiers la traduction d’une prospérité honorable, maintenue aux XIIe, XIII et XIVe siècles. A la différence des bourgs abbatiaux, le développement de Villefranche-de-Conflent paraît donc continu et non pas concentré en une phase unique.

 

 BIBLIOGRAPHIE CHOISIE et DOCUMENTATION

Fenêtres, Album du CRMH Paris, s.d. (relevés de plusieurs façades par F. ESPA, 1958).

HYVERT 1963. HYVERT, Dossier d’inventaire, 1963, Casier archéologique, Paris et Centre de documentation, DRAC de la région Languedoc-Roussillon, Montpellier.

MALLET 1995. MALLET (G.), Les cloîtres démontés de Perpignan et du Roussillon (XIIe-XIVe s.), Archives communales de Perpignan, coll. Perpignan archives histoire, Perpignan, 2000 (Villefranche : cloître des Franciscains, p. 126-133 et fig. 171-181 ; cloître funéraire de Saint-Jacques : p. 191-194. Marbre de Villefranche : p. 233).

NOELL 1903. NOELL (L. de), " Reconstitution du couvent des Franciscains de Villefranche-de-Conflent ", Revue d’histoire et d’archéologie du Roussillon, 1903, p. 97-114.

PONSICH 1951. PONSICH (P.), " Le Conflent et ses comtes du IXe au XIIe siècle ", Etudes roussillonnaises, t. 1, 1951 (voir notamment p. 319-320).

PONSICH 1985. PONSICH (P.), " Le marbre de Villefranche produit d’exportation au Moyen Age ", L’Indépendant des Pyrénées Orientales, 17 octobre 1985.

POUS 1954. POUS (A. de), " Villefranche-de-Conflent ", CAF Roussillon, 112e session, 1954, Paris, SFA, 1955, p. 280-298 (p. 290-295 : inventaire sommaire des maisons médiévales).

POUS 1966. POUS (A. de), La cité de marbre, Villefranche, capitale du Conflent, Paris, 1966. 

 

Abréviations :

CAF : Congrès archéologique de France, publié par La Société Française d'Archéologie ;
CRMH : Centre de Recherches des Monuments Historiques, Palais de Chaillot, Paris.

 

INVENTAIRE

Le présent inventaire a bénéficié de celui d’A. de POUS (1954) et surtout de celui d’HYVERT (inédit, 1963). Nous avons néanmoins considérablement étendu le corpus en prenant en compte tous les éléments médiévaux visibles, dès lors qu’ils étaient en place et témoignaient de la présence d’un unité architecturale.
Sauf indication contraire, tous les édifices sont bâtis sur des parcelles en lanière, comptent au moins un étage et présentent sur la rue un mur goutterot.

Critères de datation : appareil ; tracé des arcades : plein cintre, brisé ou segmentaire ; modénature : arêtes vives ou chanfreinées, congés ; mise en œuvre des baies : extradossement des claveaux ; clef d’arc.

Il a semblé possible de proposer quatre profils chronologiques entre la fin du XIIe et la XVe siècle. Seuls les deux premiers caractérisent l’art roman.

Profil le plus ancien, du XIIe s. : arcades et portes en plein cintre à arêtes vives, claveaux extradossés (avec très grands claveaux au-dessus des piédroits) ; fenêtres géminées à linteaux monolithes découpés de demi cercles, à arêtes vives.

2e Profil, du XIIIe s. : arcades en plein cintre ou arcades brisées, en général à arêtes vives. Fenêtres géminées à baies en plein cintre. On peut se demander si certaines arcades n’ont pas vu leurs arêtes chanfreinées à l’occasion de reprises ?

3e Profil, du XIVe s. : arcades segmentaires, en général à arêtes chanfreinées ; fenêtres simples à linteaux droits sur coussinets.

4e Profil, fin XIVe-XVe s. : reviviscence d’arcades en plein cintre, mais avec larges chanfreins ; grandes fenêtres à baie unique en plein cintre et arêtes chanfreinées. Il faut souligner que de ce faciès on passe au gothique flamboyant, dans le courant de la 2e moitié du XVe s. ou vers 1500. 

Il n’y a aucun indice des styles propres à Perpignan, tant au XIVe, qu’aux XVe et XVIe s. : ni fenêtres à baies multiples et colonnettes minces et très hautes, ni linteaux découpés d’arcs trilobés élancés, ni portes à très longs claveaux, etc…

Conventions :

Façades : A : avant ; B : arrière ; L : latérale. E = est ; O = ouest ; N = nord ; S = sud.
Niveaux : 1 : rez-de-chaussée ; 2 : 1er étage. Intérieur : I.
Dates : XIVe - XVe s. = construction à cheval sur les 2 siècles ;
XIVe et XVe s. = 2 campagnes ;
n° des parcelles cadastrales : ceux portés sur les plans valides en 2001 ;
Parcelle barlongue : parcelle d’axe perpendiculaire à la rue ;
MH : classement comme monument historique ;
ISMH : inscription à l’inventaire supplémentaire des MH.

Plan de la ville.
La numérotation des notices renvoie aux numéros du plan.

Sur le plan, les demeures des XIIe et XIIIe siècles sont indiquées en grisé et celles du XIVe siècle en blanc.

