Mémoires |
LES FOURS DE POTIERS DU Ier SIÈCLE AV.
J.-C.
À ANCELY (Commune de Toulouse)
par Georges BACCRABÈRE *
Cette édition électronique respecte la mise en page de l'édition imprimée des Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, t. LVI, 1996, dont nous indiquons la pagination.
M.S.A.M.F., T. LVI, page 11
Le site dAncely, riche
dune présence toulousaine passée, sappelait autrefois Saint-Michel-du-Touch.
Ce quartier, situé à la jonction de la Garonne et de son affluent le Touch au nord-ouest
de la ville, a livré une aire importante de structures de potiers. Découvertes lors de
la construction dun ensemble résidentiel, de 1964 à 1968, elles sont au nombre de
dix (1) et datent du Ier siècle av. J.-C.
Nous les étudierons selon leur ordre de découverte.
Four I
Situation et description
Cette structure est aperçue, en novembre 1964, en
Ardenne haute, lors de laménagement effectué pour un passage de camions. Elle se
situe légèrement à langle est de lavenue des Arènes-Romaines et au sud de
lancien chemin de Casselardit (fig. 1).
Ce four se compose de deux éléments principaux : le foyer et
laire de chauffe (fig. 2) (2). Mais la majeure partie de sa structure a disparu
avant la fouille (3). La chambre de chauffe, de forme circulaire et orientée nord-ouest
(330° environ), a été échancrée par le bulldozer (fig. 2, a). Sur la paroi
dorigine, il ne reste quun témoin dargile brûlée à lest.
Cependant, le four possède des éléments de murets de soutènement de la sole et les
supports de lalandier. Contre ce dernier, nous remarquons, dans le sol, une saignée
transversale ou rigole
probablement destinée à recueillir leau de ruissellement. La chaufferie ou aire de chauffe dallure
ovalaire se termine par une rampe en pente douce jusquà la surface. Lensemble
de la structure (long. approximative : 4,50 m, larg. : 1,90 m, prof. : 0,60 m au niveau du
radier de la chambre de chauffe) repose sur le cailloutis (fig. 2, b).
* Communication présentée le 7 novembre 1996, cf. infra « Bulletin de lannée académique 1995-1996 », p. 281. Nous ne donnons ici que les principaux résultats de ces fouilles. Le manuscrit de létude complète, comprenant en particulier la description des vestiges fauniques due à F. Crouzel et celle du matériel céramique, est déposé à la Société Archéologique du Midi de la France où il peut être consulté.
1. Toutefois, le four VII est une
construction destinée à la chaux, datant probablement du Bas Empire et située au nord
de limmeuble I ; aussi nous contenterons-nous présentement de la mentionner.
2. Pour les termes techniques et les descriptions des
fours, nous nous inspirons particulièrement des études suivantes : A. Vernhet, « Un
four de la Graufesenque (Aveyron) : la cuisson des vases sigillés », Gallia, t.
39, 1981, p. 25-43 passim, p. 27, note 2 ; F. le Ny, « Les fours des tuiliers
gallo-romains, méthodologie, étude technologique, typologie et statistiques, chronologie
», Documents dArchéologie française, 12, 1988, 142 pages.
3. Ont participé à cette fouille Mlles Berdin,
A. Izard, Lasserre et MM. G. Baccrabère, F. Izard, C. et J.-M. Lassure et A. Marigo. Nous
exprimons également notre vive gratitude à Mme N. Tellier et M. P. Gavoille. Toutefois,
lensemble de cette étude a surtout été réalisé grâce à laide de M. G.
Villeval. Quil en soit vivement remercié.
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FIG. 1. PLAN DE SITUATION DES FOURS.
1. Avenue des Arènes-Romaines. - 2. Ancien chemin de
Casselardit. - 3. Le Touch. - 4. La Garonne. - 5.
Avenue de Casselardit. - 6. Amphithéâtre. - 7. Ardenne
Haute (plateau). - 8. Ardenne Basse (niveau alluvial).
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Éléments de structure
Malgré létat de démolition très avancé du four, le remplissage conserve de nombreux nodules de terre plus ou moins cuite. Ceux-ci semblent appartenir à des parois de la chambre de chauffe ou de la sole, ainsi quà divers aménagements le constituant. Relevons, entre autres, des fragments damphores de type gréco-italique (fig. 2,c) et des estampilles (fig. 2, d, e).
Essai de datation
La céramique de la structure étudiée est
particulièrement abondante. Aussi nous permet-elle dénoncer quelques jalons
chronologiques.
Les fragments de céramique commune, et particulièrement les urnes
peignées, laissent supposer une poterie datant du Ier siècle
av. J.-C. En effet, les décors toulousains se rapprochent de peignages trouvés dans la
région comme, par exemple, à la Lagaste dans lAude (4).
