Le cartulaire de Saint-Sernin de Toulouse, constitué dans le dernier tiers du XIIe siècle, se trouve conservé depuis 1899 aux Archives départementales de la Haute-Garonne, où il est inventorié sous la cote 101 H 1. Il fut édité pour la première fois en 1885-1887 par le chanoine Célestin Douais, qui fit en outre imprimer en appendice 68 textes antérieurs au XIIIe siècle, dont dix bulles pontificales, tirés du fonds de l’abbaye [1]. Le tirage ayant été limité à 162 exemplaires, cette publication restait difficilement accessible. Le projet d’une nouvelle édition du cartulaire fut élaboré dans le cadre du séminaire de recherches sur la « réforme grégorienne » qu’animaient dans les années 1950-1960 les médiévistes toulousains Étienne Delaruelle et Philippe Wolff, et sa réalisation confiée à Pierre Gérard, conservateur, puis directeur des Archives de la Haute-Garonne. L’entreprise, entravée par une mutation à Nancy (1963-1978) et l’accaparement administratif de son responsable, parut aboutir dans les années 1990 avec le concours des Presses universitaires du Mirail. C’est finalement grâce au soutien des Amis des Archives de la Haute-Garonne que l’ouvrage a pu voir le jour.
Celui-ci se présente sous la forme d’un emboîtage cartonné contenant quatre volumes in-8° : tome I, Introduction et Index (p. 1-460) ; tome II, Actes (volume 1, p. 461-872, nos 1-215 ; volume 2, p. 873-1290, nos 216-449 ; volume 3 : p. 1291-1698, nos 450-701), plus un fascicule de dix cartes volantes pliées indiquant la Localisation des possessions de Saint-Sernin ; la publication est en outre illustrée par la photographie du pseudo-original de l’une plus anciennes chartes du fonds de Saint-Sernin (couvertures) et la reproduction partielle de quelques feuillets du cartulaire (p. 36, 92, 160). À l’usage, la présentation matérielle adoptée se révèle peu commode (manipulations successives de volumes qui ne tiennent pas ouverts) et fragile (seulement encollés, les feuillets ne tardent pas à se détacher).
Le souci de faire uvre scientifique a conduit les éditeurs à présenter leur travail « selon les règles édictées par le Comité des Travaux historiques et scientifiques » (p. 9).
Le premier tome comprend essentiellement une Introduction comportant Bibliographie (p. 15-35), Étude diplomatique (p. 37-91) et Étude historique (p. 93-202), ainsi qu’une série d’Index : Noms de personnes (p. 203-333), Noms de lieux (p. 335-411), Noms de matières (p. 413-454). L’établissement de la bibliographie et des tables a été assuré par Thérèse Gérard, qui a procédé à une révision attentive des Index et dressé une liste d’Errata placée à la fin du dernier volume (p. 1695-1696).
On peut regretter l’absence d’un Index des noms de familles tel que celui qui se figure dans l’édition du cartulaire de Lézat [2]. Outre l’utilité intrinsèque de ce type d’instrument, sa confection aurait pu permettre d’aborder le problème des liens de parenté et d’appeler l’attention sur quelques vocables ambigus, par exemple celui de capellanus / Capellanus placé à la suite d’un prénom, Raimundus (p. 294), Martinus (p. 263), Petrus (p. 275), Poncius (p. 286), Willelmus (p. 325) : ce terme ne désigne pas toujours un chapelain (p. 417).
Particulièrement importante est la question de savoir si les personnages qualifiés « capiscol » sont effectivement des maîtres d’école, comme on en connaît pour les cathédrales d’Arles en 1067 (Costabilis, cabiscolis) et 1196 (P. Malaure, caput scole) [3], d’Albi en 1079 (cabiscol) [4], d’Urgel en 1096 (Stephanus, caprescole) [5], de Narbonne en 1117 (Bernardus Joannes, caput scholarium) [6], de Gérone en 1146 (Guilelmus, Gerundensis ecclesie capiscole) [7], pour le monastère Saint-Antonin en Rouergue (G. Helianus, caputscole) en 1097 [8] et l’abbaye Saint-Victor de Marseille en 1218 (B., capiscolus) [9].