 

1. Beffroi et hôtel de ville, XIIe s. (place de l’Eglise et rue Saint-Jean ; cad. 141) : Acte d’amortissement de la maison commune du consulat daté de 1393. Tour : plan carré de 7,50 m hors œuvre ; murs épais de 1,43 m à la base ; bâti en grand appareil aux assises irrégulières, avec plinthe composé d’une assise saillante et d’une autre profilée d’un bandeau et d’un biseau ; chaînes d’angle composée de blocs plus grands. Face O / sur ruelle : porte barlongue au niveau 1, composée de 3 grands monolithes à arêtes vives, peu liaisonnés aux maçonneries environnantes et surmontée par petite baie carrée (repercement ?). Les fenêtres des niveaux 1 (face N) et 2 sont reprises ; 4 trous de boulins sur la face N. Niveau 3 ; une fenêtre en plein cintre sur les faces O et N (celle-ci obturée par l’horloge) : claveaux extradossés, avec clef, et arêtes chanfreinées. Niveau 4 : maçonneries très perturbées (à l’occasion de l’érection de la flèche ?) : seules les chaînes d’angles sont en moyen appareil ; merlons modernes ; rang de trous de boulins à la limite des 2 maçonneries (notamment face S). I / niveau 1 : voûte en berceau d’axe parallèle à la rue Saint-Jean. Bâtiment adjacent : édifice à étage, de plan rectangulaire, venu s’accoler à la tour (pas de liaisonnement entre les maçonneries). A : goutterot sur la place, bâti en moyen appareil (assises de hauteurs variables) aux niveaux 1 et 2 (partiellement enduit, comme le niveau 3, qui paraît plus récent) ; niveau 1 : 3 percements en plein cintre avec claveaux extradossés, arêtes vives et clef à la porte seulement (2 arcades à gauche : largeur 1,49 et 1,51 m ; porte à droite : 0,77 m) ; niveau 2 : cordon d’appui régnant (profil : bandeau et cavet) et 3 fenêtres en plein cintre, dont les piédroits composés de monolithes ne sont pas liaisonnés aux maçonneries (ce sont sans doute des reprises : dans les trumeaux entre elles subsistent des maçonneries homogènes avec le reste du mur, qui paraissent correspondre aux piédroits originels). L droite / S : maçonnerie grossière, à l’exception du retour d’angle ; aveugle.

Les datations de la fin du XIe s. proposées par PONSICH et HYVERT pour la tour semblent trop hautes ; nous inclinons pour une 1ère moitié du XIIe s. pour la tour et une 2e moitié du XIIe s. pour le bâtiment adjacent.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, bibliographie et documentation, plan de masse, élévation des faces O, photographies. ARCHIVES PHOTOS : relevés dessinés : D-7 122 et 123. AD des Pyrénées-Orientales : B-175, CCC-2018 et C-2021. Bibliographie : PONSICH (P.), " Le Conflent et ses comtes du IXe au XIIe siècle ", Etudes roussillonnaises, t. 1, 1951, p. 319-320 et note 234. POUS (A. de), Etudes Roussillonnaise, 1951, p. 377. POUS 1954, p. 280 et 295.

2. Maison du XIIe s., dite " maison Deixonne " (4-4bis, rue Saint-Jacques ; cad. 163-164) : édifice ultérieurement divisé en 2 propriétés. A : goutterot long de 10,30m, comptant actuellement 2 étages, mais seul le niveau 1 est visible : bâti en moyen appareil, avec pierres posées en délit dans les piédroits et assises de hauteurs variables, sans correspondance de part et d’autre des percements ; 2 arcades en plein cintre (arcs extradossés, arêtes vives ; largeur : 11,86 à 1,88 m) et porte barlongue couverte par grand linteau droit. I : faible profondeur actuelle : surface bâtie de 80 m2 environ.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies.

3. Maison avec éléments de la fin du XIIIe s. (6, rue Saint-Jacques ; cad. 165) : A : appareil grossier (le mur semble très repris) ; niveau 1 : arcade segmentaire (arêtes vives) et baie à grand linteau droit.

4. Maison du XIVe s. (8, rue Saint-Jacques ; cad. 166) : édifice repris depuis la notice HYVERT. A : goutterot long de 7,40 m ; appareil grossier, seuls les percements étant appareillés en pierre de taille ; le mur paraît avoir été très repris, notamment au niveau 1 où les piliers sont une œuvre récente ; niveau 2 : 2 fenêtres barlongues à linteaux en bâtière sur coussinets en quart de rond, qui paraissent remontées et ne sont pas homogènes (arêtes vives à droite et chanfreinées à gauche ; linteau gauche décalé). : grande arcade parallèle à la rue, portant le plancher, de facture très rustique. Nous ne pouvons suivre HYVERT qui voulait y voir une des maisons les plus anciennes de la ville : le remontage d’éléments est probable.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies.

5. Maison du XIVe s. (entre le 5 et le 7, rue Saint-Jacques ; cad. 133) : édifice sur la partie arrière d’une parcelle occupée par une maison médiévale qui affronte la rue Saint-Jean (n°36) et paraît différente. A : large de 9,22 m et bâtie en moellons ; niveau 1 : porte ogivale (largeur 1m ; encadrement chanfreiné) ; niveau 2 repris. I : la porte donne sur une vaste pièce plafonnée divisée en 4 travées par des murs percés d’arcs brisés qui retombent sur un pilier central ; mise en œuvre rustique.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiche descriptive, plan de masse et photographies.

6. Maison des XIIIe-XIVe s., détruite (20, rue Saint-Jacques ; cad. 172) : édifice dont la façade a été reculée ; n’en subsiste que le mur pignon mitoyen avec le n°18, avec un piédroit de porte chanfreiné sur la tranche du mur.

