LA MAISON AU MOYEN   ÂGE
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Groupe de travail

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RÉPERTOIRE GÉOGRAPHIQUE
FRANCE ~ DEUX-SÈVRES ~
PARTHENAY

 

Bibliographie séléctionnée ~ Les maisons à pans de bois de Parthenay ~

Site de la Ville de Parthenay : http://www.district-parthenay.fr/sommaire.htm


Notice sur la ville de Parthenay

par Isabelle NAULEAU
NAULEAUIs@DISTRICT-PARTHENAY.FR

avril 1999

par0002m.bmp (255306 octets) Plan de Trudaine (1735)

La ville est entourée de son enceinte. Cinq faubourgs apparaissent le long des routes.

    Entre Haut et Bas-Poitou, au centre d’un petit pays appelé la Gâtine, terre de granit et de forêts irriguée de nombreux cours d'eau, Parthenay s’est développée sur un éperon rocheux défendu naturellement, au Nord, par une boucle du Thouet.

    Les environs sont occupés dès la période néolithique, comme l'indiquent un certain nombre de découvertes archéologiques faites au XIXe siècle : des silex taillés, des haches polies, une hache à talon en bronze. Mais le site même de Parthenay n'a livré à ce jour aucune trace probante d'occupation avant le Moyen-Âge. Il reste à l'écart des voies romaines qui traversent la Gâtine, la route Nantes-Poitiers près de Gourgé (où un gué facilitait la traversée du Thouet) et la route Nantes-Rom près de Secondigny.

    Un castrum vers l’an mil

    Parthenay est l’une des nombreuses châtellenies qui apparaissent vers l'an mil, en dehors des anciennes circonscriptions carolingiennes du comté de Poitou. Son histoire est liée dès l’origine à celle de son château. Joscelin Ier de Parthenay et le castrum du même nom sont mentionnés pour la première fois en 10121.
    Des structures d'habitat (fonds de cabanes) ont pu être relevées sur les bords du Thouet, correspondant peut-être à un premier aménagement des berges dès cette époque2.
    L'église Saint-Laurent semble être l’édifice religieux le plus ancien de Parthenay. Elle possédait une élévation de type basilical, très rare dans notre région et une tour-porche semblable à celles que l’on trouve en construction dans le Poitou jusque vers 10803. L'existence de la collégiale Sainte-Croix est attestée au XIe siècle par la mention d'un chanoine dans une charte datée de 10904.

    À la fin du XIe siècle, les seigneurs de Parthenay sont tout puissants en Gâtine et participent au développement des bourgs et à la mise en culture des terres autour des châteaux et des églises qu’ils ont fondés. À travers des concessions et des exemptions, ils favorisent l'établissement de prieurés avec la volonté souvent explicite dans les chartes de favoriser la création d'un bourg. C'est ainsi que sont fondés l'église Saint-Paul et son faubourg à l'Ouest de la ville, vers 1070, et l'église Saint-Pierre au Sud5.

    Parthenay est située sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, qui traverse la ville du Nord au Sud. Le souvenir du passage des pèlerins, nombreux dès le XIIe siècle, est encore très présent dans le paysage urbain. À l’entrée du faubourg Saint-Jacques, ils étaient accueillis dans la Maison-Dieu du bourg de Châtillon, ou prieuré de la Madeleine. Avant d’entrer dans la ville, ils pouvaient se recueillir dans l’église romane Saint-Jacques. La fondation de ces deux édifices est attribuée à Guillaume IV, seigneur de Parthenay, vers 1170.

    Une place-forte du roi d’Angleterre en Poitou (XIIIe siècle)

    C’est probablement au début du XIIIe siècle qu’est édifié l’ensemble des murailles de la ville et du château, avec l’aide directe du roi d’Angleterre. Seule l’intervention de ce dernier peut expliquer la construction des trois lignes de fortifications, dont l’ampleur et l’architecture dépassent largement les possibilités financières des seigneurs de Parthenay.
    Les textes mentionnent sans ambiguïté les différents subsides qui sont accordés par les rois d’Angleterre à leur vassal de Gâtine « pour la fortification de ses châteaux », en 1202 et 1227 notamment6. La conception des fortifications dotées d’archères à niches, et la qualité des vestiges conservés, font du site une des constructions majeures des Plantagenêt dans l’Ouest de la France.