À Toulouse, l’évêque Isarn, réformant dans les années 1070 le Chapitre de sa cathédrale, décide que les chanoines réguliers de Saint-Étienne éliront parmi eux un scole magister, et il fait abandon de ses droits sur la capiscolia de Saint-Sernin [10]. Les souverains pontifes confirmeront en 1096, 1100, 1119, 1142, 1169 et 1176 les biens afférant à la caput scole de Saint-Sernin [11], en 1105, 1137 et 1162 l’honneur de la capiscolia et le droit d’élection du magister scole de Saint-Étienne [12]. Or l’étude des documents toulousains fait apparaître que les occurrences du mot Capiscol correspondent dans leur quasi totalité à un nom de famille porté par :
- des ecclésiastiques : Raymond Capiscol, alias Cabiscol, Cabescol, Capiscolus ou Capiscolista, chanoine de Saint-Sernin cité de 1098 aux environs de 1125/30, disparu avant 1143 [13] ; Guillaume Capiscol, alias Capiscolus, Capiscolis ou Cabescol, qui paraît de 1155 à 1179 comme chanoine de Saint-Étienne, devenu cellérier, puis chargé de l’uvre de cette église, enfin abbé de Saint-Antonin de Frédelas [14], et qui figure en 1160 et 1173 en tant que témoin dans deux actes du cartulaire de Saint-Sernin (nos 687, 701) : on ne saurait voir en lui, comme l’ont cru notamment Célestin Douais et Pierre Gérard [15], le « capiscol » du monastère, pas plus qu’on ne peut faire de Guillaume Cabiscol, sacriste de Saint-Étienne en 1216 [16], celui de la cathédrale, ainsi que le pensait Marie-Humbert Vicaire, dont l’erreur a été corrigée par Henri Gilles [17] ;
- des laïques : Guillaume Capiscolista, alias Capiscolus ou Cabiscolus, élu comme arbitre entre Saint-Étienne et Saint-Sernin en 1105/17 (n° 296) ; son probable homonyme Guillaume Capiscol (ou Capiscolis), témoin dans une charte de Saint-Étienne en 1144/45 [18] ; Raymond Capiscolis ou Capiscolus, témoin pour Saint-Étienne en 1162, 1179 et 1197 [19], qui est sans doute le même que Raymond Capiscolis, capitulaire de la Cité en 1163/64, vers 1177/80 et en 1181-82 [20].
Anne-Marie Lemasson avait conclu à l’absence de mention nominative de chef d’école dans les documents relatifs au Chapitre de Saint-Étienne [21] ; contrairement à l’opinion d’Auguste Molinier, de Célestin Douais, d’Émile Lesne, de Marie-Humbert Vicaire, de Paul Ourliac, de John Hine Mundy et de Pierre Gérard [22], le même constat paraît s’imposer pour Saint-Sernin. Éventuellement, il pourrait y avoir une exception dans le cas de Raymond Gérard (ou Géraud), qui erat capisco, cité aux environs de 1095/1105 (n° 193), mais cette formule peut s’interpréter à la limite dans le sens d’une double dénomination : qui erat Capisco = qui et Capisco (« qui s’appelait aussi Capisco »).
La première partie de l’Introduction, consacrée à l’Étude diplomatique, retrace d’abord l’Histoire des archives de Saint-Sernin (p. 39-52), analyse ensuite l’Élaboration et histoire du cartulaire (p. 53-62), et examine enfin la Datation des actes (p. 63-91). Les deux premières sections apportent des informations nouvelles, intéressantes, sur les conditions de conservation des archives de l’abbaye et la constitution de deux cartulaires, réunis en un seul volume au XIVe siècle. Il résulte de l’étude paléographique que la transcription a été réalisée entre 1167 et 1185, en quatre étapes, par une douzaine de copistes, dont quatre scribes principaux. La troisième section expose les systèmes et problèmes relatifs à la chronologie. S’agissant du mode de datation, Pierre Gérard rejoint les conclusions de Damien Garrigues [23] en constatant pour les actes rédigés après 1075 à Toulouse et dans sa région l’usage dominant du style de l’Annonciation, le mode de calcul florentin du commencement de l’année étant beaucoup plus fréquent que le calcul pisan (p. 65-66). Les actes de la fin du XIe siècle et du début du XIIe dépourvus de millésime sont difficiles à dater. Pour cette période, un indice important est le titre porté par le chef de la communauté canoniale de Saint-Sernin, qualifié d’abord de prévôt, ensuite d’abbé.
La date de 1117, traditionnellement admise pour ce changement (concurremment avec celle de 1119) et retenue par les éditeurs (p. 69, 117, 129, 554, 829, 963
), ne provient pas, comme indiqué (p. 69), du nécrologe de l’abbaye [24] : Guillaume Puget, auteur de la liste abbatiale publiée par les frères Sainte-Marthe dans leur Gallia Christiana, déclarait l’avoir tirée du cartulaire [25]. Tout ce que les documents permettent de dire, c’est que Raymond Guillaume, mentionné comme prévôt le jeudi 2 octobre 1113 (n° 81) et probablement encore le samedi 12 mars 1114 [26], paraît en qualité d’abbé au début de 1119, les 2 janvier, jeudi 27 mars et mercredi 7 mai (nos 5*, 59, 247). Or la combinaison des données de quatre actes, fort pertinemment rapprochés par Pierre Gérard, permet de resserrer l’intervalle : un lundi 23 avril, l’abbé Raymond Guillaume reçut donation d’une église (nos 503, 504) que le cardinal Richard, légat de Pascal II, mentionnait comme mise en interdit, car usurpée par des laïques, dans un bref datable de la mi-juin 1110 (n° 282), et que le cardinal Boson, légat de Calixte II, ne citait plus dans un autre bref (n° 283) datable du milieu de juillet 1119 [27] ; la seule année possible pour la donation semble bien être 1117. L’érection de Saint-Sernin en abbaye aurait ainsi eu lieu entre mars 1114 et avril 1117. Il s’ensuit que la datation des chartes des premières décennies du XIIe siècle reste moins précise qu’on pourrait le croire.
