Société Archéologique  du Midi de la France
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Séance du 7 novembre 2023

separateur

Communication longue de Gilles Séraphin, Les ailes du cloître de Moissac

En 2017, une étude d’évaluation sur l’ancienne abbaye de Moissac a été confiée par la commune de Moissac à Stéphane Thouin, architecte en chef des Monuments historiques. Dans le cadre de ce diagnostic, la réalisation du volet historique et archéologique a permis un certain nombre d’observations quant aux dispositions anciennes du cloître et des bâtiments conventuels qui l’entourent. Quelques remarques chronologiques en découlent.

Légende de la photo :
Moissac, aile est du cloître, élévation phasée sur le cloître (extrait). Relevé et dessin G. Séraphin

Présents : Mmes Czerniak, Présidente, Napoléone, Secrétaire générale, Machabert, Secrétaire adjointe, MM. Cabau, Directeur, Ahlsell de Toulza, Trésorier ; Mmes Fournié, Pradalier-Schlumberger, MM. Balty, Cazes, Garland, Lassure, Peyrusse, Pradalier, Sournia, Testard, membres titulaires ; Mmes Balty, Henocq, Rolland Fabre, MM. Rigault, Séraphin, membres correspondants.
Excusés : Mmes Cazes, Jaoul, Rollins et Watin Grandchamp, MM. Dubois, Garrigou Grandchamp, Mange, Péligry, Penent, Scellès et Surmonne.
Invitée : Mme Marie Bonnabel.

Virginie Czerniak ouvre la séance en accueillant notre invitée du jour : Marie Bonnabel, conservatrice du Couvent des Jacobins. Puis, elle fait circuler parmi les membres un ouvrage offert par Maurice Scellès à notre bibliothèque :
L’ordre de Grandmont, art et histoire, Actes des journées d’études de Montpellier des 7 et 8 novembre 1989, sous la direction de Geneviève Durand et de Jean Nougaret, Centre d’archéologie médiévale du Languedoc, 1992.

Elle signale également le don par notre Trésorier d’un ensemble de clichés, dont deux ont servi de modèle à Pichon en 1860 pour l’exécution des portraits de Jean-Baptiste et Adèle Gèze. On y trouve également une série de photographies anciennes montrant des meubles et des objets de la collection Edouard Barry (1809-1879), professeur d’histoire à la Faculté de Lettres et membre de notre société. Comme pour la collection Soulage, achetée en 1857 par le V&A Museum de Londres, les meubles sont très restaurés et parfois l’œuvre du sculpteur sur bois J. B. Hérail.

Guy Ahlsell de Toulza nous informe ensuite qu’il a transféré certains fonds de la Société à la Caisse d’Épargne, où nous avions déjà un livret. La consultation et la gestion des comptes y est plus aisée qu’à la Banque Postale où nous étions jusque-là. Le nouveau relevé d’identité bancaire sera donc transmis prochainement aux membres pour régler les cotisations.
Par ailleurs, réalisant un projet qu’il mûrissait depuis longtemps, notre Trésorier nous annonce la création d’un Prix annuel sous le nom de Prix Guy de Toulza et qui sera donné en séance publique dès cette année. Il fera bientôt un don à investir en « valeurs pierre », destiné à alimenter ce prix. Après plus de 40 ans au poste de Trésorier, Guy de Toulza nous informe qu’il faudra lui trouver dès cette année un trésorier adjoint qui l’aidera et le remplacera ensuite.
Virginie Czerniak remercie notre confrère pour la bonne nouvelle de la création de son Prix, puis elle nous fait savoir que la séance publique de cette année n’aura pas lieu le 31 mars, qui est le dimanche de Pâques, mais le 24 mars.

Notre Présidente fait enfin circuler le programme d’un colloque qui se tiendra dans la salle Clémence-Isaure et à l’Institut des Études Méridionales à partir de demain 8 novembre et pendant trois jours. Ce colloque, organisé à l’initiative de nos collègues Fernand Peloux et Michelle Fournié, est consacré aux reliques de saint Jacques le Majeur à Toulouse. Il est ouvert à tout le monde et la Présidente invite donc tous les membres à y assister.
Michelle Fournié précise qu’il s’agit du colloque final qui va clore ce qui avait été amorcé en 2018, quand les châsses-reliquaires de Jacques le Majeur à Saint-Sernin avaient été ouvertes avec l’accord du clergé. Entretemps, l’épidémie de Covid avait empêché la communication des résultats des analyses des prélèvements osseux, ralenti le travail en archives, ainsi que réduit la possibilité d’organiser des manifestations. Après trois séminaires et une journée d’étude, ce colloque est le point final de cette entreprise autour du corps de Jacques le Majeur et des cinq autres corps d’apôtres réputés se trouver à Saint-Sernin.

