Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 13 AVRIL 2021

Séance privée
separateur

Communication de Michelle Fournié : Dévotions mariales à la Daurade au Moyen Age et à l’époque moderne.
Séance en visio-conférence.

Vierge à l'enfant ornant le registre d'estimes de 1480 pour le capitoulat de la Daurade. AMT, CC 164Notre-Dame la Daurade est surtout connue de nos jours pour le culte de la Vierge Noire. Mais l’église médiévale dont les bâtiments ont disparu à la fin du XVIIIe siècle, abritait également diverses dévotions mariales autour de statues, d’autels, de chapelles ornées de retables, et de confréries. Citons entre autres, la confrérie de la Conception, de la Nativité, de l’Assomption. Toutes ne datent pas de la même époque et il règne dans ce domaine une certaine confusion dans la bibliographie. Il est également difficile de savoir quelles statues étaient manipulées lors des manifestations organisées par ces confréries : processions, jeux, « descentes » et « Montements » animaient en effet la vie religieuse à l’époque médiévale et moderne. On ne sait pas non plus précisément où se trouvaient les différentes chapelles qui abritaient ces confréries à l’intérieur de l’édifice ni quelles étaient les relations entre elles. La communication prévue ne permettra certainement pas de répondre à toutes ces questions mais présentera quelques hypothèses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Présents  : M. Peyrusse Président, MM. Ahlsell de Toulza, Trésorier, Péligry Bibliothécaire, Cabau, Secrétaire général, Mme Napoléone Secrétaire-Adjointe ; Mmes Brouquet, Czerniak, Fournié, Haruna-Czaplicki, Merlet-Bagnéris, Pousthomis-Dalle, Pradalier-Schlumberger, Watin-Grandchamp ; MM. Balty, Boudartchouk, Cazes, Garland, Macé, Sournia, Surmonne, membres titulaires ; Mmes Barber, Dumoulin ; MM. Mattalia, Peloux, Pousthomis, membres correspondants.
Excusée : Mme Cazes, M. Scellès.
Invités : Marlène Albert Llorca et Daniel Martinez

Louis Peyrusse ouvre la séance en annonçant à l’assemblée que des travaux sont prévus au massif ouest de la basilique Saint-Sernin ; il s’agit de remplacer les briques et les pierres défectueuses et d’installer une grille devant le portail. Il est également question de remplacer le verre blanc de la rose située au-dessus, ainsi que son épais barreaudage, par une composition contemporaine. Un appel au mécénat pourrait être lancé pour financer cette œuvre. À l’heure actuelle le bureau « Vitrail » des Monuments Historiques est un des principaux mécènes français de l’art contemporain.

Par ailleurs, le président nous informe que le Loto du patrimoine a retenu 18 projets emblématiques pour la France et l’Outremer, parmi lesquels se trouve - en Occitanie -, celui élaboré pour la mise en valeur de l’église abbatiale de Sainte-Marie de Souillac. Cet édifice, qui figure sur la première liste des Monuments Historiques établie en 1840, est la propriété de la commune de Souillac (3300 habitants). La sélection de ce projet permettrait à la mairie de recevoir 500000 euros (la dotation sera connue en septembre), aide qui pourrait s’avérer précieuse pour venir à bout d’infiltrations et de désordres dans l’édifice pour lesquels cinq tranches de travaux ont été programmées, à partir du printemps prochain, et jusqu’en 2025 (estimés au total à 2600 000 euros). Louis Peyrusse note au passage une erreur dans le texte publié sur le site du ministère : « En outre, à l’intérieur, le portail mauriste est un des chefs-d’œuvre de la sculpture romane », le portail mauriste et les sculptures romanes étant, bien sûr, deux choses différentes qui ne sont pas disposées au même endroit.
Le président signale enfin la mise en travaux de la maison en pans de bois située à l’angle de la rue des Changes et de la rue Temponières, première maison de commerce de Théodore Ozenne, enduite et décorée de cordons et d’encadrements de fenêtres en bois sculpté. Les façades sont actuellement recouvertes d’un filet jaune vif et aucune indication n’est donnée pour l’instant sur les travaux à venir.
Au titre des courriers reçus, Louis Peyrusse nous donne lecture d’une lettre de candidature à un poste de membre correspondant rédigée par Céline Ledru (primée par notre société, cf. P.V. du 2 mars 2021). Le bureau a examiné cette candidature et Quitterie Cazes nous en fera un rapport avant de procéder à l’élection lors de la séance prochaine.