La troisième section de l’Étude diplomatique esquisse ensuite une prosopographie des Dignitaires du chapitre de Saint-Sernin : prévôts, abbés, doyens, prieurs, hebdomadiers, sacristes, etc. (p. 67-77). Sans doute eût-il été utile de constituer ici des listes chronologiques ou récapitulatives du type de celles dressées par Célestin Douais ou Paul Ourliac [28], complétées à partir d’autres sources, nécrologiques et épigraphiques notamment. Pour la fin du XIe siècle et le commencement du XIIe se devine un flottement pour ce qui est des titres de prévôt, de prieur et de doyen (nos 435, 211, 75 = 130), incertitude aggravée par des homonymies ou des confusions sur les noms.
Il ne semble pas qu’il y ait eu, entre 1071 et 1100, trois prévôts du nom de Pierre (p. 68), mais un seul (nos 293, 295, 133, 2*, 291), distinct du prieur Pierre Ponchet (nos 547, 548, 2, 133, 291, 129). Le prieur Raymond Guillaume [de Durban] (nos 75, 130, 191), promu en 1104 à l’évêché de Barbastro [29], aurait dû être distingué (p. 299, 607, 703, 828) du prévôt Raymond Guillaume qui devint abbé (nos 148 bis = 431). Peut-être est-il hasardeux d’avancer que ce dernier avait été d’abord archidiacre (p. 76, 963) : Raimundus Willelmi, archidiaconus, qui paraît dans une notice extrêmement brève et dépourvue d’indication de date (n° 269), pourrait être le même que Arnaldus Willelmi, archidiaconus, cité en 1107/17 (n° 39), dont le nom aurait été déformé ; cela s’est produit pour le premier abbé de Saint-Sernin, appelé « Guillaume Raymond » dans le cartulaire (n° 353) et « Guillaume Robert » dans le nécrologe [25]. Par ailleurs, l’identification de cet abbé comme étant le fils de Bernard, comte de Benque (p. 70), proposée à titre d’hypothèse par Paul Ourliac [30], ne paraît pas devoir être retenue ; Raymond Guillaume, issu peut-être de la postérité du marquis du même nom, pourrait être rattaché à la famille de Marquefave, à celle de Villemur, ou à celle d’Auterive, sinon à celle de Bruguières
Le cartulaire (nos 536, 267) et le nécrologe [25] permettent de fixer son décès au 18 juillet 1140. La première mention de son successeur Hugues, qui serait du « 19 octobre » « 1140 » (p. 70, 796), n’est pas donnée par l’acte allégué (n° 512), daté du « 8 octobre » « 1160 » (Facta carta mense octobri, sabbato, luna .V., anno ab Incarnatione Domini .M°.C°.LX°.), à moins qu’il n’y ait erreur sur le millésime (Célestin Douais a lu M°.C°.XL°.) ; en tout cas, la première mention certainement datée de l’abbatiat d’Hugues est de mars 1141 (n° 349).
La fonction de prieur fut occupée du commencement du XIe siècle (n° 145) au début des années 1130 (nos 206, 146, 129) par Muño, vraisemblablement originaire de la Navarre espagnole. La date de la dernière charte (n° 294) où il apparaît est sujette à caution (4 octobre 1133, à corriger éventuellement en 1123), et son successeur Pierre (ou Pedro) Muño n’est cité qu’en août 1145 (n° 498), de sorte qu’on ne peut fixer précisément l’année de son décès, survenu un 17 septembre selon son épitaphe [31].
Le chanoine Turumbert, membre de la communauté de Saint-Sernin depuis au moins 1107 (n° 286), est cité comme sacriste à partir de mars 1126/27 et jusqu’à septembre 1145 (nos 96, 154) ; d’après son épitaphe [32] et les mentions de son successeur Aton (nos 127, 190, 142), il mourut le 6 janvier 1146.
La liste des chambriers (p. 73) peut être complétée avec le nom du chanoine Pons, chapelain (Poncius, capellanus et camararius, noster canonicus), décédé un 25 avril [33], à identifier avec le chanoine chapelain cité en 1157 (n° 80), plutôt qu’avec le chapelain de l’église Saint-Sernin mentionné en 1172-73, qui n’était pas chanoine (nos 691, 701).
Il a été question plus haut des prétendus « capiscols », dont le premier connu aurait été « Raimon Gayrart, fondateur de l’Hôpital des pauvres » (p. 74, 84, 111, 115, 125-127, 135-136, 163,
1121, 1461) et gestionnaire du chantier de la basilique Saint-Sernin (p. 77, 115, 125-126,
1121), prétendument décédé le 3 juillet 1118 (p. 74, 126, 135,
1121). Nous avons fait ailleurs la critique de la légende qui entoure ce saint personnage : Raymond Gérard (ou Géraud), responsable de l’hôpital fondé à Toulouse, peu après 1075, par le comte Guillaume IV et l’évêque Isarn (nos 546-548), ne fut jamais en charge de l’administration de l’uvre de Saint-Sernin [34]. Sans doute n’était-il pas chanoine, et il paraît difficile de l’identifier (p. 77) avec le chanoine Raymond qui acquit dans la première moitié du XIIe siècle un revenu ad opus Sancti Saturnini, c’est-à-dire « au profit de Saint-Sernin », et non pas « au profit de l’uvre du monastère » (n° 344).