7. Maison des XIIIe-XIVe s. (34, rue Saint-Jacques ; cad. 179) : édifice dont la façade a été très reprise ; niveau 1 : 2 pierres d’écoinçon rappellent l’existence d’arcades à l’origine.

8. Maison des XIIIe-XIVe s., détruite (36, rue Saint-Jacques ; cad.180) : édifice dont la façade a été reculée ; n’en subsiste que le mur pignon mitoyen avec le n°34, avec un piédroit de fenêtre chanfreiné au niveau 2 sur la tranche du mur. 

9. Maison du XIIIe s. (2, rue Saint-Jean ; cad. 249) : édifice accolé à la porte d’Espagne, qui fut reconstruite au XVIIIe s. (à l’origine, chemin probable entre la maison et la muraille). A : goutterot large de 7,65 m, bâti en moyen appareil régulier ; niveau 1 : 2 arcades brisées (claveaux extradossés, sans clef ; arêtes vives à gauche et chanfreinées à droite : retaillées ? ; largeur : 1,85 m) ; niveau 2 : cordon d’appui régnant (bandeau et cavet) et fenêtre à croisée XVe-XVIe s. encadrée par 2 baies barlongues à linteaux sur coussinets en quart de rond (arêtes chanfreinées) : toutes ces baies sont réinsérées, comme le montre l’absence de continuité des maçonneries (les éléments des baies barlongues dateraient du XIVe s. ?) ; sommet remonté sur 4 assises.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive ; bibliographie et documentation, plan de masse et photographies. CRMH, plans D 7018 et 7019. AD des Pyrénées-Orientales : B. II, 1277/1302 (" nouveau macell "). Bibliographie : POUS 1954, p. 295. Fenêtres (CRMH), plans D 7018 (élévations de la façade sur rue) et 7019 (profils du cordon d’appui régnant et de l’appui de la fenêtre centrale).

10. Maison du XIIIe s. ( ? ) (7, rue Saint-Jean ; cad. 10) : A large de 7,50 m ; niveau 1 : arcade en plein cintre (largeur : 1,76 m ; arêtes chanfreinées ; taille brettelée), autrefois encadrée par 2 arcades (segmentaires ? ), actuellement transformées en fenêtres (les trumeaux entre l’arcade centrale et les fenêtres sont en fait des piliers, chanfreinés sur les 2 faces) ; niveau 2 : maçonnerie grossière. I : cour avec piliers ( ? ).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiche descriptive, plan de masse et photographies.

11. Maison du XIIIe s. ( ? ) (9, rue Saint-Jean ; cad. 11) : A /niveau 1 : à gauche, porte barlongue ( linteau droit ; coussinet : bandeau et cavet ; arêtes vives) ; reste de la façade évidé par un grand percement rectangulaire couvert par une poutre. Niveau 2 : maçonnerie grossière ; entre 2 fenêtres modernes, arc segmentaire au niveau des linteaux .

12. Maison du XIVe s. ( ? ) (11, rue Saint-Jean ; cad. 12) : édifice très étroit. A / niveau 1 : arcade segmentaire (arêtes chanfreinées) et porte murée à sa gauche (le piédroit gauche est la chaîne d’angle de la maison ; linteau droit ; piédroit droit disparu).

13. Maison des XIIIe et XIVe s. (13, rue Saint-Jean ; cad. 13) : édifice étroit (5,60 m). A / niveau 1 : 2 arcades, en plein cintre à gauche (largeur 1,93 m) et segmentaire à droite (2,44 m) toutes 2 à arêtes chanfreinées et claveaux extradossés ; pilier mince entre elles (0,42 m), dont le sommier a un appareillage complexe, peut-être avec traces de reprises ; taille brettelée.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiche descriptive, plan de masse et photographies.

14. Maison fin XIIe-XIIIe s. et XVe s. (17, rue Saint-Jean ; cad. 15) : large édifice, très repris, sur parcelle sans doute constituée par la réunion de 2 parcelles primitives. A : maçonnerie grossière de moellons. Niveau 1 / moitié gauche : chaîne d’angle, arcade en plein cintre (arêtes vives ; claveaux extradossés) et piédroit de porte. Niveaux 2 et 3 : fenêtres à croisées du XVe s.

15. Maison du XIIIe s. (19, rue Saint-Jean ; cad. 16) : parcelle irrégulière ; agrandissement sur emprise moitié gauche de la parcelle 15 ; 2 cours intérieures. A reprise. I exceptionnellement riche en vestiges ; mur de refend parallèle à la rue, à hauteur de la 1ère cour : arcade brisée à gauche (arêtes vives ; 2 arrière-linteaux constitués de poutres) et arcade segmentaire à droite, remontée ; sur la cour ouvrent 3 arcades : 2 arcades en plein cintre vers la maison, sur le côté et l’arrière (arêtes chanfreinées, clefs d’arc) et une arcade brisée, murée, dans le mur pignon mitoyen à droite, avec le n° 21 (arêtes chanfreinées, pas de clef) ; au-dessus d’elle ouvre une fenêtre en plein cintre (arêtes chanfreinées). Aucun élément ancien visible sur la 2e cour. B (sur les lices) : grande baie rectangulaire à piédroits chanfreinés et linteau en bois sur coussinets en quart de rond (aux 2/3 enterrée par l’exhaussement du niveau du sol) ; mur remonté au-dessus.

16. Maison du XIVe s. (18-22, rue Saint-Jean ; cad. 142 à 145) : large édifice. A reconstruite ; au niveau 1 subsistent 2 piliers qui portaient 3 arcades segmentaires ou un linteau en bois (arêtes chanfreinées avec beaux congés inférieurs et supérieurs).