    L'enceinte qui enserre encore la ville médiévale se développe sur près de 3 km. Au Nord et à l'Ouest, la muraille épouse simplement le contour du plateau rocheux sur lequel elle est assise, et n’a subi d’autre altération que celle provoquée par son abandon (ruine, végétation). À l’Est et au Sud, elle a été systématiquement rasée ou enveloppée par des maisons, au XIXe siècle, enserrée par les grands boulevards qui empruntent très exactement le tracé des anciens fossés. Là où elle existe encore en élévation, l’enceinte de ville se présente comme une muraille de granit défendue régulièrement par des tours rondes. Sur le front Est, elle intègre le chevet de l'église Saint-Jean (citée dès le XIe siècle). Elle était percée de quatre portes. Seule subsiste la porte Saint-Jacques au Nord.

    Les habitants de Parthenay appellent, depuis le XVIIe siècle, « la citadelle » la seconde enceinte flanquée circonscrite dans la partie haute de la ville. Il s’agit en fait de l’extrémité de l’éperon rocheux qui porte l’agglomération de Parthenay. Il est barré par une muraille percée d’une porte, dont l’architecture est comparable à celle de la porte Saint-Jacques. Ce quartier n’a jamais été véritablement loti. Il renfermait autrefois des halles, la collégiale Sainte-Croix et l’église Notre-Dame de la Couldre (siège de l’archiprêtré), près du château. Il s’agit probablement du centre politique et religieux de la ville, placé sous la domination directe des seigneurs de Parthenay.

    Le château est isolé de la citadelle par des fossés très profonds, taillés dans le granit. Son plan triangulaire irrégulier reflète deux préoccupations : l’adaptation aux contraintes topographiques et la recherche d’un flanquement régulier. La muraille était à l’origine défendue par trois grosses tours rondes aux angles du château. Dotées de salles à archères, elles flanquaient les abords du site, selon des principes défensifs qui se développent dans les années 1200. Quelques ouvrages moins importants complétaient le système défensif.

    Dès le milieu du XIIIe siècle, des Cordeliers s’installent à Parthenay, à l'Est de l’enceinte urbaine. Le choix de leur implantation n’est pas fortuit : les Franciscains s’installent au cœur du quartier juif de la ville (cité dans les textes dès le début du XIIIe siècle). C'est la dernière grande construction gothique conservée à Parthenay (les deux premières travées et les bâtiments conventuels ont disparu). Cette chapelle est dotée un siècle plus tard d’un nouveau chœur, où sont aménagés et décorés quatre enfeus. Les travaux de restauration ont nécessité une opération archéologique qui a permis de mettre au jour une cinquantaine de fosses sépulcrales.

    Deux autres fondations religieuses sont attestées en dehors de la ville. Au-delà du faubourg du Marchioux, s’élève la chapelle Sainte-Catherine et sa maladrerie, et au-delà du faubourg Saint-Paul, on construit la chapelle de Notre Dame des Vertus (siège de la confrérie du Rosaire au XVIIe siècle) qui avait la particularité d’être orientée Nord-Sud.

    Parthenay au XVe siècle : la ville d’Arthur de Richemont

    En 1427, Arthur de Richemont, connétable de France et futur duc de Bretagne, prend possession de la ville. La puissance de ce seigneur, qui s’opposa un temps au roi de France, et son expérience de la guerre, expliquent la construction à Parthenay d’ouvrages défensifs tout à fait novateurs, adaptés à l’usage de l’artillerie.

    La période de prospérité que connaît Parthenay sous le contrôle d’Arthur de Richemont, au milieu du XVe siècle, ne se traduit pas seulement par la reconstruction du château. En 1442, Arthur de Richemont mentionne des travaux à effectuer « aux château, halles, moulins, chaussées, étangs, maisons de la ville et châtellenie »7. On peut lui attribuer la remise en état d’un grand nombre d’édifices.

    Cette période est marquée par ailleurs par la construction, ou la reconstruction, d’un grand nombre de maisons dans la ville. Parthenay conserve en effet des constructions civiles, à pans de bois, ou en granit, que le style permet de dater des années 1450. Une description contemporaine de la ville nous indique que le tissu urbain est désormais fixé8.

    Les tisserands du quartier Saint-Jacques

    Parthenay développe un artisanat textile qui dépasse le simple cadre local dès la fin du XIe siècle. En 1076, des pièces de drap « qui dicitur de Partiniaco » sont citées à Saint-Jean d'Angély9. Au cours du XIIe siècle, les mêmes marchandises sont soumises à une taxe, sur la Loire, au Pont de Cé, et sont exportées vers le nord de la France, voire vers les Flandres.

    Le travail des tisserands s'est développé au bord du Thouet, dans le quartier Saint-Jacques. On y cultive des plantes tinctoriales, telles que la guède, et c'est encore là que sont rassemblés les ateliers des tisserands.

    Au XVe siècle, Parthenay est un centre économique important, où l’essentiel de l’activité commerciale est concentré intra-muros, en particulier le long de la rue de la Vau Saint-Jacques, où l’on voit encore les traces de boutiques sur les façades des maisons à pan de bois.

