Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 6 MARS 2018

Séance privée
separateur

Communication longue de Christian Péligry :
François Filhol, chanoine hebdomadier de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse (vers 1583-1648) : l’homme, l’érudit et son cabinet de curiosités.

Feuillet enluminé ayant appartenu à François Filhol En 1963, Maurice Caillet, alors directeur de la Bibliothèque municipale de Toulouse et Robert Mesuret, en charge du Musée Paul-Dupuy, publièrent conjointement, dans les Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, un bel article qui éclairait la personnalité du chanoine de la cathédrale Saint-Etienne, révélait l’importance de sa collection composée non seulement de livres mais aussi d’objets rares et curieux, et rappelait les relations amicales qu’il avait nouées avec un grand seigneur de Huesca, Vincencio Juan de Lastanosa (1607-1681), autour duquel gravitait un groupe d’érudits aragonais (notamment Juan Francisco Andrés de Ustarroz, Francisco Ximénez de Urrea, le comte de Guimerá et le jésuite Baltasar Gracián).
Il semblait opportun aujourd’hui d’ouvrir à nouveau ce dossier pour le remettre en perspective, à la lumière des travaux les plus récents. Certes, François Filhol, comme le prouvent sa riche bibliothèque et ses écrits restés souvent inédits, satisfaisait aux exigences du Concile de Trente, incarnant une nouvelle génération de prêtres mieux formés, capables de répondre aux besoins et aux attentes des fidèles, face à la religion protestante désormais tolérée depuis l’Édit de Nantes.

 

 

 

ex-libris de François FilholMais au-delà de l’image d’un chanoine hebdomadier que nous transmettent les documents d’archives, François Filhol nous apparaît également, trois siècles et demi après sa mort, comme un homme attentif aux affaires de son temps, comme un érudit passionné par la civilisation antique, comme un infatigable collectionneur sans cesse à l’affût de raretés bibliographiques ou muséographiques ; son remarquable cabinet de curiosités lui valut d’ailleurs une immense réputation, moins dans le Midi toulousain (même s’il est mentionné, dès 1649, par le médecin de Castres Pierre Borel) que de l’autre côté des Pyrénées ; il pourrait à lui seul personnifier l’adage : « nul n’est prophète en son pays » ! Sans avoir le rayonnement scientifique d’un Nicolas Fabri de Peiresc, Conseiller au Parlement d’Aix-en-Provence, François Filhol fut néanmoins, dans la ville des capitouls, au cours de la première moitié du XVIIe siècle, un membre insigne de la République des Lettres.

 

 

 


Présents : Mme Nadal, Présidente, Scellès, Directeur, Ahlsell de Toulza, Trésorier, Péligry Bibliothécaire, Cabau, Secrétaire général, Mme Napoléone Secrétaire-Adjoint ; Mmes Andrieu, Bessis, Cazes, Fournié, Merlet-Bagnéris, Wattin-Grandchamp ; MM. Balty, Cazes, Garrigou-Grandchamp, Peyrusse, Sournia, Surmonne, Testard, membres titulaires ; Mmes Balty, Béa, Czerniak, Friquart, Queixalos, Vène, ; MM. Penent, Suzoni, membres correspondants.

Excusés : Mme Jaoul, M. Garland

Invités : Catherine Peoch et Jeanne Péligry

Notre présidente rappelle la tenue deux séances foraines le 12 mai à La Salvetat-Saint-Gilles et le 16 juin à Minerve.
On commence aujourd’hui par une question diverse. Michelle Fournier nous présente donc dans ce cadre, L’ouverture de la chasse de Saint Jacques Le Majeur à Saint-Sernin.
Émilie Nadal remercie notre consœur pour ce compte-rendu passionnant, cette dernière précise, à la demande de Guy Ashlell de Toulza, que les résultats des analyses effectuées par le collège d’Oxford sur les reliques permettront de vérifier les correspondances entre les os du sarcophage et ceux du reliquaire.
Nicole Andrieu nous informe par ailleurs que l’Archevêque a voulu créer une Commissions des reliques, formée de plusieurs spécialistes, dont un médecin légiste, de façon à traiter dignement les reliques lorsqu’elles sont sorties de leur contenant. Daniel Cazes revient sur le reliquaire du XIXe siècle qui nous a été présenté et demande s’il est possible que l’âme soit du XIVe siècle. Michelle Fournier l’assure que beaucoup de spécialistes se pencheront sur ces données.