Sont ensuite analysées les mentions du cartulaire relatives aux Évêques de Toulouse (p. 77-80), aux Rois de France (p. 80-83) et aux Comtes de Toulouse (p. 83-86). En ce qui concerne les premiers, le recueil contient des indications précieuses, qui corroborent ou complètent celles des autres sources utilisables pour l’établissement de la liste épiscopale [35].
L’Étude diplomatique se clôt par une synthèse des renseignements que les Chartes navarraises (p. 86-88), au nombre de 125, apportent quant à l’histoire de États chrétiens du nord de l’Espagne entre 1086 et 1183 (p. 1295-1296).
La seconde partie de l’Introduction, intitulée Étude historique, présente le Comté de Toulouse des origines à la fin du XIIe siècle (p. 95-105), puis Saint-Sernin des origines à la fin du XIIe siècle (p. 107-119), avant d’étudier le Temporel de Saint-Sernin : origine et développement (p. 121-159), la Mise en valeur du sol (p. 161-184) et Milieu social (p. 185-202).
La première section fait double emploi avec ce qui a été dit précédemment des comtes de Toulouse et paraît quelque peu hors uvre ; il aurait été intéressant d’esquisser une histoire des rapports, d’ordre politique ou religieux, que les divers membres de la famille comtale entretinrent avec Saint-Sernin. On sera certainement étonné de lire que la « Croix de Toulouse » figurait après 1066 sur les « armoiries » de Raymond IV (p. 97), alors qu’il est aujourd’hui établi que l’usage des emblèmes héraldiques n’apparaît que dans la première moitié, sinon le deuxième quart, du XIIe siècle [36].
La deuxième section résume en trois mots, « vitalité, décadence et redressement » (p. 107, 109, 111), l’évolution de la communauté religieuse constituée autour du tombeau du martyr Saturnin, mettant en relief l’importance de la réforme opérée au milieu des années 1070 par l’adoption de la règle dite de saint Augustin. Celle-ci s’accomplit dans un contexte de crise, mais elle assura au Chapitre un grand rayonnement, tant au spirituel qu’au temporel. Si le cartulaire atteste évidemment - c’est pour ainsi dire sa fonction - l’enrichissement matériel du monastère, consécutif à la récupération des biens, revenus et droits usurpés par les laïques, on ne peut y trouver la preuve d’un « renouveau intellectuel » des clercs de Saint-Sernin à la fin du XIe siècle (p. 116, 466). Les deux chartes de 1076 et des environs de 1077 invoquées à l’appui de cette assertion, dont la « latinité parfaite » contraste avec la qualité fort médiocre de la langue des actes ordinaires, ne sont pas d’origine toulousaine : la première est émanée du prévôt de la cathédrale de Périgueux (n° 293), la seconde de l’évêque de Cahors (n° 295).
La troisième section, qui revient sur l’impact de la réforme canoniale (p. 125), est d’intérêt principalement géographique ou topographique. Utilement illustrée par le fascicule de cartes, elle situe d’abord les éléments du temporel primitif (p. 121-124), puis les possessions acquises par les chanoines réguliers (p. 125-157). Les biens fonciers de l’abbaye se trouvaient disséminés sur une aire très vaste : à Toulouse et dans sa banlieue ; vers le Nord, entre Garonne et Tarn (archidiaconé de Villelongue) ; vers l’Ouest, en Gascogne toulousaine et en Aquitaine (Bazadais, Agenais, Périgord et Quercy) ; vers l’Est et le Sud, dans le terrefort du Lauragais, entre Garonne et Ariège, dans les Pyrénées ariégeoises, en Comminges, plus loin dans le Narbonnais et jusqu’en Navarre espagnole. À Toulouse, Saint-Sernin exerçait ses droits éminents et son action pastorale sur un grand territoire s’étendant intra et extra muros (p. 127-132). Les limites de l’alleu érigé en paroisse furent précisées vers 1145 (n° 68) et elles servirent avant 1195 à définir celles des circonscriptions du consulat (partidas devenues « capitoulats ») comme celles du territoire communal de « sauveté » : on fait ici le constat de la permanence des finages et de l’influence déterminante des cadres religieux sur les cadres civils (p. 130).