La poterie dimportation telle quentre autres, la
campanienne A peut permettre de préciser davantage cette chronologie. En effet, les
lèvres des coupes avec filets peints à lintérieur peuvent convenir, grosso modo,
au premier tiers du Ier siècle av. J.-C. (5). Enfin, larrêt des
importations de la campanienne A semblerait se situer, selon laffirmation de
certains auteurs, aux environs des années 50/40 av. J.-C. (6). Toutefois, une remarque
semble simposer au sujet de la précédente donnée chronologique. Celle-ci concerne
labondance de la céramique de couleur brune, marron ou rougeâtre, comme les
ovoïdes en général. Il sagirait dune poterie comparativement plus tardive
que dans certaines productions, par exemple dans les puits funéraires situés au sud de
la cité toulousaine (7). Dans ces gisements, la céramique de tradition indigène
présenterait une proportion déléments gris ou noirs plus importants et donc
peut-être relativement antérieurs. Quoi quil en soit, à la lumière de
lensemble des précédentes données, il est raisonnable dadmettre que la
structure étudiée appartiendrait aux alentours de la première moitié du siècle avant
lère.
Fours II et III
Situation et description
En janvier et février 1965, le long de
lavenue des Arènes romaines, entre le gisement précédemment étudié et
lamphithéâtre, nous remarquons, avec G. Simonnet, dans cette partie méridionale
de lArdenne Haute (8), une poche de terre noire avec de la céramique (fig. 1).
La chambre de chauffe du premier four (II), de forme probablement
circulaire et orientée nord-nord-ouest (15°), est sectionnée au nord, dans sa partie
avant, par un engin mécanique (fig. 3, a). La partie découverte de la structure aperçue
avait une longueur de 1,25 m environ. Les parois, légèrement verticales au départ et
obliques vers le fond, sont revêtues dune couche dargile cuite de couleur
marron. Le fond, à 0,65 m du niveau du sol, repose sur le cailloutis rougi par
laction du feu. Dans le prolongement, au sud, nous avons lalandier et plus
loin la chaufferie, de forme probablement ovale. Ses parois ne possèdent pas de terre
brûlée. Cette aire a été amputée, sur les deux tiers environ (9), à cause de la
présence dun autre four plus important. Reste enfin, au niveau de laire de
chauffe, la présence dune rigole perpendiculaire creusée dans le sol et destinée
à recevoir les eaux de ruissellement ou dinfiltration.
Le four III (pl. 1 en haut, fig. 3, b), situé au sud-ouest et orienté
est-nord-est (65° environ ; longueur de louvrage : 3,30 m environ), possède un
foyer creusé, comme nous venons de le préciser, dans la chaufferie du four II. Cette
partie antérieure, denviron 1,20 m de diamètre et 0,70 m de profondeur, est
circulaire et de diamètre légèrement
4. G. RANCOULE, « Ateliers de potiers indigène au Ier siècle
av. J.-C. », Revue archéologique de Narbonnaise, t. 3, 1970, p. 46, fig. 14.
5. Y. SOLIER,
« Les épaves de Gruissan (lépave du grand Bassin B) », Archaeonautica, 3,
1981, p. 64, fig. 22, nos 6 et 7, et p. 85.
6. J.-P. MOREL, « À propos des céramiques campaniennes de France et dEspagne », Journées
dÉtudes de Montpellier sur la céramique campanienne (17 au 18 décembre 1977),
Revue de la Fédération Archéologique de lHérault, 1, 1978, p. 161.
7. G. BACCRABÈRE, « Les puits et les fosses funéraires toulousains de Saint-Roch des IIe et Ier siècles av. J.-C. », M.S.A.M.F., t. 53, 1993, p. 105.
8. Au nord de la substruction V et à lest de
lallée des Cévennes, cf. G. BACCRABÈRE,
« Le sanctuaire antique dAncely (commune de Toulouse) », Supplément au Bull.
de Litt. ecclésiastique, Chronique n° 1, 1988, p. 243.
9. Largeur aperçue : 0,90 m ; profondeur : 0,56 m
environ. Cette disposition générale pourrait rappeler le four présenté par G. RANCOULE, art. cit., p. 40, fig. 7, four 3.
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FIG. 2. FOUR I.
a. Plan. - b. Coupe. - c.
Lèvre damphore. - d. - e. Estampilles.
1. Structure et paroi. - 2. Terre
végétale. - 3. Cailloutis.