17. Maison fin du XIIe-début XIIIe s. et vers 1500 (24-26, rue Saint-Jean ; cad. 138 à 140) 

Photo Luc Charansonney    Photo Luc Charansonney

Photographies Luc Charansonney, octobre 2005

Grand édifice accolé à la tour-beffroi de l’hôtel de ville. A : large goutterot (11,65 m), bâti en moyen appareil régulier, très repris dans les 2/3 gauche du niveau 1 et au niveau 2, apparemment vers 1500, quand fut insérée la belle fenêtre à croisée. Niveau 1 : arcade en plein cintre (largeur : 1,82 m ; arêtes vives ; claveaux extradossés, sans clef, le dernier étant très grand ; bas des piédroits : monolithes en délit) ; au centre, éléments d’un piler support de 2 arcades : remontage ? Niveau 2 : cordon d’appui régnant, bûché au centre et à gauche ; grands piédroits de 3 fenêtres (sans doute géminées ; arêtes vives) en place et une petite fenêtre barlongue à linteau en bâtière sur 2 coussinets en quart de rond et arêtes chanfreinées (facture plus tardive, mais l’insertion dans la maçonnerie semble bonne).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies.

18. Maison de la 2e moitié du XIIIe s. ( ? ) (27, rue Saint-Jean ; cad. 20) : A : étroit goutterot (largeur 5,50 m). Niveau 1 : 2 arcades, large plein cintre à droite (1,73 m, à large chanfrein de 64 mm : arêtes retaillées ?) et segmentaire à gauche : toutes 2 ont des arêtes chanfreinées, des claveaux extradossés et une arrière-voussure ; angle droit perturbé par accrochage arcade de la maison voisine, postérieure. Niveau 2 : le moyen appareil régulier se poursuit, mais les portes fenêtres à linteau droit sont des créations postérieures. Niveau 3 ajouté. I : cour centrale avec escalier en angle, à 2 volées de marches en encorbellement.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies.

19. Maison d’angle du XIVe s. (29, rue Saint-Jean / rue Saint-Pierre ; cad. 21) : A : long goutterot (10,07 m), bâti en moyen appareil régulier ; enduit à partir du niveau 3, mais avec chaîne d’angle appareillée en continuité : l’appareil continue-t-il ou y avait-il un pan de bois au niveau 3 ? Niveau 1 : évidé par 3 arcades segmentaires (tracé très tendu ; largeur : 2 à 2,70 m et 1 à 2,25 m ) sur piliers fins (0,41 m), toutes avec arêtes chanfreinées (54 mm) et claveaux extradossés ; HYVERT distinguait 5 trous de boulins au-dessus des arcs, sans doute destinés à la mise en place d’un auvent. Niveau 2 (actuel) : 3 fenêtres percées à faible distance de la chaussée (sans doute dans emprise rez-de-chaussée originel), dont les encadrements ont fort perturbé la maçonnerie originelle. L droite : maçonnerie de moellons et absence de percement médiéval.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiche descriptive, plan de masse et photographies.
Bibliographie : POUS 1954, p. 293.

20. Maison du XIVe s. (28-30 rue Saint-Jean ; cad. 136 et partie de 137) : très grande demeure séparée en 2 propriétés. A : long goutterot (12,87 m). Niveau 1 : évidé par 4 arcades segmentaires (tracés tendus, claveaux extradossés, chanfreins de 48 mm ; largeur : 2,62 m, sauf celle de droite 2,58 m) séparées par des piliers minces (0,61 m) ; le pilier gauche s’adosse à la chaîne d’angle de la maison contiguë. Niveau 2 : cordon d’appui régnant (bûché à droite, sauf extrémité) au même niveau que celui de la maison à gauche (cad. 244), qui est antérieure (conformité à un standard ?) ; fantômes de 2 fenêtres géminées sur la moitié gauche (cad. 136). Niveau 3 : 2 grandes fenêtres couvertes en plein cintre dans moitié gauche.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiche descriptive, plan de masse et photographies.

21. Maison du début du XIIIe s. (32, rue Saint-Jean ; cad. 244) :  

Photo Luc Charansonney    Photo Luc Charansonney    Photo Luc Charansonney

Photographies Luc Charansonney, octobre 2005

Très grande demeure. A : long goutterot (15,45 m), bâti en moyen appareil régulier (niveaux 1 et 2), puis en moellons enduits (niveau 3, sans doute postérieur). Niveau 1 : percé de 4 arcades au tracé ogival (arêtes chanfreinées ; largeur uniforme : 1,83 m ; claveaux extradossés, sans clef d’arc ; grands claveaux au-dessus des piédroits : la 2e arcade à partir de la droite a des faux joints gravés dans ces grands claveaux) ; 6 trous de boulins au-dessus des arcs, sans doute destinés à la mise en place d’un auvent. Niveau 2 : cordon d’appui régnant (bandeau et cavet) ; les 3 fenêtres actuelles appartiennent au gothique flamboyant (fin XVe ou XVIe s.) : entre elles subsistent 4 piédroits des fenêtres originelles à hautes pierres en délit (emprise de 3 assises) ; 2 corbeaux à hauteur des linteaux de ces fenêtres et un 3e, aligné sur le corbeau supérieur gauche, à 3 assises au-dessus du cordon d’appui. Niveau 3 : 4 grandes fenêtres en plein cintre (XIVe-XVe s. ? ; arêtes chanfreinées), antérieures à une fenêtre de style gothique flamboyant, à traverse simple ; bretèche entre 2 fenêtres en plein cintre, au-dessus de l’arcade à usage de porte (XVIe ou XVIIe s. ?) : avec les nombreux trous de boulins de ce niveau, qui évoquent des ouvrages de bois en encorbellement, cet équipement suggère une phase de fortification (liée aux troubles du XVIIe s. ?).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies.