Les deux dernières sections sont consacrées aux aspects socio-économiques de la mise en valeur des domaines relevant du monastère. Le cartulaire fournit de nombreuses données relatives aux structures aux caractères multiples : géographique, fiscal, juridique, politique ou religieux sur la base desquelles s’organisait l’exploitation des ressources : le « casal » et la « villa », deux entités assez difficiles à cerner (p. 172-176) ; les « sauvetés » et les « fraternités » constituées avec un motif surtout religieux dans le dernier quart du XIe siècle et le premier du suivant (p. 165-166), le « castelnau » fondé peu après 1150 dans un souci avant tout défensif (p. 169-170). La transformation qu’il est possible de percevoir pour ces institutions est à mettre en rapport avec la mutation sociale inhérente à la transition amorcée aux environs de l’an mil vers la « féodalité », mutation accélérée par l’évolution politique et militaire de la région au cours du XIIe siècle. Au travers des actes apparaît une société nettement hiérarchisée mais relativement mobile (p. 185-196) : la classe supérieure des lignages de l’aristocratie ancienne, concurrencés par les « hommes armés » de la nouvelle noblesse (« châtelains » et « chevaliers ») ; les catégories intermédiaires des agents chargés d’encadrer la population, de gérer les activités agricoles et de percevoir amendes ou taxes (viguiers, bailes, « sirvents »), qui tendent à s’émanciper en empiétant sur les droits de leurs seigneurs ; pour le groupe inférieur des tenanciers paysans (laboureurs disposant d’une ou plusieurs bêtes de travail, brassiers n’ayant que leurs bras), l’oblature peut représenter un moyen de protection et, en tant qu’étape vers l’affranchissement, une voie de promotion (p. 166-169, 170).
Dans le Midi toulousain, où l’on a longtemps répugné à l’obligation vassalique, les rapports socio-économiques reposent sur des formes juridiques originales qu’ont étudiées notamment Germain Sicard, Hubert Richardot, Élisabeth Magnou-Nortier et Paul Ourliac [37] : les associations indivises constituées entre « pariers » pour exploiter fiefs ou moulins (p. 170-172, 179-180), le « fief méridional » (feodum, fevum, feu
), qui consiste en une convention passée « sur un pied d’égalité entre les parties pleinement libres » ; il faut noter le « fait qu’une même personne
peut être à la fois fevalis et dominus » (p. 196-199 ; n° 324 et p. 198). C’est dans le contexte politico-militaire nouveau du XIIe siècle que se développera l’hommage féodal, « qui suppose une inégalité entre les contractants » (p. 198-199).
Selon cette présentation du contexte historique, la mutation féodale aurait été bien avancée en pays toulousain quand, au début du dernier tiers du XIIe siècle, fut entreprise la composition des deux cartulaires originels du monastère Saint-Sernin (réunis en un volume unique au XIVe siècle).
Dans son état actuel, le cartulaire contient 740 transcriptions correspondant à 722 actes de types divers : diplômes royaux (nos 3, 4, 289), privilège et brefs pontificaux (nos 281, 484, 485, 683, 684, 685), lettres (nos 282, 284, 288, 487, 682), testaments (nos 5, 105, 244, 280), jugements (nos 112, 296, 452, 454, 486, 673), chartes de donation ou de vente, notices et mémoires
Ces textes se répartissent très inégalement sur la période 844-1185 (nos 3 et 4, 683 et 676) : environ 0,1 % pour le IXe siècle, 1 % pour le Xe, 1 % pour les environs de l’an mil, 8 % pour le XIe siècle, 49 % pour la première moitié au XIIe, 40 % après 1150 (une table chronologique et un diagramme de fréquence eussent été appréciés).
La nouvelle édition donne pour chaque acte une transcription (parfois deux), éventuellement accompagnée de remarques paléographiques, précédée d’une proposition de datation, d’une analyse, souvent d’un commentaire historique, chronologique ou critique. Lorsqu’une rédaction antérieure à la compilation a été conservée cas de 57 actes originaux et de plusieurs copies , c’est elle qui a été reproduite, avec indication des variantes de la transcription contenue dans le recueil.