Comme cela avait été annoncé dans l’ordre du jour, le président demande que l’on décide du rythme d’envoi des convocations (que nous soyons en visioconférence ou à la salle des séances) : une semaine avant la séance comme l’on a coutume de le faire ou deux semaines avant comme le demande Daniel Cazes de façon à mieux gérer le temps et les activités de chacun. Selon notre trésorier, une réunion annoncée trop à l’avance peut aussi avoir des inconvénients ; il rappelle en outre que le programme des séances est donné aux membres en début d’année et qu’il reste consultable sur notre site. Louis Peyrusse quant à lui est contre le principe d’envoyer deux mails de convocation aux membres. Emmanuel Garland propose que dans chaque convocation envoyée une semaine avant la séance, la suivante soit annoncée en fin d’ordre du jour. Cette solution est adoptée par vote à l’unanimité.

Notre président donne ensuite la parole à Michelle Fournié pour une communication longue intitulée Dévotions mariales dans l’église Sainte-Marie de la Daurade. Autels, chapelles, confréries et statues .
Louis Peyrusse remercie notre consœur d’avoir essayé d’ordonner et d’éclaircir les réalités multiples de ce sujet et pour ses découvertes au sujet des chapelles hautes des confréries de l’Assomption. Il demande si l’étude des machineries de théâtre ne permettrait pas de mieux comprendre le fonctionnement de ces Montements. Guy Ahlsell de Toulza rappelle qu’un registre rédigé pour le deuxième centenaire de la confrérie du Montement (1281-1481) est conservé aux archives municipales de Rabastens, il contient un bail à besogne pour renouveler la machinerie utilisée pour les Montements ; il est question de roues qui tournent sur lesquelles sont placées la Vierge (au centre) et les anges avec une description assez complète de ce grand mécanisme, avec vis sans fin, cordes et poulies, qu’un dessin du début du XXe siècle a essayé de restituer (conservé au Musée des Monuments Français). Michelle Fournié répond qu’elle connaît en effet ces documents, elle n’a pour sa part trouvé aucun détail sur les machineries et ne pense pas en trouver. Elle avoue que ses préoccupations se portent plutôt sur la localisation des chapelles haute et basse de la confrérie de l’Assomption, et du paradis qui les surmonte. Françoise Merlet-Bagnéris est ravie des découvertes faites par notre consœur, notamment celles des emplacements possibles pour les coffres et pour la salle dite « des régents ». Ces emplacements sont en effet connus à la cathédrale Saint-Étienne et rarement mentionnés ailleurs. En reprenant la documentation cependant, elle se demande comment les moines, peu désireux de partager avec les confréries de l’Assomption, ont pu accepter que l’on installe un autel haut au-dessus du leur. Certains textes à son sens peuvent trahir une atmosphère conflictuelle : l’interdiction des Montements (ou plutôt Montements et Descentes ?) à certains moments, un nouveau retable prévu en 1656 destiné cependant à une chapelle qui semble être faite spécialement à la demande de la confrérie. Jean Chabanel est par ailleurs très critique vis-à-vis des moines qui veulent par exemple en 1524 interdire les messes et les processions dans la paroisse, ou encore limiter les prêtres de la confrérie à 24 puis à 9. Elle doute donc de l’hypothèse d’un autel haut situé à l’est. Michelle Fournié répond que le chœur des moines est dans la partie ouest de l’église. Quant à l’hypothèse de la chapelle haute, elle est prête à la revoir en se repenchant sur les sources, pourtant les textes du XVIe siècle lui paraissent assez clairs à ce sujet. Rendez-vous est donc pris pour revoir les textes ensemble. Peut-on penser, demande pour finir le président, que ces autels hauts servent exceptionnellement pour des jours de fête. C’est en effet possible répond Michelle Fournié qui fait tout de même remarquer, en reprenant l’exemple du dispositif de la cathédrale Saint-Étienne décrit par Françoise Merlet-Bagnéris, qu’il s’agit d’une structure imposante de trois niveaux. D’après Daniel Cazes, il faut renoncer à l’hypothèse d’une annexe située à l’arrière de l’abside paléochrétienne, car le décor de mosaïques a toujours été préservé et qu’aucun percement n’y a été effectué jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. Il se demande par ailleurs si la plus ancienne image sculptée de la Vierge de la Daurade (XIIe siècle), entre deux colonnes dans une niche de la salle capitulaire, n’est pas une représentation assez proche de celle qui a pu exister dans l’église. Michelle Fournié est d’accord sur ce dernier point qu’elle n’a pas pu aborder dans sa conférence, mais se demande si la grande fenêtre de l’abside (au troisième registre des niches) n’a pas pu être utilisée, si l’on tient compte de la hauteur importante de la structure (15 à 20 m). On s’accorde pour dire que c’est un point sur lequel il faut encore discuter.

Louis Peyrusse donne enfin la parole à Guy Ahlsell de Toulza pour une question diverse au sujet de L’église de Saint-Amans à Rabastens .
Étant donné l’heure tardive, le président reporte la discussion à la prochaine séance.


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