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supérieur. Les parois sont tapissées dune couche dargile brûlée. Le fond, également recouvert de terre rouge, possède au centre un pilier relativement circulaire (diam. : 0,33-0,34 m), dont il ne reste que la partie inférieure (fig. 3, d). Entre ce pilier et la paroi latérale, nous remarquons, tout autour, un vide constituant lun des éléments de la chambre de chauffe. Le côté ouest du four communique avec lalandier, ce dernier faisant penser à un passage. Il est creusé, à une profondeur de 0,65 m, légèrement en arc de cercle, dans le cailloutis et la terre végétale (fig. 3, e). Lintérieur se trouve plaqué dargile cuite fortement rougie et même noircie par le feu. La chaufferie, de forme ovalaire et située dans le prolongement de laxe de la chambre de chauffe (long. : 1,85 m ; larg. : 1,25 m ; prof. maxi. : 0,65 m environ), est creusée dans la terre végétale et le cailloutis de couleur rouge (fig. 3, c). Elle se poursuit au sud-ouest par une légère montée facilitant laccès à la structure. Ce dernier élément traverse un gisement néolithique, probablement un fond de cabane (fig. 3, b et e). Éléments de structure Plusieurs gros fragments, probablement de poutrelles (10), semblent se rattacher à larmature de la sole. Nous distinguons deux types de formes : les morceaux à section rectangulaire et les fragments de type hémisphérique. Les premiers sont au nombre de 4. Lun dentre eux, entier mais cassé en deux, samenuise légèrement aux extrémités (fig. 3, f). Les seconds présentent 2 exemplaires. Le plus important est également brisé en deux parties (fig. 3, g). Nous relevons deux restes de briques assez grossières, provenant probablement de larmature du foyer. Enfin mentionnons, entre autres, des lèvres de jarres (fig. 3, h, i). Essai de datation Nous navons pas remarqué de poterie dimportation. Quant au reste de la céramique, il sagit du même type de matériel que dans le four I. Les fours II et III sont vraisemblablement de la même époque que lexcavation I, cest-à-dire au moins des environs de la moitié du Ier siècle av. J. -C. Toutefois, la structure II précéderait la construction III, puisque cette dernière est bâtie dans laire de chauffe du four II. |
PL. 1. EN HAUT : FOURS DE POTIER II et III EN COURS DE FOUILLES, vue
densemble ; gros plans du four III ; en haut dans langle à gauche, vestige du
four II ; |
10. G. MANIÈRE, « Les fours de potiers gaulois de Saint-Cizy et leur production aux Aquae
Siccae, Cazères (Haute-Garonne) », Gallia, t. 36, 1978, p. 25.
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FIG. 3. FOURS II - III.
a. Plan four II. - b. Plan four III. - c.
Coupes des deux fours. - d. Chambre de chauffe du four III (coupe AB).
e. Alandier du four III(coupe CD). f, g.
Armatures de la sole. - h, i. lèvres de jarres.
1. Structure et paroi. - 2. Terre végétale. - 3.
Couche néolithique. - 4. Cailloutis.
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Four IV Situation et description Cette cavité est découverte en avril 1966, en
Ardenne Haute, au sud de laire située près de limmeuble H (approx. à la
jonction sud-ouest des bâtiments H2 et H3 (11), en bordure de lavenue de
Casselardit (fig. 1). Éléments de structure Nous relevons surtout un fragment darmature,
probablement de la sole, constitué par un « pain » dargile dont la coupe possède
une forme arrondie sur une face et légèrement concave sur lautre (fig. 4, e). Nous
avons également un morceau de marne rubéfiée provenant sans doute de la structure de la
chambre de chauffe. Cette dernière structure a livré en outre des fragments de tegulae
à rebords épais, comme dans le site de Vieille-Toulouse (12) (fig. 4, g) et dimbrices
(fig. 4, f) surcuits ; il peut sagir dune couverture ou dune toiture
effondrée. |
PL. 2. EN HAUT : FOUR V, sole. |
11. Pour la situation des bâtiments, voir G. BACCRABÈRE, op. cit., p. 306 (fig. 57).
12. G. BACCRABÈRE, « Habitat gallo-romain dans le Toulousain. À propos des réserves du Musée
Archéologique de linstitut catholique », Supplément au Bull. de Litt.
ecclésiastique, Chronique n° 1-2, 1983, p. 127, 129 (fig. 24).
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FIG. 4. FOUR IV.
a. Plan. - b. Forme intérieure de lalandier
(coupe A B). - c. Coupe du four. - d. Aire de chauffe
(coupe C D).
e. Fragment de sole. - f. Imbrex. - g.
Tegula.
1. Structure et paroi. - 2. Terre végétale. - 3.
Charbon de bois. - 4. Cailloutis.
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Essai de datation
Sa céramique dimportation, telle que les fragments
damphore gréco-italique, Dressel I B et Pascual I, permet de situer ce four dans
une large période allant du IIIe siècle av. J.-C.
jusquau quart du Ier siècle de notre ère (13).
Toutefois, la poterie de type arétine préciserait cette chronologie. La structure
pourrait en effet appartenir, soit à la fin du Ier siècle av.