L’établissement des textes, auquel Pierre Gérard a employé toute sa minutie et sa science d’archiviste-paléographe, a été malheureusement trahi par la saisie. Un nombre anormalement élevé de fautes dans le paratexte français ne laisse pas d’inspirer quelques inquiétudes quant à la conformité de l’imprimé par rapport au manuscrit ; de fait, le lecteur, même non latiniste, repère beaucoup de coquilles. En voici quelques exemples relevés dans le volume II-1 : « Satunini » pour Saturnini (n° 4), « aitem » pour autem (n° 5), « co » pour eo (n° 7), « dominatoionum » pour dominationum (n° 15), « Staphanus » pour Stephanus (n° 16), « solidorm » pour solidorum (n° 17), « Raymundus Willelmi abbatis » pour Raymundus Willelmi abbas (n° 18), « Maabou » pour Matabou (n° 27), « suun » pour suum (n° 31), « Incarnatiione » pour Incarnatione (n° 59), « terciamm » pour terciam (n° 64), « venditiionis » pour venditionis (n° 64), « come » pour comes (n° 73), « Sancto Saturnini » pour Sancto Saturnino (n° 81), « fineas » pour vineas (n° 82), « Satutnini » pour Saturnini (n° 97), « allo » pour alio (n° 97), « canonnicis » pour canonicis (n° 99), « strta » pour strata (n° 99), « insumul » pour insimul (n° 106), « suint » pour sunt (n° 108), « testtes » pour testes (n° 109), « Loidoico » pour Lodoico (n° 114), « Raimundis » pour Raimundus (n° 148), « sutn » pour sunt (n° 149), « filiorumejus » pour filiorum ejus (n° 157), « garentiamm » pour garentiam (n° 183), « nini » pour nisi (n° 205), « Raimundi Willelmi » pour Raimundus Willelmi (n° 287)
On notera par ailleurs que l’utilisation de la majuscule initiale pour les adjectifs toponymiques ou hagionymiques est un peu aléatoire. Bien plus gênante est l’omission d’un élément du texte : si l’oubli du verbe de la relative (tenebat) dans la phrase Postea canonici Sancti Saturnini emerunt istum honorem de Arnaldo Guillelmo qui de manu Raimundi Willelmi, et de ipso Raimundo Willelmo peut être suppléé (n° 193), l’absence de l’indication du jour (sabbato) rend difficilement intelligible le raisonnement produit dans la note chronologique pour corriger une erreur sur le mois (n° 507).
La mise en forme se révèle parfois défaillante, que ce soit le fait de l’imprimeur, comme pour la notice du n° 54 (sans texte p. 567, avec texte p. 568), ou celui de l’éditeur : la présentation du n° 431 devrait être scindée en deux, comme celle des nos 148-148 bis qu’elle reprend, et l’acte daté « [Vers 1117] » pour sa première partie ; remarque similaire pour le n° 375 (deux actes du même jour) ; on cherche en vain la quatrième version du n° 46 (= 120 bis = 433) annoncée « sous le n° 545 ter » (p. 554 ; cf. p. 690, 1453).
Le parti pris d’« occitaniser » dans les notices et commentaires les noms de personnes (p. 466) mais pas les noms de lieu utilisés comme patronymes est au moins aussi arbitraire que celui de les franciser. Ce système a pu manquer de cohérence (Gairaldus traduit en « Géraut », et Gairardus en « Gairart », n° 548) et mener à des bizarreries : deux personnages désignés par le texte sous leur nom languedocien de Ramon sont appelés « Raimon » dans la notice (nos 31, 365 bis) ; le comte de Toulouse Raymond V, dont les monnaies portent Ramon, est également dit « Raimon » (nos 4, 106, 253), tandis que son père Alphonse, Anfos sur ses monnaies et dans une de ses chartes [38], Antfos dans le cartulaire (n° 549), devient « Alfonse » (nos 73, 143, 253, 255, 256, 549).
L’examen critique des actes a permis de déceler neuf actes faux ou falsifiés (nos 47, 134, 137, 138, 158, 232, 281, 337) ; on appréciera particulièrement les explications développées à propos de deux pseudo-originaux (nos 281, 337), d’une charte interpolée (n° 47) ou d’une « forgerie » (n° 232). En revanche, il n’est pas sûr que le n° 294 soit « suspect » : « Il y a très certainement une erreur de datation » portant sur le millésime « .I.C.XXXIII », qu’il suffit de corriger en « .M.C.XXIII. » pour que la date s’accorde avec la mention du pape Calixte II. Des fautes sur les chiffres et autres éléments des formules de datation ont été commises dans le cartulaire, ainsi que dans les originaux. L’éditeur a su en rectifier un certain nombre, concernant le roi (n° 195), l’indiction (nos 3 = 4, 247, 535), le millésime (nos 164, 526, 677, 680), le mois (nos 507, 679), la férie (nos 225, 527) ou la lunaison (nos 220, 607), mais la date de deux actes millésimés demeure problématique (nos 501, 687). Pour les raisons précédemment indiquées, il convient de n’accepter qu’avec prudence la chronologie proposée pour les textes dépourvus de millésime datables des environs de 1100 (nos 75, 130, 136, 146, 191, 245, 292, 294, 343, 344
). Il faut en outre signaler quelques inadvertances éditoriales : deux actes qui sont manifestement du même jour portent l’un Facta carta donationis hujus in mense aprilio, feria II., .XVIIII. kalendas madii (n° 503), l’autre
.VIIII. kalendas madi (n° 504) ; c’est la première formule qui doit être corrigée et non la seconde (p. 1389, n. b : « Corriger .XVIIII.. » !) pour parvenir à la date du « 23 avril » (p. 1386). La dédicace de l’église San Saturnino d’Artajona eut lieu anno ab Incarnatione Domini .M°.C°.XX°.VI°., .XVIII°. kalendas decembris (n° 664), c’est-à-dire le 15 novembre 1126, et non le « 15 décembre » (p. 156, 1351, 1626). Le roi Louis VI fut sacré le 3 août 1108 : il aurait fallu exprimer complètement cette indication pour le n° 207, comme cela a été fait au n° 209.
