LA MAISON AU MOYEN ÂGE
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Groupe de travail
RÉPERTOIRE GÉOGRAPHIQUE
FRANCE ~ TARN-ET-GARONNE ~ MOISSAC
Site de la Ville de Moissac : http://www.frenchcom.com/moissac/menu.htm
Dernière modification le 29 sept. 2015
Bibliographie sommaire ~ Images ~ Monographies
Excepté la grande demeure du 13-15 rue Malaveille, Moissac ne conserve que de rares vestiges d'architecture civile antérieurs au XVIe siècle, sans doute en raison d'importantes reconstructions réalisées en particulier à la faveur de la prospérité du XVIIIe siècle. Il faut bien constater que nous ne savons presque rien de la physionomie de la ville qui s'est développée au Moyen Âge autour de la grande abbaye bénédictine.
Tous les vestiges correspondent à des constructions en brique (ou tout au moins en partie en brique car les portes conservées au n° 5 rue Derua et au n° 11 rue Tourneuve pouvaient appartenir à des maisons à façade en pan-de-bois). La fenêtre du n° 31 rue Derua indiquerait que la brique a été employée au moins à partir de la fin du XIIe siècle, et il est probable qu'elle ait été le matériau de construction dominant si ce n'est exclusif à partir de cette époque. Rien ne prouve cependant qu'il en était de même avant la fin du XIIe siècle, et les rares indications dont on dispose pour des villes placées dans des situations comparables (Toulouse, Albi), peuvent laisser supposer que la pierre avait été utilisée au moins pour les maisons les plus riches : des vestiges de construction en pierre pourrait peut-être être reconnus par des recherches dans les curs d'îlot, mais c'est sans doute principalement par des fouilles archéologiques qu'il serait possible d'avoir au moins un aperçu du paysage urbain des débuts de la ville médiévale.
La seule fenêtre connue (n° 31 rue Derua) est certes bien insuffisante pour que l'on puisse prétendre définir les formes architecturales des maisons médiévales moissagaises. On remarquera cependant qu'elle présentait un larmier en brique dont le tracé suivait celui des extrados des arcs ; en outre, les deux arcs de brique retombaient directement sur le chapiteau, sans la transition d'un sommier en pierre. Le répertoire des formes est un peu complété par les fenêtres géminées, peut-être du XIIIe siècle, retrouvées en 1992 dans les bâtiments nord de l'abbaye : elles étaient dépourvues de larmier ; l'absence de sommier de pierre entre le chapiteau et les arcs les apparente aux formes connues à Toulouse à la même époque.
C'est également vers Toulouse qu'orientent les quelques chapiteaux conservés parmi les collections lapidaires de l'abbaye et qui appartiennent à une série de chapiteaux « civils » pouvant correspondre à l'aire d'influence toulousaine.
Ces différents aspects qui demanderaient à être approfondis, sans compter ce que pourraient apporter les mentions contenues dans les archives.Maurice Scellès
mai 1999
Rue Derua, n° 5
Porte couverte d'un arc brisé dans un pan de maçonnerie en brique, au rez-de-chaussée de l'élévation nord.
Rue Derua (ancienne rue des Cris), n° 31
Rue des Francs-Maçons, n° 6
Élévation en brique, présentant en rez-de-chaussée un portail couvert par un arc brisé, et au premier étage une croisée à meneau et traverse de pierre peut-être datable du XVIe siècle.
Rue Malaveille, n° 13-15 (maison Lobios)
Notice par Chantal Fraïsse, mai 1998, complétée en 2003.
Seule demeure médiévale à avoir été conservée, à notre connaissance, à Moissac ; aucune étude de lédifice à ce jour. La tour en brique, du
XIIIe ou XIVe siècle, est aisément identifiable à langle des rues Malaveille et des Mazels ; les autres bâtiments forment peut-être un L. À louest de la tour dont le dernier niveau conservé porte des vestiges de décor mural peut-être des cavaliers et un petit fragment de scène encadrée se développait, au niveau des combles actuels, une salle voûtée de grandes dimensions (6,20 m au moins par 18,30 m environ) qui conserve des éléments dun décor mural ambitieux : au registre inférieur un alignement de personnages en armes portant lances, étendards et sans doute boucliers, au registre intermédiaire une frise de croix potencées, au registre supérieur des murs est et ouest des cavaliers (comme à la maison Muratet de Saint-Antonin, à la tour dArlet de Caussade, etc.) et leur monture de grande taille (la cotte de maille est encore lisible sur la jambe dun cavalier). Un décor de motifs géométriques évoquant des grecques est également présent sur le mur ouest.
Lhistorien de Moissac A. Lagrèze-Fossat pensait que ce bâtiment avait pu être le couvent des Franciscains venus sinstaller à Moissac à la fin du XIIIe siècle et ayant suscité la colère des bénédictins qui réussirent à leur faire quitter la ville. Ses arguments sont assez peu convaincants et le décor sapparente plutôt à celui dune grande demeure patricienne.
Pour linstant les recherches menées dans le cadastre moissagais de 1480 pour identifier le propriétaire de la maison à cette date sont restées infructueuses.Clichés Monuments historiques (Archives du Patrimoine) n° 295139 (1957) (RS 1837), n° 295140 (1957) (RS 1838), n° 295141 (1957) (RS 1839) : vestiges des peintures murales dans les combles, état en 1957.
Clichés Centre d'Art roman Marcel-Durliat ( Moissac).SCELLÈS (Maurice). 82. Moissac. n° 13-15 rue Malaveille. Demeure.- Paris : Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, microfiché, 1986.
CZERNIAK (Virginie). Les peintures murales de la maison Lobios à Moissac (Tarn-et-Garonne), dans Bulletin de l'année académique 2001-2002, Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, t. LXII (2002), p. 255-260.
Rue de la République, n° 7
Rue Tourneuve
Porte couverte d'un arc brisé dans un pan de maçonnerie en brique, au rez-de-chaussée.
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