22. Maison du début du XIIIe s. (34, rue Saint-Jean ; cad. 133) : A : goutterot large de 7,29 m, bâti en moyen appareil régulier ; niveau 3 enduit, sans doute ajouté. Niveau 1 : 2 arcades, une ogivale à gauche (arêtes vives ; large d’1,90 m), l’autre segmentaire à gauche (arêtes chanfreinées : 56 mm ; percement postérieur ou repris, large de 2,61 m), toutes 2 à claveaux extradossés, sans clef d’arc. Niveau 2 : percements modernes dans belle maçonnerie.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiche descriptive, plan de masse et photographies.

23. Maison de la fin du XIIe s. ( ? ) (36, rue Saint-Jean ; cad. 254) : A : long goutterot bâti en moyen appareil, enduit aux étages et mal rejointoyé au ciment au rez-de-chaussée. Niveau 1 : 2 arcades en plein cintre (arêtes vives ; claveaux mal extradossés, avec clef d’arc ; grands claveaux au-dessus des piédroits). Incertitude sur authenticité ou remontage partiel de percements anciens.

24. " Hôpital de Villefranche ", édifice du début du XIIIe s. (38, rue Saint-Jean ; cad. 128) 

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Photographies Luc Charansonney, octobre 2005

L’hôpital de Villefranche fut fondé par Pons de Sarabeu le 19 juin 1225, dans la maison qu’il avait récemment fait construire. La fondation reçut de nombreux dons et legs (revenus divers sur des pièces de terre) et semble avoir connu une certaine prospérité aux XIVe et XVe s. Hôpital militaire à partir de l’époque moderne.

Très grand édifice composé d’un corps de logis central, dont l’extrémité E est surélevée en forme de tour, accolé à une tour d’angle O, plus ancienne, et dont la face O devait être libre (archères). Tour : haute de 18 m environ, elle est construite en moellons, mais assisés régulièrement, avec fortes chaînes d’angle ; couronnement de consoles profilées, en double quart de rond (5 par faces et une à chaque angle) et dernier niveau en maçonnerie grossière, en retrait du chemin de ronde établi sur ces consoles, aux XVe-XVIe s. ( ?). Les seuls percements d’origine semblent des meurtrières, sur les faces O (3 à mi hauteur et 2 au sommet) et N.

Logis : A : long goutterot de 15,07 m, bâti en moyen appareil très régulier. Niveau 1 : angle gauche englobe pilier antérieur, contre lequel s’adosse la nouvelle construction, sur environ 2,50 m de haut ; 4 arcades ogivales (profil à peine brisé ; arêtes vives, claveaux extradossés ; largeurs, de gauche à droite : 1,78 m, 1,78 m, 1, 88 m et 2,02 m), dont la plus à droite insère la retombée de son arc dans la chaîne d’angle de la tour. Niveau 2 : 4 fenêtres modernes (XVIIe ou XVIIIe s. ?) insérées dans grandes plages de reprises ; vestiges des fenêtres originelles : à l’extrémité gauche, piédroit et linteau découpé d’un arc ; extrémité droite : baie rectangulaire à linteau droit, avec piédroit droit en place. Couronnement merlonné (dégagé depuis la monographie HYVERT), avec rang de trous de boulins très serrés sous les merlons, pour un dispositif de hourds ; un trou de boulin par merlon. Tour E, constituée des niveaux 3 et 4 : fenêtre en plein cintre, dont l’encadrement n’est pas en continuité avec les assises de la maçonnerie originelle (sans doute repercement fin XIVe-XVe s.).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse, photographies et cl. des plans des archives du Génie. Archives du Génie, Perpignan, plans de 1862 : rez-de-chaussée, 1er, 2e, 3e et 4e étages, combles, coupes et élévations. ARCHIVES PHOTOS : cl. des plans de Perpignan, n°49.5.M.19, 20, 21, 22 ; cl. MAS n°54.P.2608 (façade sur rue). Bibliographie : POUS 1954, p. 294 .

25. Maison du début du XIIIe s. (38bis, rue Saint-Jean ; cad. 128, à l’E) : édifice englobé dans propriété de l’Hôpital, mais qui en est distinct, comme le prouve la chaîne d’angle de ce dernier, contre laquelle elle semble s’accoler. A / niveau 1 : moyen appareil perturbé, moyennement régulier ; 2 arcades en plein cintre : arêtes vives, claveaux extradossés, à quelques irrégularités près. Niveau 2 : complètement repris en moellons.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 (dossier de l’Hôpital) : fiche descriptive, plan de masse (percements U et T), photographie.

26. Maison de la 1ère moitié du XIIIe s. (39, rue Saint-Jean ; cad. 46) : grand édifice dont a été très reprise aux étages (largeur 12,37 m) ; niveau 1 : une arcade en plein cintre à chaque extrémité (arêtes vives et claveaux extradossés, avec clef d’arc ; grands claveaux au-dessus des piédroits ; arrière-voussures ; largeurs : 1,90 m à gauche et 1,85 m à droite)  et arcade segmentaire centrale (pierres bouchardées ; remontage ?) ; niveau 2 : linteau découpé d’un arc en plein cintre. I : cour intérieure (7 x 8 m) ; mur du fond : arcade ogivale dans l’axe médian et porte ogivale à l’extrémité gauche / E (surélevée au-dessus percement barlong à linteau droit sur coussinet, formant seuil de la porte (remontage ? ) (claveaux extradossés et sans clef d’arc).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies.

