Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 9 OCTOBRE 2018

Séance privée
separateur

Ouverture de l’année académique

Communication longue de Virginie Czerniak : « Nouveau regard sur les peintures du croisillon septentrional de Saint-Sernin de Toulouse ».

La basilique Saint-Sernin de Toulouse conserve quelques témoignages épars de sa décoration picturale médiévale au nombre desquels figure la composition sise dans la première travée occidentale du croisillon nord. Développée sur l’ensemble de la travée – mur, voûte et arcs – la peinture propose un programme iconographique riche et cohérent qui fut analysé par Marcel Durliat à l’heure de sa mise au jour. Cette lecture, ainsi que l’appréciation des données stylistiques, peuvent être aujourd’hui affinées à la faveur de comparaisons avec d’autres ensembles peints relevant de la sphère pontificale.

 

 

 

 


Présents : Mme Nadal, Présidente, MM. Scellès, Directeur, Cabau, Secrétaire général, Mme Napoléone Secrétaire-adjointe, MM. Péligry, Bibliothécaire-archiviste, Ahlsell de Toulza, Trésorier ; Mmes Andrieu, Cazes, Fournié, Haruna-Czaplicki, Jaoul, Watin-Grandchamp ; MM. Balty, Catalo, Cazes, Garrigou Grandchamp, Lassure, Macé, Sournia, Stouffs, Surmonne, Testard, membres titulaires ; Mmes Balty, Bossoutrot-Rebière, Czerniak ; MM. Darles, Marquevielle, Penent, Rebière, Suzzoni, membres correspondants.

Excusés : Mmes Galès, Lamazou-Duplan, Vallée-Roche ; MM. Peyrusse et Tollon.

Invités : Mme Marie-Lys de Castelbajac, restauratrice, M. Lacoste, chef de l’entreprise de restauration LACOSTE 32.

La Société accueille chaleureusement Benjamin Marquevielle, récemment élu membre correspondant.

Notre Présidente rappelle qu’une séance foraine se tiendra le samedi 13 octobre à Lagrasse sous la direction de Julien Foltran et de Nelly Pousthomis, et elle invite la compagnie à s’y rendre. Elle énumère ensuite le courrier reçu par la Société pendant les vacances. Notre attention est retenue par une lettre envoyée par M. Frédéric Nepont au sujet du ravalement des façades du collège de Foix. Maurice Scellès fait remarquer que les phénomènes de modes se suivent en la matière : en effet, avant, on laissait les appareils à nu ; désormais les façades sont enduites. Le problème est de savoir si l’enduit est de bonne qualité et si la façade a fait l’objet d’une étude avant d’être recouverte. Quitterie Cazes propose d’insister auprès des Services de Toulouse Métropole pour qu’une couverture photographique ou une analyse de bâti soit effectuée avant la pose des enduits.

Émilie Nadal annonce ensuite que la Mairie de Toulouse invite les associations du patrimoine à se rendre à une réunion ayant pour objet l’élaboration du « secteur sauvegardé » de la ville.

Notre Présidente nous invite à consulter notre site internet, où la liste des lauréats de la Société archéologique depuis 1990, élaborée par Vincent Geneviève, a été insérée. Nous pourrons également y voir bientôt le travail effectué sous la direction de Christian Péligry pour notre bibliothèque. En effet, le catalogue a été repris avec un nouveau logiciel ; la saisie des ouvrages est en cours, mais il sera possible d’avoir accès à 4 000 documents à partir du mois de décembre. Par ailleurs, notre bibliothèque s’enrichit de deux ouvrages : le premier est un don de Pierre Garrigou Grandchamp s’intitulant Archéologie de l’espace urbain, édité par l’Université de Tours, le second est offert par Lourdes de San José i Llongueras et porte le titre de Trésors et objets d’orfèvrerie des églises catalanes IXe-XIIIe siècle.
Enfin, notre Présidente nous annonce la candidature de Valérie Dumoulin comme membre correspondant de notre Société.