Patrice Cabau lit ensuite le procès verbal de la séance du 6 Février qui est adopté par la compagnie.

Émilie Nadal donne ensuite la parole à Christian Péligry pour sa première communication longue sur François Filhol, chanoine hebdomadier de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse ( vers 1585-1648) – Première partie : l’homme, l’érudit, son cabinet de curiosités. La présidente remercie notre confrère pour cette présentation très évocatrice et demande quel était le statut de François Filhol en tant que savant ? Christian Péligry précise que son œuvre est connue par des opuscules publiés, des manuscrits malheureusement disparus et des œuvres à caractère religieux. Sa bibliographie demeure cependant une grande zone d’ombre parsemée de petites lueurs. Les quinze dernières années de sa vie restent les mieux connues. Quitterie Cazes se demande de quels revenus bénéficiait cet hebdomadier pour avoir une belle maison de 10-12 pièces, même s’il ne s’agissait pas d’un hôtel particulier. Christian Péligry avoue ne pas avoir d’informations sur ce sujet. Maurice Scellès insiste sur le fait que ce sont les collections de François Filhol qui occupaient les 10-12 pièces mentionnées. Daniel Cazes se rappelle s’être penché sur la liste de cette fameuse collection mais n’en ayant trouvé aucune trace il finit par croire qu’elle avait été envoyée à Lastanosa. Christian Péligry reste dubitatif, il pense que les sources n’auraient pas manqué de signaler un tel déménagement. Quitterie Cazes ajoute que l’on en trouve même pas mention dans son testament.

Émilie Nadal donne ensuite la parole à notre consœur Magali Vène pour une question diverse portant sur L’acquisition d’un livre d’heure toulousain du XVe siècle par la Bibliothèque Municipale de Toulouse. Maurice Scellès s’informe sur le prix de son acquisition. Notre consœur répond que les enchères sont montées à 15 000 euros, la somme limite que la bibliothèque pouvait y mettre. Elle nous avoue ensuite être ravie de voir s’étoffer le dossier des manuscrits toulousains de la fin du Moyen Âge et nous apprend qu’il sera présenté à l’occasion de la prochaine exposition. Notre présidente félicite Magali Vène pour cette belle acquisition.

Toujours dans le cadre des questions diverses, la parole est donnée à Patrice Cabau qui nous présente par des dessins et des photographies anciennes et récentes les dégradations subies par Deux épitaphes « protégées » de Saint-Sernin.
Dominique Watin-Grandchamp informe Patrice Cabau que ces deux épitaphes ne sont malheureusement pas classées mais protégées au titre immeuble. Notre confrère se réfère à Auriol qui les dits classées. Maurice Scellès reconnaît avec Dominique Watin Grandchamp qu’Auriol s’est trompé. Patrice Cabau prévient que d’autres épitaphes continueront à se dégrader avec les arrosages. Daniel Cazes rappelle que de nombreux éléments lapidaires, atteints de la maladie de la pierre, avaient été déposés dans les tribunes de Saint-Sernin grâce à l’intervention d’Yves Boiret. Quant aux dégâts occasionnés par les arrosages autour de Saint-Sernin, il en avait informé la Mairie sans succès pendant 30 ans. Émilie Nadal propose de faire un montage avec les photographies présentées par Patrice Cabau pour les mettre sur notre site.

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