Terminons par un problème lexical posé par la charte n° 106. L’acte de fondation du « castelnau » de Grisolles, en 1155/56, mentionne un vitreale, que l’abbé Firmin Galabert a considéré comme « ouverture vitrée » [39] et que Pierre Gérard regarde comme une « verrière » : Preterea, in capite hujus castelli, habet comes suum locarem de porta castelli usque ad vitreale eclesie, ad hedificandum ibi secundum suam voluntatem.
Similiter, abbas in predicto capite castelli habet suum locare, illum scilicet in quo fuerat solarium suum vetus, sicuti terminat solerium usque ad vallum et usque ad prefatum vitreale. In quo locare hedificet abbas secundum voluntatem suam (n° 106). Si le sens étymologique de vitreale est « baie vitrée », ce mot peut désigner plus généralement une « ouverture de toute nature pratiquée dans un mur », ainsi que le montrent les exemples cités par Du Cange sous les mots vitriale, veyriale, veriale [40] et un passage de la Chanson de la croisade albigeoise [41]. Correspondant ici à un point de repère associé à une église, le terme doit être pris sans doute dans une acception différente, qui se retrouve dans un arrêté pris en 1152 ou au début de 1153 par le Conseil de la Commune de Toulouse : Item nullus revenditor piscium emat piscem a vitreale Sancti Michahelis de Castel usque ad Tolosam, neque a Bracavilla usque ad Tolosam
[42] ; ce sens particulier reste à élucider.
En somme, au-delà des imperfections qu’une recension critique se doit de relever et qui demeurent au fond assez mineures, la nouvelle édition du cartulaire de Saint-Sernin procurée par les soins de Pierre et Thérèse Gérard constitue une source documentaire fondamentale pour l’étude de Toulouse et du Midi toulousain aux XIe et XIIe siècles. Nul doute que cette publication si longtemps espérée stimule les recherches.
Patrice CABAU
mars 2004
1. Célestin DOUAIS, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Sernin de Toulouse (844-1200), Paris et Toulouse, 1887, in-4°, CCIV-610 p. Les numéros d’actes suivis ci-après d’un astérisque renvoient au double Appendice de cette édition.
2. Paul OURLIAC et Anne-Marie MAGNOU, Cartulaire de l’abbaye de Lézat, Paris, t. I, 1984, t. II, 1987 ; 1987, p. 639-668.
3. Benjamin GUÉRARD, Jules MARION et Léopold DELISLE, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, Paris, t. I-II, 1857 ; I, n° 162 - J. ROUQUETTE et A. VILLEMAGNE, Bullaire de l’Église de Maguelone, Montpellier, t. I, 1911, n° 150.
4. Claude DEVIC et Joseph VAISSETE, Histoire générale de Languedoc, 3e édition, Toulouse, t. V, 1875, c. 1332, n° XII.
5. GUÉRARD, MARION, DELISLE 1857, t. II, n° 824.
6. DEVIC, VAISSETE 1875, n° 459, c. 858-859.
7. GUÉRARD, MARION, DELISLE 1857, t. II, n° 816.
8. M.-Antoine DU BOURG, Ordre de Malte - Histoire du Grand-Prieuré de Toulouse, Toulouse, 1882 (et 1883), n° XCVIII, p. LXVI-LXVII.
9. GUÉRARD, MARION, DELISLE 1857, t. II, n° 910.
10. DEVIC, VAISSETE 1875, n° 325, c. 626-631.
11. DOUAIS 1887, nos 3*, 281, 4*, 5*, 6*, 7*, 9*.
12. Anne-Marie LEMASSON, Publication de documents antérieurs à 1200 relatifs au chapitre cathédral de Toulouse, Toulouse, deux vol. dactylographiés, 1967 ; t. II, nos 23, 50.
13. DOUAIS 1887 / GÉRARD 1999, nos 291, 36*, 132, 339, 22*, 191, 59, 551, 240, 560, 190, 556, 414, 354.
14. LEMASSON 1967, t. II, nos 43, 58, 59, 48, 49, 54, 56, 57, 61, 68 bis, 69.
15. DOUAIS 1887, p. XLIX - GÉRARD 1999, p. 74.
16. Vladimír J. KOUDELKA, Raymundus J. LOENERTZ, Monumenta diplomatica S. Dominici, Rome, 1966, n° 73, p. 68-69.
17. Marie-Humbert VICAIRE, « L’école du chapitre de la cathédrale et le projet d’extension de la théologie parisienne à Toulouse (1072-1217) », Cahiers de Fanjeaux, Toulouse, n° 5, 1970, p. 36-38 - Henri GILLES, « Les chanceliers de l’église de Toulouse au moyen-âge », dans Mélanges offerts à Jean Dauvillier, Toulouse, 1979, p. 352, n. 1.
18. LEMASSON 1967, t. II, n° 29.
19. Ibidem, nos 49, 69, 113.
20. Robert LIMOUZIN-LAMOTHE, La Commune de Toulouse et les sources de son histoire (1120-1249), Toulouse et Paris, 1932, nos XIX, VI - John Hine MUNDY, Liberty and Political Power in Toulouse - 1050-1230, New-York, 1954, p. 174, 175, 176 ; n° 4, p. 196-197 - John Hine MUNDY, Society and Government at Toulouse in the Age of the Cathars, Toronto, 1997, p. 388-390.
