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Il était courant à l’époque de nettoyer les peintures murales avec des brosses plus ou moins dures et de procéder à un lavage à l’eau acidulée.

La solidité de l’enduit a probablement limité l’importance de la campagne de consolidation.

Quelques traces d’injection ou de fixage sont repérables sur le mur nord (photo 36 et 37) et sur la face ouest de la première travée (photo 12). Le consolidant utilisé est probablement une colle de caséine, avec très peu de chaux. Ce produit s’assombrit et devient cassant en vieillissant.

Dans le cas des peintures de Vals, nous n’avons pas observé d’arrachage de la couche picturale dû à la rétraction de la colle de caséine.

La couche picturale ne semble pas avoir fait l’objet d’un refixage généralisé. Les restaurateurs ont probablement jugé que la calcite jouait ce rôle protecteur.

La fluorescence révèle quelques traces de brillance, peut être de la cire ?

Nous avons également constaté une fluorescence dorée dans les fonds du registre inférieur ouest de la première travée.

Les colmatages et les solins ont été faits à l’aide d’un mortier de chaux et sable.

Les petits accidents et de nombreux trous de bûchage n’ont pas été rebouchés.

Les mortiers de restauration présentent plusieurs états de surface : certains sont grattés en creux, ou en relief ; d’autres sont lissés et recouverts d’un badigeon de chaux (cf. photo 34).

La retouche a été faite avec des couleurs additionnées d’un liant aqueux du type gouache. Elles sont encore parfaitement réversibles à l'eau ; par contre leur tonalité a beaucoup changé et certaines d’entre elles sont devenues très disgracieuses, ce qui compte tenu des conditions de conservation de l’édifice est parfaitement normal (cf. photo 15 et 34).

Les choix esthétiques apparaissent peu cohérents et très loin de l’approche actuelle en matière de restauration de peintures murales. Les trous de bûchage et les petits accidents qui ont parfois été colmatés, sont parfois retouchés (cf. photo 6 et 13) :

- il y a des retouches posées directement sur des abrasions, sans rebouchage préalable

- il y a des retouches sur mortiers

- il y a des mortiers de restauration qui n’ont pas été retouchés

- il y a des trous non rebouchés et non retouchés.

Les lacunes de petite et moyenne importance situées dans les fonds unis ne sont pas retouchées, alors que ces mêmes fonds unis sont très largement repris sur les abrasions et même sur l’original (cf. photo 7, 33 et 55).

Le repiquage des figures et des traits de construction rouges est abusif (le taureau de saint Luc est un bon exemple, photo 7 à 9 et 55).

La retouche, incomplète par endroit et excessive à d’autre, affaiblit l’image. Ce qu’elle offre en intensité à la peinture, elle lui retire en précision de lecture et en qualité plastique.

L’impression générale est d’un non achèvement de la retouche.

 

 

3.2. Etat de conservation des peintures des voûtes.

 

3.2.1. Le support

Décollements :

Les relevés des altérations des peintures indiquent l’ampleur des décollements du support.

Ces décollements sont peu nombreux et rares sont ceux qui nécessitent des mesures de consolidation à court terme.

Nous en indiquons la liste :

- le Christ Pantocrator, le long de la fissure axiale (cf. photo 13).

 


Les peintures de l'église de Vals, dossier de restauration par C. et F. Morin, 1998