27. Maison du XIVe s. ( ? ) (41, rue Saint-Jean ; cad. 47 et 236) : édifice composé de 2 parties différentes, matérialisées par une couture dans la maçonnerie en moyen appareil du niveau 1 : les assises filent en revanche avec celle de la maison à droite (cad. 48) ; la réunion a dû se produire avant la fin du Moyen Age, à en juger par le cordon d’appui régnant qui sépare les actuels 2e et 3e niveaux. A / niveau 1 : à gauche, arcade ogivale (arêtes vives, claveaux inégalement extradossés, avec clef d’arc ; grands claveaux au-dessus des sommiers) ; à droite, fenêtre segmentaire, remplaçant une autre baie ? Niveau 2 médiéval : marqué par un cordon d’appui (bandeau et cavet), au-dessus duquel la maçonnerie est tout entière remontée en moellons.

28. Maison du début XIIIe et de la 2e moitié du XIVe s. (42, rue Saint-Jean ; cad. 125) : édifice remanié. A / niveau 1 : arcade en plein cintre ruinée à droite (arêtes vives), puis 2 arcades segmentaires (arêtes chanfreinées, claveaux extradossés) et une porte barlongue (mince linteau droit s’insérant dans chaîne d’angle de la maison contiguë à gauche - cad. 124 - et dans l’arc de l’arcade segmentaire à sa droite) ; ce sont les vestiges de 2 campagnes : romane (arcade en plein cintre) et gothique (autres baies), postérieure à la maison voisine. Niveaux supérieurs enduits, avec percements modernes au niveau 2 ; niveau 3 : 3 grandes fenêtres en plein cintre (contemporaines de la reprise du rez-de-chaussée ?).

29. Maison du début du XIIIe s. (43, rue Saint-Jean ; cad. 48) : édifice. A / niveau 1 : 2 arcades à peine brisées (arêtes vives ; claveaux extradossés et clef d’arc ; grands claveaux au-dessus des sommiers) ; niveau 2 : entre des fenêtres modernes, linteau découpé d’un arc ogival, chanfreiné.

30. Maison fin XIIe-début XIIIe s. (44, rue Saint-Jean ; cad. 124) : édifice. A : goutterot de 8m de large, bâti en moellons allongés régulièrement assisés ; rang de trous de boulins au-dessus des fenêtres. Niveau 1 : 2 arcades en plein cintre (arêtes vives, claveaux extradossés ; largeur : 1,83 m) et porte avec linteau en bâtière (largeur : 0,88 m). Niveau 2 : fenêtre en plein cintre (arêtes vives) et fenêtre Renaissance.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies. Bibliographie : POUS 1954, p. 294 (" maison March ").

31. Maison du début du XIIIe s. (45, rue Saint-Jean ; cad. 49) : édifice très transformé. A / niveau 1 : arcade en plein cintre et départ d’une 2e arcade à droite (arêtes vives).

32. Maison de la fin du XIIe s. et du XIVe s. (47, rue Saint-Jean ; cad. 50) 

Photo Luc Charansonney    Photo Luc Charansonney    Photo Luc Charansonney

Photographies Luc Charansonney, octobre 2005

Édifice remanié, dont seul le rez-de-chaussée est en appareil de pierre de taille, le mur au-dessus des arcades étant remonté en moellons, peut-être dès le XIVe s. (fenêtre). A / niveau 1 : 2 arcades en plein cintre (arêtes vives ; claveaux extradossés). Niveau 2 : entre les niveaux 2 et 3 actuels, vestiges de fenêtre géminée (2 linteaux accolés découpés d’arcs ogivaux à pourtour chanfreiné et partie des piédroits).

33. Maison fin XIVe-XVe s. (49, rue Saint-Jean ; cad. 51-52) : édifice. A : enduite, excepté au rez-de-chaussée ; niveau 1 : moyen appareil en pierre de taille ; arcade en plein cintre à droite (arêtes chanfreinées : retaillées ou d’origine) ; reste du rez-de-chaussée démoli par un grand percement rectangulaire. Niveau 3 actuel : 2 grandes fenêtres en plein cintre (arêtes chanfreinées). La datation est difficile : soit les arêtes d’une arcade romane ont été retaillées, soit la porte est contemporaine des fenêtres du 2e étage, et donc d’un gothique tardif, avant le flamboyant.

34. Maison du XVe s. ( ? ), sur une base du XIIIe s. (51, rue Saint-Jean ; cad. 53) : édifice remanié. A en moellons, entre 2 façades voisines en pierre de taille. Niveau 1 : 2 arcades en plein cintre (arêtes vives ; claveaux inégalement extradossés), qui paraissent remontées : à l’angle droit avec la maison n° 53 (cad. 308), subsiste un écoinçon d’arc et le départ d’une arcade au tracé légèrement brisé, datables du XIIIe s. ; niveau 3 ; 2 grandes fenêtres en plein cintre (arêtes vives).