    La plupart ont été bâties pour des artisans ou des marchands de toile comme au n° 54 rue de la Vau Saint-Jacques (une navette de tisserand est sculptée sur la façade). La boutique, avec son étal, occupe le rez-de-chaussée. Un escalier droit placé le long du mur mitoyen donne accès au premier étage. C’est là que réside la famille, dans une ou deux pièces, avec une cheminée et un évier. Un second escalier droit, placé au-dessus du premier, permet l’accès au grenier qui était un lieu de stockage.

    Une autre activité artisanale est née de la rivière : les tanneries et les moulins à tan du quartier Saint-Paul sont cités en 1450.

    Le commerce dans la ville haute

    Le commerce du sel est important à Parthenay car les habitants de cette ville sont exonérés de la gabelle. Ils échangent leur sel contre des produits manufacturés10. Les rues de la Petite Saulnerie et de la Grande Saulnerie témoignent encore de cette activité commerciale.
    La place des Bancs est l’un des autres pôles commerciaux de la ville. Elle est mentionnée dès 1281. On y trouve essentiellement les boucheries.

    La ville à l’époque moderne

    À la suite de la mort d’Arthur de Richemont, la famille des Dunois-Longueville, de 1458 à 1641, puis La Meilleraie, portèrent un intérêt très relatif aux domaines de Parthenay et déléguèrent la plupart de leurs pouvoirs. La ville ne connu pas de grand bouleversement jusqu’au début du XIXe siècle. À partir de cette époque, de grands travaux d’urbanisme vont modifier la physionomie de la ville sans toutefois faire table rase de la ville médiévale. Parthenay va s’étendre hors de ses murs avec la construction de la gare à l’est de la ville.

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NOTES

1- LABBE, le père P., 1657, t. II, p. 185.
2-Maison des cultures de pays, ville de Parthenay, Sauvetage programmé, Mars-Juin 1990.
3- BEJA, T., L’église Saint-Laurent de Parthenay (Deux-Sèvres), Université de Poitiers, Mémoire de maîtrise dirigé par M.-T. Camus, 1996.
4- NICOLET, S., L'églises Sainte-Croix de Parthenay (Deux-Sèvres), Université de Poitiers, mémoire de maîtrise dirigé par M.-T. Camus, 1997.
5- PIGEAU, C., L’église Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux (Deux-Sèvres), Université de Poitiers, mémoire de maîtrise dirigé par M.-T. Camus, 1994.
6- Lettre citée par SHIRLEY (Rév. W.W.), Royal and other historical letters illustrative of the reign of Henry III, vol. I, (1216-1235), London, 1862, p. 202.
7- Archives Nationales, R
1 192. Lettre du 2 Mai 1442 que Richemont adresse à son receveur Marc le Marçon.
8- Bibliothèque municipale de Poitiers, fonds Bélisaire Ledain (manuscrit non inventorié).
9- BESLY, J., Histoire des Comtes de Poictou et ducs de Guyenne, Paris, 1647, p. 363.
10- LEDAIN, B., Mémoire présenté au roi… (l’auteur cite les archives communales de Poitiers, reg. 11, liasse 42, copie du
XVe siècle), dans Annales Historiques du Poitou, t. II, 1873, p. 260.


Bibliographie sélectionnée.

BEECH, Georges, « Une société rurale dans la France du Moyen-Âge. La Gâtine poitevine aux XIe et XIIe  », Les Cahiers de la Recherche en Gâtine, tome 3, novembre 1997 (1ère édition en 1964).
Catalogue d’exposition, « Le château des seigneurs de Parthenay », Association Parthenay-Remparts, Association des Publications Chauvinoises, Mémoire VIII, 1992.
CAVAILLES, Maria et BAUDRY, Marie-Pierre, « L’enceinte urbaine de Parthenay », dans 121e Colloque des S.H.S., 1996, Paris, 1999, p. 15-31.
FLEURET, Laurent, La ville de Parthenay à la fin du Moyen Âge, Parthenay, 1994.
FOURTEAU-BARDAJI, Anne-Marie, « L'église du Saint-Sépulcre à Parthenay : premiers résultats des fouilles archéologiques », dans le Bull. de la S.H.S. des Deux-Sèvres, 2e série, tome XIX, 1986, p. 13-18.
LEDAIN, Bélisaire, La Gâtine historique et Monumentale, Niort, Clouzot, 1877.
NAULEAU, Isabelle, L’îlot Saint-Jacques et les maisons des XVe et XVIe siècles de Parthenay (Deux-Sèvres), université de Poitiers, mémoire de maîtrise dirigé par N. Dieudonné-Glad, 1995.
     


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