J.-C., soit au tout début du Ier siècle ap. J.-C. (14). En
résumé, le four serait de lépoque augustéenne ou, mieux, des environs de notre
ère.
Four V
Situation et description
Cette structure, dune longueur totale de 4,78
m, relevée en juillet 1966, se situe au sud du site, en Ardenne Haute (fig. 1), à
lendroit du pavillon 84 de lallée des Cévennes. Elle est orientée au
sud-ouest (230°).
Son état de relative conservation permet de la décrire avec quelques
détails. À la partie méridionale, la chambre de chauffe, de type circulaire (fig. 5,
a), repose en grande partie sur le cailloutis. Au niveau de la sole, le diamètre semble
être de 1,65 à 1,68 m ; la hauteur est de 1,28 m. Au niveau du radier, deux murets
parallèles de soutènement sont séparés par un couloir (fig. 5, d). Ils sont composés
de pierres blanches. Sur ces piliers repose, horizontalement, larmature de la sole,
essentiellement constituée de blocs de calcaire et de grès rouge (fig. 5, b). Ces
derniers, dassez bonne longueur, mais dont les dimensions peuvent varier (long. :
0,28-0,58 m ; larg. : 0,12-0,17 m) et parfois légèrement en tronc de cône, sont
disposés en rayons convergents (fig. 5, c). Nous en avons relevé une dizaine. Leur base,
plus volumineuse, prend appui dans la paroi latérale de la chambre de chauffe (pl. 2, en
bas). Quelques fragments de brique, de céramique (tessons damphore), et, surtout,
de terre argileuse comblent les interstices. Ils forment une plate-forme alors que la
partie inférieure paraît voûtée. Cette sole, conservée en partie, est en outre
perforée dune bonne dizaine de carneaux (pl. 2, en haut), permettant la circulation
de la chaleur de la chambre de chauffe vers le laboratoire. Il sagit, le plus
souvent, de petites ouvertures ovales et à parois verticales (long. : 0,10 m ; larg. :
0,07 m ; prof. : 0,19 à 0,20 m). Au niveau de ce plancher, nous avons remarqué des
fragments dargile rougie. Probablement doit-il sagir déléments de
voûte provenant de la partie supérieure dudit laboratoire. Le départ de cette voûte se
remarque latéralement grâce à une épaisse couche dargile en forme darc de
cercle en élévation (fig. 5, b).
À lest, se trouve lalandier. Il est constitué par un
canal légèrement en pente denviron 0,004 m par mètre, depuis lextrémité
de la chambre de chauffe. Les parois latérales du conduit et le radier sont
essentiellement revêtues dune première couche dargile brûlée et dune
autre couche, couleur de terre rougie sur le cailloutis des côtés.
La bouche de lalandier donne accès à laire de chauffe
avec une zone de terre argileuse particulièrement brûlée à lentrée de la gueule
(fig. 5, a). Le radier de la chaufferie remonte progressivement vers lest en forme
de légère courbe (approx. 0,03 m par mètre). Dans sa partie terminale, cette aire a
été sectionnée en biais par une tranchée au niveau du mur du pavillon. Nous
connaissons toutefois ses dimensions (long. : 2,30 m ; larg. maxi. : 1,62 m ; prof. : 1,10
m). Le sol, à la hauteur du cailloutis, est recouvert dune épaisse couche de
charbon de bois particulièrement dense dans la zone détruite.
Éléments de structure
Nous avons un bloc de marbre en forme de colonnette
et entouré dune couche dargile rubéfiée. Deux éléments jointifs forment
une poutrelle de section hémisphérique, mais incomplète aux deux extrémités (long.
conservée : 0,275 m ; larg. : 0,165 m). Nous avons enfin deux fragments de parois du
four.
Fait en outre partie de la structure du four, un fragment de panse
dovoïde ayant servi de support à une poutrelle. De même, un pied damphore
et deux lèvres damphores gréco-italiques sont utilisés comme appui ou soutien.
13. M. SCIALLONO, P. SIBELLA, Amphores. Comment
les identifier ?, Aix-en-Provence, 1991, fiches 30, 33, 48.
14. M. LABROUSSE, Toulouse antique, des origines à létablissement des Wisigoths,
Paris, 1968, p. 178, 180 ; Ch. GOUDINEAU, «
La céramique arétine lisse », Fouilles de lÉcole Française à Bolsena,
Paris, 1968, 4, p. 377.
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FIG. 5. FOUR V.
a. Vue de dessus (sole). - b. coupe. - c.
Armature de la sole. - d. Chambre de chauffe (coupe A B).
1. Structure et paroi - 2. Terre
végétale. - 3. Cailloutis. - 4. Sole et enduit
argileux. - 5. Fragment de céramique. - 6. Carneau.
