Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 14 MAI 2019

Séance privée
separateur

Communication longue de Magali Vène et Aurélia Cohendy : « Un nouveau livre d’heures du Maître des Heures de San Marino (Toulouse, vers 1470) ».

Questions diverses : Emmanuel Garland, « Information sur le projet de restauration de l’église de Saint-Calixte de Cazaux.

Appel à communication pour l’année 2019-2020 : Le programme de l’année 2019-2020 se remplit rapidement ! Si vous souhaitez intervenir, veuillez adresser dès que possible et avant la fin du mois de mai vos propositions de communication pour l’année 2019-2020 au bureau samf@societearcheologiquedumidi.fr ou directement à la présidente emilienadal@gmail.com. En précisant la durée souhaitée (brève, courte, longue), le titre et le moment dans le calendrier (de novembre à juin 2020).

 

 


Présents  : Mmes Nadal, Présidente, MM. Ahlsell de Toulza, Trésorier, Cabau, Secrétaire général, Mme Napoléone, Secrétaire-adjointe, Péligry, Bibliothécaire-archiviste ; Mmes Cassagnes-Brouquet, Cazes, Czerniak, Fournié, Haruna-Czaplicki ; MM. Garland, Julien, Lassure, Peyrusse, Scellès, Sournia, membres titulaires ; Mmes Dumoulin, Vène, MM. Penent, Pousthomis, Rigault, Suzzoni, membres correspondants.
Excusés  : Mmes Balty, Galés, Merlet-Bagnéris, Pradalier et Sénard, MM. Balty, Cazes, Garrigou Grandchamp, Macé et Surmonne.
Invitée : Mme Aurélia Cohendy.

Au titre des courriers reçus, la Présidente nous annonce que nous est parvenue une réponse à la lettre que nous avions envoyée à la Mairie au sujet des arbres plantés autour de Saint-Sernin et des épitaphes dégradées enchâssées dans les murs nord de la basilique. Ce courrier se veut rassurant quant aux problèmes que nous avions soulevés.

Émilie Nadal donne ensuite la parole à Maurice Scellès, qui nous présente un cliché ancien de Bretenoux acheté sur le site ebay. Celui-ci montre un édifice ouvert au rez-de-chaussée par une porte en arc brisé aujourd’hui disparue. Notre confrère fait don de ce cliché à la Société.

La Secrétaire-adjointe donne enfin lecture du procès-verbal de la séance du 30 avril, adopté par l’assemblée.

La Présidente donne la parole à Aurélia Cohendy et à Magali Vène pour une communication longue : Un nouveau livre d’heures du Maître des Heures de San Marino (Toulouse vers 1470).

Émilie Nadal remercie les conférencières et se réjouit de cette collaboration réussie entre professionnels et universitaires. Elle demande comment est situé le maître de San Marino dans le reste de la production toulousaine de cette époque et si ses commanditaires sont connus. Aurélia Cohendy met en avant le livre d’heures de Jean de Colombe. En effet, cet ouvrage a été vu à Toulouse, où il a pu servir de modèle aux artistes. Cependant, aucun nom de commanditaire n’est aujourd’hui connu. Magali Vène fait remarquer que cet artiste travaille en outre avec des imprimeurs et que la collaboration avec les libraires est connue par les textes. Louis Peyrusse est frappé par la qualité inégale des décors, ce qui trahit l’intervention de plusieurs mains. Sophie Cassagnes-Brouquet rappelle qu’il y avait en général plusieurs intervenants dans un atelier et qu’il est possible de distinguer trois mains sur une seule page : une pour les bordures, une pour les scènes et une troisième pour les lettrines. Maurice Scellès voudrait savoir si des variations entre les mains sont constatées sur une même page ou seulement dans des manuscrits distincts. Dans le cas du Maître de San Marino, Aurélia Cohendy précise qu’il s’agit surtout de différences marquées entre plusieurs manuscrits, en fonction du caractère plus ou moins luxueux de la commande. Pascal Julien note que cette notion d’atelier est difficile à appréhender et s’intéresse à l’illustration représentant sainte Suzanne. Si elle figure sur le livre d’heures, selon lui, cela indique que sa dévotion est actée. En effet, ajoute Michelle Fournié, les restes de la sainte ont été exhaussés en 1496 à Saint-Sernin, après qu’un prêtre bordelais les ait vus en rêve (comme l’indique le dossier publié dans l’ouvrage de Nicolas Bertrand). Emmanuel Garland note les dimensions réduites du livre d’heures, qui auraient imposé selon lui un traitement décoratif adapté ; il demande si tous les manuscrits donnés en comparaisons sont de taille similaire. Il lui est répondu que c’est effectivement le cas. Évoquant une enluminure présentée, Bernard Pousthomis s’interroge sur la façon dont les peintres modernisaient un manuscrit. Les conférencières répondent que les visages sont par exemple repeints, vraisemblablement après qu’on a gratté la surface du parchemin. Sophie Cassagnes-Brouquet note que le renard et la poule que l’on a vus figurés sur les enluminures exposées sont des motifs à la mode à cette époque. Maurice Scellès s’interroge enfin sur la présence de la fileuse dans les scènes d’Annonciation. Emmanuel Garland répond qu’elle est en effet représentée dans cette scène dès le IVe siècle.

La Présidente donne ensuite la parole à notre confrère Emmanuel Garland pour une information brève au sujet du projet de restauration qui touche actuellement l’église Saint-Calixte de Cazaux-Fréchet (Haute-Pyrénées).

Un espoir sérieux renaît à Cazaux-Fréchet-Anéran-Camors, petite commune de moins de 50 habitants sise à l’extrémité de la vallée du Louron, sur la route du col de Peyresourde. Parmi son patrimoine religieux, l’église Saint-Calixte, classée Monument Historique en 1944, recèle de nombreuses œuvres intéressantes : des peintures murales romanes, d’autres des XVe et XVIe siècles, un plafond à la française, un retable de Marc Ferrère, etc. À l’instigation de Dominique Galaup, son maire, et de la DRAC Occitanie, un fonds de soutien a récemment été créé pour permettre la restauration du monument et tout particulièrement de ses peintures murales. Le projet a été retenu par la Fondation du Patrimoine et, suite au Loto du Patrimoine organisé, une enveloppe de 50 000 euros lui a été octroyée. Un appel d’offre a été lancé pour une étude préalable. L’association « Saint-Calixte, mil ans et après » qui, depuis une vingtaine d’années, s’était mobilisée pour permettre à l’église de passer l’épreuve du temps et d’être ouverte aux visiteurs l’été, a dévolu ses actifs patiemment accumulés au fil des années au fonds de soutien. Les conditions semblent désormais réunies pour que Saint-Calixte puisse enfin bénéficier des travaux et de la mise en valeur qu’elle mérite.

Bernard Pousthomis demande si l’appel d’offre des travaux concerne uniquement le décor peint. En effet, poursuit-il, le cul-de-four étant fissuré, il serait inutile de restaurer les peintures sans renforcer l’architecture. Emmanuel Garland avoue que le projet n’est pas encore très clair, mais il espère voir des travaux entrepris prochainement.

Dans le cadre d’une seconde information, Maurice Scellès montre à l’assemblée une brique taillée en tore provenant d’une voussure d’une fenêtre de la tour d’Arles à Caussade, trouvée dans le comblement d’une cheminée. Il fait don de cette brique à la Société.

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