______________
d'Auxerre
Ce document a été réalisé à l'occasion de l'exposition " Les maisons à pans de Bois " Musée du Coche d'eau - Auxerre 13 septembre - 13 octobre 1996
![]()
_______________________________________
_______________________________________
EditorialLa Société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France (SPPEF), société nationale ayant une délégation icaunaise dont le siège est au Conservatoire de la Nature , présente, avec l'aide de la mairie, une exposition sur les maisons à pans de bois d'Auxerre à travers un travail de recensement réalisé depuis plus de deux ans par des membres de la société. Pourquoi cette exposition ? Pour souligner l'importance de ce patrimoine et la nécessité de le conserver en tant que tel mais aussi de le mettre en valeur, en extériorisant les pans de bois pour favoriser le développement du tourisme en soulignant l'aspect médiéval du coeur historique de la ville. Pourquoi un recensement ? Parce que cela n'avait pas encore été fait, pour attirer l'attention sur le nombre élevé des maisons à pans de bois dans le coeur historique d'Auxerre, secteur sauvegardé de 67,5 hectares depuis 1977, que les pans de bois soient apparents ou cachés ou que la façade seule soit en pierre. Nous en avons identifié plus de 700 par une ou plusieurs photographies et par une fiche descriptive. Ultérieurement l'informatique nous permettra d'affiner nos connaissances sur ces maisons grâce à nos fiches. En attendant ce travail nous permet de souligner la diversité de ce bâti comprenant d'une part un grand nombre de maisons simples, modestes, construites à l'économie, sans recherche, disons populaires, d'autre part des maisons bourgeoises plus rares, plus importantes, de construction recherchée, dont certaines présentent des sculptures. Toutes ces maisons à pans de bois très diverses dans leur ossature, leur comble, leurs lucarnes, composent encore aujourd'hui des suites, des ensembles, qui donnent un charme dépaysant, rural par endroit à nos rues et ruelles, étroites, sinueuses et pentues parcourant un relief mouvementé, tout autour de nos églises prestigieuses où le style ogival domine. L'ensemble nous plonge dans un climat médiéval incontestable qu'il faut mettre en valeur pour mieux le sauvegarder. Aussi voudrions-nous combattre l'idée que certaines de ces maisons tardives devraient garder leur enduit, les bois n'étant pas de 1er choix mais de remploi, affichant des mortaises désaffectées, et montés avec négligence, sans recherche d'effet. Pourtant ces maisons n'étaient pas construites pour s'écrouler ; elles sont toujours là. Souvent l'enduit sur lattage n'était posé que sur la façade et pour suivre la mode du temps et imiter la pierre, autant que pour lutter contre l'incendie. De toutes façons, une maison à pans de bois, recouverte d'un enduit, est toujours plus choquante à l'oeil et à l'esprit qu'une maison dont les bois sont visibles, même si les poteaux sont maigrichons ou biscornus. Il n'y a pas que l'ossature bois, il y a les volumes, les toits pentus à géométrie incertaine, les lucarnes de " traviole ", les grosses cheminées disproportionnées, les baies disparates, un mélange vivant de pierre et de bois. L'ensemble engendre un bâti de " guingois " qui donne un air éméché à ces maisons de vignerons qui, recouvertes d'un enduit, perdent le meilleur de leur charme et de leur personnalité.La S.P.P.E.F.