7. Périmètre de la zone brûlée à lentrée de lalandier. - 8.
Charbon de bois. - 9. Tranchée.>
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Essai de datation La présente structure, avec ses éléments de
récipients gréco-italiques et, surtout, de céramique campanienne A (coupes et coupelle)
peut se rapprocher de lépoque du four I. Il est également loisible
dadmettre, selon certains auteurs, que les importations de la campanienne A
sarrêtent aux environs des années 50/40 avant lère (15). Four VI Situation et description Cette structure est aperçue, en avril 1967, en
Ardenne Haute, à lextrémité sud de lallée du Charolais. Elle se trouve à
lemplacement du mur mitoyen aux pavillons 26 et 27 et est orientée au nord-nord-est
(15° environ). Une tranchée a sectionné dans sa longueur lensemble du four, foyer
et aire de chauffe (fig. 6, a). Toutefois, la partie ouest de la structure a été
particulièrement préservée. |
|
15. J.-P. MOREL, art. cit., p. 161.
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FIG. 6. FOUR VI.
a. Vue de dessus (armature de la sole et carneaux). - b.
Coupe avec la sole. c. Céramique indigène.
1. Structure et paroi. - 2. Terre
végétale. - 3. Pilier. - 4. Périmètre de la sole. - 5.
Sole. - 6. Carneau. - 7. Tranchée.
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Éléments de structure
Ils sont essentiellement constitués par larmature de la chambre de chauffe. Nous avons en premier lieu quatre fragments volumineux de poutrelles en argile mal cuite (0,24 x 0,145 x 0,085 m pour le plus important). Trois autres éléments de dimensions plus effilées présentent un aspect arrondi sur une face et plat sur lautre. Un morceau important de marne dure, mais informe, a probablement fait partie du four (pilier central) ; (dimensions : 0,23 x 0,17 x 0,10 m). Enfin mentionnons une panse de vase cylindrique décoré dune ligne de petits cercles (fig. 6, c).
Essai de datation
La structure paraît nettement se rapprocher de la
majorité des fours que nous avons décrits précédemment. La céramique indigène en
particulier ressemble à celle trouvée, par exemple, dans les structures I et V. Somme
toute, comme la plupart des constructions que nous venons détudier, ce four
pourrait appartenir à la première moitié du Ier siècle avant
notre ère ou aux environs de lan 50 av. J.-C.
Four VIII
Situation et description
Remarquée au début du mois de mars 1968, cette
structure se situe à lest en face du garage du pavillon 23 de lallée du
Charolais. Elle est orientée au nord-est (50° environ).
Une tranchée creusée en biais pour le passage dune canalisation
de gaz a détruit la majeure partie de la chambre de chauffe (fig. 7, a). De forme
probablement circulaire (diam. : 1,60 m environ), elle pénètre dans le cailloutis.
Reposant sur une couche de gravier rouge, elle est recouverte dune fine croûte
noire en surface (fig. 7, c). Le radier nest pas horizontal, mais présente une
légère pente vers lalandier (fig. 7, b). La paroi latérale forme un arrondi, de
couleur également rouge, de cailloutis plus ou moins brûlé. À lemplacement du
pilier central, il reste une pierre (pl. 3, en bas), senfonçant dans le dit
cailloutis en forme de pointe (haut. : 0,48 m ; larg. : 0,22 m et épais. : 0,12 m). La
partie supérieure présente un léger arrondi. Lalandier aménagé dans le gravier
possède un intrados (haut. : 0,39 m ; long. et larg. : 0,70 m) en anse de panier (fig. 7,
d). Plus à louest, laire de chauffe, sectionnée en biais pour le passage
dun tuyau deau, dessine un ovale dune longueur de 2 m environ pour une
largeur approximative de 1,40 m. Elle repose également dans le cailloutis, avec une zone
très rougie près de la gueule. La pente de la chaufferie est fortement prononcée,
denviron 0,09 m pour un mètre, vers lalandier. Ce dernier, au point le plus
bas, côté chambre de chauffe, possède aussi un léger plat (long. 0,17 m ; larg. 0,13
m), lui permettant de recueillir leau dinfiltration et de ruissellement.
Éléments de structure
Nous avons un bloc de marne dure légèrement surcuite (0,17 x 0,13 x 0,07 m) provenant de la chambre de chauffe ainsi que seize fragments relativement informes de terre plus ou moins cuite et ayant appartenu à la sole. De même, neuf autres morceaux aperçus dans laire de chauffe ont servi darmature à ladite plate-forme.
Essai de datation
Les éléments damphores gréco-italiques dont
la plupart sont trouvés dans laire de chauffe permettraient de situer le four dans
la période précédant lère. Un tesson de campanienne A, aperçu dans
lenvironnement de la structure, semblerait préciser cette époque et
lattribuer aux environs de la première moitié du Ier
siècle av. J.-C.