21. LEMASSON 1967, t. I, p. 14 - GILLES 1979, p. 352, n. 1.
22. DEVIC, VAISSETE 1875, n° 400-I, c. 754-756 ; cf. c. 1923 - DOUAIS 1887, p. XLVIII-XLIX - Émile LESNE, Histoire de la propriété ecclésiastique en France, V, Les écoles, de la fin du VIIIe siècle à la fin du XIIe, Lille, 1940, p. 47-48 - VICAIRE 1970, p. 36 - OURLIAC, MAGNOU 1987, p. 464 - MUNDY 1997, p. 388 ; cf. p. 172, n. 77 - GÉRARD 1999, p. 73-74, 89 (n. 88), 116, 295, 1234, 1473. C. Douais et P. Gérard sont allés jusqu’à identifier des laïques nommés Escolanus avec des chefs d’école (nos 166, 406, 407 ; cf. n° 380).
23. Damien GARRIGUES, « Les styles du commencement de l’année dans le Midi et l’emploi de l’année pisane en pays toulousain et Languedoc », dans Annales du Midi, Toulouse et Paris, t. LIII, 1941, n° 211, p. 237-270, 337-362.
24. « XV. Kalend. aug. ob. Raymondus Roberti primus abbas Sti. Saturnini. » Paris, Bibl. nat., fonds latin, ms. 12771, p. 442 - DEVIC, VAISSETE, op. cit., t. IV-2, 1876, p. 524, n. ; cf. p. 525.
25. « Raimundus Vuillelmi I. in cartulario prædictæ Ecclesiæ sic dictus, & in veteri necrologio Raimundus Roberti nuncupatur : ex Præposito, quæ prima tunc erat Capituli dignitas, fit primus Abbas, cuius in præfato cartulario fit mentio ab an. 1117. vsque ad 1140. » Scévole, Louis, Pierre, Abel et Nicolas DE SAINTE-MARTHE, Gallia Christiana, Paris, t. III, 1656, p. 811-812 - Cf. Denis DE SAINTE-MARTHE, Gallia Christiana, Paris, t. XIII, 1785, c. 94.
26. DEVIC, VAISSETE 1875, n° 452, c. 846.
27. Cf. DEVIC, VAISSETE 1875, n° 468-III, c. 879-880.
28. DOUAIS 1887, p. XLI-LVII - OURLIAC, MAGNOU 1984, p. XXXII.
29. Acta Sanctorum Junii, Paris et Rome, t. V, 1867, p. 110-111.
30. OURLIAC, MAGNOU 1984, p. XLVII, n. 2.
31. Robert FAVREAU, Jean MICHAUD et Bernadette LEPLANT, Corpus des Inscriptions de la France médiévale, Paris, t. VII, Ville de Toulouse, 1982, n° 47, p. 84-85.
32. Ibidem, n° 28, p. 54-55.
33. Ibidem, n° 42, p. 80-81.
34. Patrice CABAU, « Les données historiques relatives à la reconstruction de Saint-Sernin de Toulouse (XIe-XIIe s.) - Réévaluation critique », dans Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, t. LVIII, 1998, p. 29-66.
35. Patrice CABAU, « Les évêques de Toulouse (IIIe-XIVe siècles) et les lieux de leur sépulture », dans Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, t. LIX, 1999, p. 123-162.
36. Michel PASTOUREAU, Figures de l’héraldique, [Paris], 1996, p. 15-19 - Théodore VEYRIN-FORRER, Précis d’héraldique, [Paris], 2000, p. 8.
37. Germain SICARD, Aux origines des sociétés anonymes - Les moulins de Toulouse au Moyen Âge, Paris, 1963 - Hubert RICHARDOT, « Le fief roturier à Toulouse aux XIIe et XIIIe siècles », dans Revue historique de droit français et étranger, Paris, 1935, p. 307-359, 494-569 - Élisabeth MAGNOU-NORTIER, La Société laïque et l’Église dans la province ecclésiastique de Narbonne (zone cis-pyrénéenne) de la fin du VIIIe à la fin du XIe siècle, Toulouse, 1974, p. 161-172 - Paul OURLIAC, Les pays de Garonne vers l’an mil - La société et le droit, Toulouse, 1993, p. 79-102.
38. DEVIC, VAISSETE 1875, n° 524-III, c. 997-998.
39. François MOULENQ et Firmin GALABERT, Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne, Montauban, t. IV, 1894, p. 414.
40. Charles DU FRESNE, sieur DU CANGE, Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, Paris, 1678.
41. Eugène MARTIN-CHABOT, La Chanson de la croisade albigeoise, Paris, t. III, 1961, p. 40 (laisse 190, vers 62 : verial).
42. LIMOUZIN-LAMOTHE 1932, n° IV, p. 267.
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