35. " Maison d’Inès de Llar ", début du XIIIe s. et du XIVe s. (53, rue Saint-Jean ; cad. 308) : édifice remanié. A : goutterot large de 6,53 m, bâti en pierre de taille au rez-de-chaussée et moellons aux étages, mais avec une chaîne d’angle conservée au niveau 2, à gauche : peut-être y avait-il à l’origine un pan de bois à l’étage, au-dessus d’un rez-de-chaussée en pierre ; il aurait été remplacé au XIVe s. par un mur de moellons (fenêtre) ? Niveau 1 : pierre de taille finement brettelée, en moyen appareil régulier ; 2 arcades en arc brisé (largeur : 1,85 m ; arêtes vives ; claveaux extradossés, avec clef). Niveau 2 : linteau de fenêtre en marbre rose, du XIVe s. ( ?) (découpé d’un arc ogival au pourtour chanfreiné).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies. AD des Pyrénées-Orientales, B-401. Bibliographie : TORREILLES (P.), Revue d’histoire et d’archéologie du Roussillon, 1902. POUS 1954, p. 293.

36. Maison du XIVe s. (58, rue Saint-Jean ; cad. 25 et 105) : édifice d’un type qui devait être plus répandu autrefois dans le bourg (18-22, rue Saint-Jean ?) et qui est courant à Perpignan. A : maçonnerie grossière de moellons. Niveau 1 : 4 minces piliers (dont 2 formant piédroits aux extrémités ; celui de gauche a disparu) avec arêtes chanfreinées, couronnés de corbeaux profilés d’un double quart de rond ; linteau en bois faisant toute la largeur de la maison. Niveau 2 : 2 fenêtres barlongues à linteaux droits sur coussinets en quart de rond (arêtes chanfreinées).

37. Maison du XIIe s., dite " maison de l’infante " ou " maison Rouquette " (65-67, rue Saint-Jean ; cad. 61-62-63) : édifice à 3 étages (le 3e, en maçonnerie de moellons, est postérieur, sans doute du XVe s.). A : long goutterot de 12 m, bâti en moyen appareil régulier de pierre de taille (piquée pour les parements ; layée pour l’encadrement de la fenêtre ; brettelée pour les 2 arcades gauches). Niveau 1 : 4 arcades, dont 2 à l’état de fantômes à droite (démontées après 1955 ; arcs en plein cintre à claveaux extradossés ; arêtes semblent vives) et 2 en place à droite (plein cintre et segmentaire, réinsérées au XIVe s. dans la maçonnerie originelle ; arêtes chanfreinées ; claveaux extradossés). Niveau 2 : pas de cordon d’appui régnant ; trous de boulins sous l’assise d’appui ; 3 fenêtres géminées à l’origine, dont seule celle du centre est intacte (linteau monolithe découpé de 2 arcs en plein cintre ; arêtes vives ; colonnette : fût cylindrique ; chapiteau " cubique " à épannelage conique et base à 2 tores sur socle avec petits acrotères d’angle ; absence d’impostes) ; 5 corbeaux en quart de rond surmonté d’un mince listel règnent au niveau de l’assise au-dessus des linteaux (pour un auvent abritant les niveaux 1 et 2, plutôt que pour un balcon au niveau 3, faute de porte). Niveau 3 : fenêtres remaniées ; à gauche (partie peut-être plus basse à l’origine, à en juger par une chaîne d’angle), grande fenêtre en plein cintre à arêtes chanfreinées, du XVe s.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique (le nom de " maison de l’Infante " lui a été donné après la publication du roman de Louis Bertrand, L’Infante) et descriptive, plan de masse et photographies. CRMH : relevés de F. ESPA (1958), n°7024 à 7027 (élévations : état actuel et restitution partielle ; détails de la fenêtre géminée : élévation, plan, modénature). ARCHIVES PHOTOS : cl. 255 833 et 255 834. Bibliographie : POUS 1954, p. 291. Fenêtres, 4 pl. donnant les relevés ESPA.

38. Maison d’angle du XIIIe s. (73, rue Saint-Jean / ruelle des Remparts ; cad. 66) : édifice très remanié. A : goutterot large de 10,17 m ; niveau 1 : il n’en subsiste que la moitié droite, en moyen appareil régulier de pierre de taille, avec une arcade ogivale (largeur : 1,82 m ; arêtes chanfreinées : 63 mm ; claveaux extradossés, sans clef). Niveaux 2 et 3 et moitié gauche de la maison remontés en moellons.

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiche descriptive, plan de masse et photographie. CRMH : relevés de F. ESPA (1958), n°7022 (élévation : état actuel). ARCHIVES PHOTOS : cl. 255 837. Bibliographie : Fenêtres, pl. donnant le relevé ESPA.

39. Maison de la 1ère moitié du XIIIe s. (75, rue Saint-Jean ; cad. 67) 

Photo Luc Charansonney    Photo Luc Charansonney    Photo Luc Charansonney

Photographies Luc Charansonney, octobre 2005

A : goutterot large de 6,32 m, entièrement bâti en maçonnerie de moellons irrégulièrement assisés, sans chaîne d’angle (s’appuie-t-elle contre le n° 73 ?). Niveau 1 : 2 arcades aux tracés différents, à peine brisé à gauche (1,65 m) et segmentaire à droite (2,22 m) (arêtes chanfreinées, claveaux irrégulièrement extradossés ; l’arcade droite est un remontage ultérieur, du XIVe s. ?). Niveau 2 : 2 fenêtres géminées formant claire-voie, sans cordon d’appui, mais avec cordons d’imposte (profil : listel et biseau) ; linteaux découpés d’arcs en plein cintre à arêtes vives (monolithe à gauche ; un linteau par baie à droite) ; colonnettes disparues ; piédroits et pilier central : arêtes chanfreinées et décor sur les impostes (perles sur le pilier ; motif arqué à droite : cor ou huchet ? ). Niveau 3 : galerie entre les têtes des murs pignons mitoyens ; un rang de trous de boulin en dessous (murés ; cf. dessins ESPA) donne à penser que ce niveau comportait une façade en pans de bois, en encorbellement (plus vraisemblablement que le hourdage proposé par HYVERT).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies (avant restauration). CRMH : relevés de F. ESPA (1958), n° 7022 et 7023 (élévation : état actuel ; fenêtres : élévation restituée). ARCHIVES PHOTOS : cl. 255 835 à 255 837. Bibliographie : POUS 1954, p. 291. Fenêtres, pl. donnant les relevés ESPA.