Four IX
Situation et description
Découverte en mai 1968, cette cavité se trouve en Ardenne Haute, devant lentrée du garage du pavillon 18, allée du Charolais. La structure se trouve orientée à louest (260° environ).
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FIG. 7. FOUR VIII.
a. Plan. - b. Coupe. - c.
Chambre de chauffe (coupe AB). - d. Forme intérieure de lalandier
(coupe CD).
1. Structure et paroi. - 2. Terre
végétale. - 3. Cailloutis. - 4. Tranchée. - 5.
Sole.
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Ce four, que nous avons relativement bien observé, se
compose de lensemble de ses éléments (long. totale 5,25 m environ). La chambre de
chauffe de type circulaire (diam. 1,80-1,85 m) (fig. 8, a) pénètre dans le cailloutis à
une profondeur de 0,60 m. Du radier, le niveau du sol se trouve à 1,50 m de hauteur. Le
dit radier et les parois sont brûlés par le feu. Ces dernières possèdent parfois
plusieurs couches de terre glaise ou de recharges particulièrement intenses au nord et au
sud. Contre le gravier, on distingue successivement une couche rouge (épais. : 0,025 m),
au-dessus une couleur marron (0,03 m), enfin une zone noire (0,015 m). La partie située
à proximité de lalandier conserve des traces de feu formant une croûte. Sur
lensemble du radier, nous remarquons une couche de charbon de bois. Nous notons en
outre que les parois du foyer pénètrent légèrement en arrondi à lintérieur du
gravier, ce qui peut permettre une augmentation du volume de la chambre de chauffe, et
donc augmenter lintensité et lefficacité du chauffage (fig. 8, b, c). Sur
les côtés de la chambre de chauffe et en élévation, nous remarquons des appuis en
forme de consoles. Il sagit de cavités horizontales aménagées dans le sol où
reposent les poutrelles de larmature de la sole. À la partie médiane et dans le
sens de lalandier, se trouvent des piliers parallèles constitués de blocs de
calcaire (pl. 4, en haut). Certains, au niveau du radier, pénètrent à lintérieur
du cailloutis et sont revêtus dune pellicule de terre. La sole, dune
épaisseur moyenne de 0,10 m et dont nous ne connaissons que le côté est, est
constituée de poutrelles de pierre. Toutefois, des éléments divers
comme des fragments damphore, de meule ou de brique
servent de consolidation pour cette plate-forme. Les interstices sont garnis de glaise.
Quelques carneaux sont visibles le long de la paroi (pl. 4, en haut), espacés pour la
plupart de 0,45 à 0,50 m. |
PL. 4. EN HAUT : FOUR IX. Vue de la chambre de chauffe avec
les murets ; éléments de la sole et carneaux ; fragments de brique (à droite). |
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FIG. 8. FOUR IX.
a. Plan. - b. Coupe. - c. Chambre de
chauffe (coupe A B).
1. Structure et paroi. - 2. Terre
végétale. - 3. Sole. - 4. Carneau. - 5.
Appui. - 6. Console. - 7. Meule (fragment). 8. Limon. - 9. Charbon de bois, cendres. - 10.
Cailloutis.
dune couche de terre glaise dont la paroi intérieure forme une
croûte brûlée. Ces blocs ne sont pas posés, mais enfoncés, sur une profondeur de 0,05
m environ, dans le gravier pour mieux les stabiliser. Il semble que le radier de
lalandier soit rechargé (fig. 8, b). En effet, à lorigine, nous avions un
dénivellement important avec un apport de limon. Par la suite, lensemble paraît
surélevé grâce à une surcharge de terre glaise, complétée, à lusage, par une
couche de brûlé. Ce four aurait donc servi à deux périodes successives. On en
trouverait la confirmation dans laménagement ouest de la chambre de chauffe avec la
petite cheminée et son espace daération.
Laire de chauffe, creusée dans le cailloutis, présente une
forme de quadrilatère avec deux grands côtés parallèles (fig. 8, a) dune
longueur de 2,20 m et de 1,60 m de largeur. La face est se termine par un arrondi de 0,60
m de rayon, en plan incliné aboutissant à une marche aménagée dans le gravier (prof. :
0,30 m ; larg. : 0,40 m) (fig. 8, b). Nous avons, en outre, une pente progressive depuis
la surcharge de lalandier denviron 0,15 m pour un mètre, le point le plus bas
étant à louest, dans larrondi de laire de chauffe. Il faut
reconnaître que cette chaufferie nest observée que partiellement : une tranchée
effectuée pour la pose dun tuyau deau la endommagée dans sa largeur.