Elle donne ensuite la parole à Virginie Czerniak pour sa communication : Nouveau regard sur les peintures du croisillon nord de Saint-Sernin.
Émilie Nadal remercie notre consœur de nous avoir permis de redécouvrir les peintures du transept nord de Saint-Sernin et, surtout, de nous avoir fait connaître le fragment magnifiquement conservé trouvé à Saint-Géraud d’Aurillac. Virginie Czerniak précise que ce dernier fragment a fait l’objet d’analyses. Ainsi sait-on qu’il a été peint selon la technique du mezzofresco, peut-être utilisée également à Saint-Sernin. Elle note qu’il ne s’agit probablement pas du même atelier et pense qu’il faudrait étudier de plus près les liens qui ont pu exister entre les deux édifices. Elle ajoute enfin qu’il reste difficile de dire si les deux programmes étaient identiques, même s’il apparaît clairement que les modèles sont communs.
Quitterie Cazes reprend l’hypothèse de notre consœur, associant l’iconographie du décor peint du transept nord de Saint-Sernin à la cérémonie du baptême. Elle note qu’à la suite se trouvent les représentations de la Passion et de la Crucifixion. Émilie Nadal reprend également un détail du monde infernal décrit par Mme Czerniak : le chapeau qui lui fait penser à celui des papes en enfer dans l’iconographie des XIIIe et XIVe siècles. Dominique Watin-Grandchamp note enfin qu’il faut tenir compte de la cohérence globale de l’iconographie.
Jean-Louis Rebière annonce que les restaurations de ces peintures vont bientôt commencer.

Dans le cadre des questions diverses, la parole est donnée ensuite à Marie-Lys de Castelbajac, restauratrice en charge du prochain nettoyage des peintures du transept nord de Saint-Sernin pour la présentation de quelques aspects techniques et iconographiques du décor en question. Émilie Nadal remercie la restauratrice et demande si des analyses des pigments ont été effectuées. Marie-Lys de Castelbajac répond par l’affirmative et précise que les résultats ont montré l’utilisation d’ocre et d’aérinite provenant des Pyrénées pour les teintes bleues, mais aucun pigment extraordinaire ou de provenance lointaine n’a été trouvé. À la demande de Jean-Marc Stouffs sur des informations concernant les résines qui recouvrent les peintures, la restauratrice répond qu’elle n’a rien trouvé. Il l’interroge encore sur l’existence d’archives sur les restaurations anciennes. Aucun document n’existe, mais Marie-Lys de Castelbajac a pu noter l’utilisation de néoprène. Jean-Marc Stouffs voudrait avoir des précisions sur les opérations qui vont être effectuées et demande si ces résines vont être allégées ou supprimées et si des essais ont été effectués. La restauratrice précise que des essais ont été faits avec différents solvants et que le plus probant est celui d’un mélange effectué avec de l’acétone. Jean-Marc Stouffs demande enfin quels sont les objectifs de cette restauration. Il lui est répondu qu’il s’agit d’alléger les fixatifs qui ont des effets négatifs sur la lecture de l’œuvre. Les coulures de néoprène ne peuvent être enlevées. Il ne sera pas fait de consolidation. Quelques retouches et rebouchages sont envisagés avec des tons et des matériaux différents puisque toutes les retouches anciennes ont viré. Le principe retenu est celui d’alléger ces retouches et de les remplacer par des glacis d’aquarelle et des enduits de tons neutres pour les grandes lacunes, ce qui permettra une meilleure lisibilité.
Quitterie Cazes rappelle que les restaurations des peintures du transept nord effectuées par Pierre Belin en 1974 ont été faites dans l’urgence : il a travaillé derrière les ouvriers, dans la précipitation. Il apparaît clairement que sans son intervention ce décor n’existerait plus. Daniel Cazes ajoute que personne n’imaginait à l’époque trouver des peintures. Le projet des travaux effectués en 1974 était simplement de décaper les murs dans tout l’édifice.

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