40. Maison du XIIIe s. ( ? ) (77, rue Saint-Jean ; cad. 68) : A : très remaniée et complètement enduite ; niveau 1 : on devine une arcade murée, dans la moitié droite .

41. Maison du XIVe s. (79, rue Saint-Jean ; cad. 69)

Photo Luc Charansonney    Photographie Luc Charansonney, octobre 2005

A étroite (5,45 m), bâtie en moyen appareil de pierre de taille aux niveaux 1 et 2 ; niveau 3 en maçonnerie grossière. Niveau 1 : évidé par 2 arcades en plein cintre (claveaux extradossés ; arêtes chanfreinées ; largeur 2,20 m et 2,40 m) retombant sur un mince pilier médian (0,40 m). Niveau 2 : pas de cordon d’appui régnant ; 2 fenêtres barlongues à linteaux droits sur coussinets en quart de rond, pris dans la première assise de chaque piédroit (arêtes chanfreinées).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographies. CRMH : relevés de F. ESPA (1958), n°7020 et 7021 (élévations : état actuel et restitution). ARCHIVES PHOTOS : cl. 255 838 à 255 841. Bibliographie : POUS 1954, p. 291. Fenêtres, pl. donnant les relevés ESPA.

42. Maison du XIVe s. (81, rue Saint-Jean ; cad. 70) : A : goutterot large de 6m environ tout entier en maçonnerie de moellons ; au niveau 2, celle-ci s’appuie contre la chaîne d’angle des maisons voisines, mais au rez-de-chaussée l’arcade gauche est parfaitement liée avec l’arcade droite du n° 79 (elle est probablement venue s’insérer avec soin dans l’angle). Niveau 1 : 2 arcades en plein cintre (claveaux extradossés, arêtes chanfreinées ; largeur : 1,95 m et 2,26 m). Niveau 2 : fenêtre barlongue, identique à celles du n° 79 (allège restituée dans les dernières décennies).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographie (avant restauration). CRMH : relevés de F. ESPA (1958), n°7020 et 7021 (élévations : état actuel et restitution). ARCHIVES PHOTOS : cl. 255 838 à 255 841. Bibliographie : Fenêtres, pl. donnant les relevés ESPA.

43. Maison fin XIIIe-XIVe s. ( ? ) (81bis, rue Saint-Jean ; cad. 71) : A étroite (moins de 4 m), dont seul le rez-de-chaussée est en pierre de taille. Niveau 1 : arcade segmentaire (arêtes vives ; claveaux extradossés ; elle pourrait être remontée) et porte barlongue à linteau droit sur coussinets en quart de rond (arêtes vives). Niveau 2 : vestige de fenêtre géminée, percé très bas (piédroit gauche et morceau de linteau découpé d’un arc).

Documentation : Casier archéologique, fichier HYVERT 1963 : fiches historique et descriptive, plan de masse et photographie. CRMH : relevés de F. ESPA (1958), n°7020 et 7021 (élévations : état actuel et restitution). ARCHIVES PHOTOS : cl. 255 838 à 255 841. Bibliographie : Fenêtres, pl. donnant les relevés ESPA.

44. Maison du XIVe s. (82, rue Saint-Jean ; cad. 72) : A complètement bâtie en moellons. Niveau 1 : 2 arcades au tracé segmentaire très tendu (arêtes chanfreinées ; claveau courts, extradossés ; l’arc de l’arcade gauche vient s’insérer dans la chaîne d’angle de la maison n° 81bis). Niveau 2 : fenêtre barlongue à linteau droit sur coussinets en quart de rond (arêtes chanfreinées).

45. Maison du XIVe s. (rue Saint-Pierre ; cad. 23) : A : bâtie en moellons ; très reprise, ne conserve des éléments médiévaux qu’au niveau 1 : arcade en plein cintre (arêtes chanfreinées) et vestiges de porte barlongue à l’angle gauche (arêtes vives ; seuil surélevé de quelques marches).

46. Maison du XIVe s. (rue Saint-Pierre ; cad. 25-26) : édifice occupant une parcelle d’angle. A : bâtie en moellons ; niveau 2 : fenêtre barlongue à linteau droit sur coussinets en quart de rond (arêtes chanfreinées et congés).

47. Maison du XIVe s. (rue Saint-Pierre ; cad. 33-35) : édifice actuellement divisé en 2 parcelles. A conservée seulement au niveau 1 : de droite à gauche, arcade segmentaire (piédroit droit détruit, arêtes chanfreinées), vestiges de 2 autres arcades segmentaires (arcs détruits, piédroits chanfreinés en place) et porte barlongue couverte d’un mince linteau droit (piédroit gauche détruit).

48. Maison du XIVe s. (rue des Tisserands ; cad. 29) : A / niveau 2 : fenêtre barlongue à linteau droit sur coussinets en quart de rond (remontage ?).

49. Maison du XIVe s. (rue des Tisserands ; cad. 34) : A / niveau 1 : 2 écoinçons d’arcades en plein cintre.

 


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