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Éléments de structure
Nous relevons des fragments de terre cuite provenant probablement de larmature de la sole. Deux morceaux se raccordent et forment lextrémité dun « pain » allongé (0,38 x 0,22 x 0,10 m dépaisseur maxi.). Ils possèdent une forme arrondie sur un côté et plate sur lautre. Nous notons plus particulièrement un grand élément de forme circulaire dont il manque une partie ; il est légèrement courbe sur une grande face et plat sur lautre. Il pourrait sagir de la partie centrale de ladite plate-forme (diam. : 0,42 m ; épaisseur : 0,11 m). Dans le remplissage de la chambre de chauffe, nous remarquons, en outre, deux restes circulaires de meule à grain. Le plus gros est une meta (16) ; lautre morceau, nettement plus petit, semble avoir eu la même fonction (17). Par la suite, ces fragments peuvent avoir été utilisés comme moellons.
Essai de datation
Le matériel dimportation de même que la
présence de fragments damphore permettent de supposer une période antérieure à
lère. La présence, ici encore, de tessons de Campanienne A nous autorise à
préciser cette chronologie. Ainsi, les tessons de coupe pourraient-ils indiquer une
période située aux alentours de lan 50 du Ier siècle
av. J.-C. (18).
Four X
Situation et description
Cette cavité est découverte, en mars 1968,
antérieurement à la structure IX. Comme lensemble des autres substructions, elle
se situe en Ardenne haute. Aperçue au nord du pavillon 35 de lallée du Charolais,
elle se trouve dans lenvironnement des constructions VI, VIII et IX. Parmi ces
dernières, le four X demeure relativement avancé dans cette partie septentrionale et à
proximité de lavenue de Casselardit. Orienté au sud-ouest (230° environ), il
possède un excellent emplacement sur le plateau.
La longueur totale de la structure est de 5,30 m environ. Nous avons
particulièrement observé la chambre et laire de chauffe. La chambre de chauffe de
type circulaire (pl. 5, en haut) (diam. : 1,78 m nord-sud et 1,65 m est-ouest), pénètre
dans le cailloutis. Son radier, avec, à son départ, une légère pente (approx. de 0,03
m) de louest vers lest, descend brusquement (de 0,08 m) vers lalandier.
Lensemble est recouvert, à la surface du gravier, par une pellicule de brûlé.
Contrairement à dautres structures, comme par exemple la cavité IX, ses parois
sont évasées et recouvertes dune couche de terre glaise. Une tranchée, creusée
pour les travaux à louest, a détruit un bord de la chambre de chauffe. Deux murets
parallèles en terre cuite et distants de 0,26 m (long. : 0,75 m ; haut. : 0,52 m ;
épais. : 0,09 m), disposés dans le sens de lalandier et de la chaufferie,
pénètrent à lintérieur du cailloutis (fig. 9, a). À la base, lun des
piliers est renforcé par de petits contreforts de terre glaise (fig. 9, b). Au niveau de
la sole, nous remarquons six cavités (prof. : 0,12 m ; larg. : 0,15 et 0,20 m). Leur
distance se situe aux environs de 0,30 m. Elles sont aménagées sur les côtés et
pénètrent dans le sol pour supporter les poutrelles de larmature (fig. 9, a). Des
fragments damphore servaient à renforcer cette plate-forme. Lalandier est en
grande partie détruit (principales dimensions : longueur 0,60 m environ et largeur
approximative de 0,50 m). Il ne reste que le radier où la couche de brûlé se trouve
relativement épaisse (environ 0,06 m). La pente vers laire de chauffe devient
importante : approximativement 0,03 m pour une longueur de près de 0,80 m. À cette
sortie, et disposées en forme de triangle, se trouvent trois cuvettes circulaires
(diamètres : 0,20 m ; profondeurs : 0,10 et 0,20 m ; à 0,40 m les unes des autres),
creusées dans le gravier et reliées entre elles par deux rigoles dune largueur de
0,10 m et dune profondeur moyenne de 0,05 m, (pl. 4, en bas ; fig. 9, a). Il devait
sagir de conduits chargés de recueillir les eaux dinfiltration ou de
ruissellement pour le foyer et laire de chauffe. Celle-ci se compose dune
cuvette de forme rectangulaire et dune longueur de 2,70 m, comme celle du four IX.
Toutefois, les petits côtés latéraux sont dissymétriques. Au milieu du radier, nous
remarquons la
16. Dimensions : 0,29 x 0,09 x 0,13
m. Il sagit dune roche composée, peu métamorphisée et provenant de la
décomposition de granit, car les micas sont en général conservés. Elle a surtout été
transformée par la pression et possède quelques inclusions argileuses ocres. La
schistosité est imparfaite, en surfaces ondulées. Lorigine exacte est difficile à
préciser.
17. Dimensions : 0,15 x 0,01 x 0,07 m. La roche est
massive, métamorphisée, donc recuite en profondeur. Cest une lave ophitique avec
des vacuoles de refroidissement et quelques inclusions argileuses et argilo-calcaires.
Lorigine est difficile à préciser. Ces deux fragments de meule ont été
identifiés par F. Crouzel.
18. J.-P. MOREL, art. cit., p. 161.
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FIG. 9. FOUR X.
a. Plan. - b. Coupe. - c. Décors de
jarre.
1. Structure et paroi. - 2. Terre
végétale. - 3. Sole. - 4. Appui. - 5.
Limon. - 6. Charbon de bois. - 7. Caillebotis.
présence dune couche de limon sur lequel reposait une fine pellicule de charbon de bois et de cendres. À lextrémité est, une petite dénivellation faisant fonction de marche permet de pénétrer à lintérieur de laire de chauffe.
Éléments de structure
Nous avons une série dexemplaires de terre cuite provenant probablement de larmature de la sole. Un premier « pain » complet de forme allongée, mais en argile peu cuite, présente une face plate sur un côté et légèrement convexe sur lautre. Les extrémités sont arrondies (long. : 0,74 m ; larg. max. : 0,16 m ; épaisseur moy. : 0,125 m) (pl. 5, en bas, à droite). Cet élément provient de la chambre de chauffe. Nous avons encore deux autres fragments de
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type triangulaire dont les bouts ont été taillés au couteau. Lun appartient à la chambre de chauffe et lautre à son aire. À proximité, nous relevons un fragment de jarre décoré de cupules (fig. 9, c). Essai de datation Labondante céramique dimportation se
caractérise, dune part, par de nombreux fragments damphores de type
gréco-italique qui pourraient indiquer une période antérieure à lère.
Dautre part, les tessons de campanienne A, répartis dans les différentes sections
du four, permettraient de dater ce four plus précisément aux environs de la moitié du Ier
siècle av. J.-C. (19). Conclusion générale Les fours de Saint-Michel-du-Touch se situent dans
la partie médiane du plateau, dune part près de leau (La Garonne et le
Touch, son affluent) et, dautre part, à proximité du bois (forêt de Lardenne).
Ces excavations sont placées également dans lenvironnement daxes de passage
(20) qui peuvent avoir facilité lécoulement de la céramique fabriquée sur le
site. |
PL. 5. EN HAUT : FOUR X. Vue de la chambre de chauffe avec
les murets et une cavité latérale sur la paroi. Remise en place dune partie de
larmature de la sole à la suite de leffondrement. |
19. J.-P. MOREL, art. cit., p. 161.
20. G. BACCRABÈRE, « Le sanctuaire antique
», op. cit., p. 46, fig. 5.
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compose de poutrelles disposées parallèlement de chaque côté des
deux supports. Larrangement semble consister également en un pilier central de type
circulaire ou, peut même être légèrement ovale comme dans les cavités III et IV. Ici,
les barreaux de terre cuite sont posés selon une forme rayonnante. Dans les deux cas,
nous avons affaire à la même technique, mais avec une disposition ou un agencement
partiellement différents.
Les éléments en élévation, au-dessus du sol, nont pas été
conservés. Il est difficile, dès lors, daffirmer si les laboratoires étaient en
forme de cloche avec une ouverture denfournement latérale en surface. Il est
également possible dimaginer une couverture de forme cylindrique avec une fermeture
provisoire et amovible sur le dessus.
Les quelques clous trouvés dans le four I et les tuiles de la
structure IV pouvaient provenir dune toiture relativement légère, établie
au-dessus de la construction et permettant de poursuivre la cuisson par temps incertain.
Le matériel ordinaire est constitué par deux catégories de vases.
Les urnes peignées sont des céramiques montées à la main, présentant, sur la panse,
des traces de peignage et de raclage. Le col étant généralement lissé, la jonction
entre la panse et la partie rétrécie est marquée ou soulignée sur le haut du galbe par
un décor assez grossier et rapide : lignes ondées, dents de scie, pointillés
Ce
travail est en général effectué à laide dun outil assez grossier : morceau
de bois ou fragment dos.
Une deuxième catégorie de poterie se compose de jarres,
dovoïdes, montés généralement au tour. Lextérieur est parfois agrémenté
de zones polies couvrant plus ou moins la partie du col et de la panse.
Un troisième type de céramique est constitué par la poterie
dimportation : amphores et tessons de campanienne. La présence de cette dernière
aurait révélé, entre autres, lexistence dhabitat sur le site. Bien plus
encore, elle contribue, avec les fragments damphores de type gréco-italique, à
préciser la chronologie des structures.
Enfin, la plupart des fours de Saint-Michel-du-Touch sont légèrement
contemporains ; ils appartiendraient, soit à la première moitié du Ier
siècle av. J.-C., soit au milieu de ce même siècle. Toutefois, lun dentre
eux, le four IV, serait probablement contemporain des environs de lère.
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