Virginie Czerniak invite ensuite notre confrère Gilles Séraphin à prendre la parole pour sa communication longue sur Les ailes du cloître de Moissac.
Elle remercie l’orateur pour sa présentation et comprend, au vu de l’enchevêtrement des maçonneries et de la complexité des interprétations, pourquoi l’étude de ces murs ne s’est faite que tardivement. Elle note que notre confrère a ouvert des pistes sur l’organisation du cloître et lui demande quelle était, d’après lui, la configuration du côté nord. Il avoue que les indices sont réduits à un seul détail : après le démontage du cloître roman, lorsque l’on refait au XIIIe siècle le pilier qui manque dans la partie sud, on conserve l’arcature de briques, ce qui démontre que le pilier est postérieur à l’arcature gothique du XIIIe siècle. Reprenant ensuite ses propos sur l’hypothèse du choix délibéré fait par les constructeurs du XVe siècle de reproduire des formes archaïques (les croisées d’ogives à triple tores), pour les faire passer pour plus anciennes, Virginie Czerniak avoue que cela va à l’encontre de l’idée qu’elle se faisait de la construction au Moyen Âge. Gilles Séraphin est effectivement ennuyé par un tel fait au XVe siècle, mais il a pu souvent constater cette pratique au XIIIe siècle (dans plusieurs églises du Quercy, à Conques), où on a remis en place tardivement des chapiteaux du XIe siècle. La Présidente lui fait remarquer qu’elle ne parlait pas de remplois. Pour notre confrère, cela relève de la même logique : on met des pièces anciennes au milieu de pièces neuves pour affirmer l’ancienneté, donc le prestige d’une église (cf. les conflits de préséance entre Saint-Sauveur de Figeac et Conques). C’est la valeur emblématique du remploi, reprend Virginie Czerniak, mais il n’y a pas de volonté de vieillir la construction. Gilles Séraphin reste convaincu qu’au XIIIe siècle, on remploie et on recopie volontairement des modèles plus anciens. En revanche, c’est la première fois qu’il est amené à en faire l’hypothèse pour des constructions du XVe siècle.
Daniel Cazes voudrait d’abord revenir sur les piliers. Il précise que personne n’a affirmé que les petits chapiteaux situés sur les angles étaient ceux de sarcophages, comme notre confrère l’a déclaré. Le décor des piliers d’angle a été réalisé vers 1100, comme la sculpture des chapiteaux du cloître. En revanche, ces piliers sont bien montés avec des plaques de sarcophages, dont les dimensions correspondent aux séries connues fabriquées avec du marbre des Pyrénées et produites à la fin du IVe siècle et au début du Ve siècles. Dans le cas de Moissac, il est raisonnable de penser qu’il y ait eu à l’origine, sur place ou non loin, une nécropole avec, probablement, une basilique antique, ce qui justifierait la présence importante d’éléments de récupération et de fragments de différents types de sarcophages. Le pilier en marbre rose qui a été présenté est aussi un sarcophage. Il appartient à une série connue, dont un exemplaire a été trouvé dans la nécropole de Saint-Sernin. Ce matériau est une brèche probablement extraite dans la région de Cierp, dans la haute vallée de la Garonne. Là se trouvaient deux types de brèches : une de couleur rose et la seconde de couleur verte ; on en recueille des fragments dans tous les sites antiques de la vallée de la Garonne, comme Chiragan. La brèche, qui ne pouvait être sculptée, était recherchée pour sa couleur proche de celle du porphyre. Le sarcophage en remploi dans le cloître de Moissac était donc exceptionnel. Le second point concerne le problème des dimensions du cloître abordé par notre confrère. Dans la mesure où la série des chapiteaux est complète et où ils correspondent tous à la commande originelle, il est probable que ses dimensions initiales aient été sensiblement les mêmes que celles d’aujourd’hui. Gilles Séraphin est d’accord avec Daniel Cazes sur la réutilisation des sarcophages resculptés au XIIe siècle ; c’est d’ailleurs un sujet qu’il connaît peu. Il se demandait simplement pourquoi deux côtés de la cuve seulement avaient été utilisés pour un des piliers alors que l’on trouve les trois côtés en brèche rose pour l’autre, avec un remplissage en brique pour la quatrième face. Quant à la taille du cloître, il reste convaincu que dans sa conception d’origine il n’avait pas les mêmes dimensions qu’aujourd’hui car la configuration actuelle de l’aile nord ne fonctionne pas avec les portes anciennes. Soit qu’il ait été moins étendu, soit qu’il ait été plus étendu. Le fait qu’il ne manque pas de chapiteaux privilégie la seconde hypothèse.
Louis Peyrusse trouve intéressante l’hypothèse du démontage du cloître pour les nécessités du chantier de l’église au XIIe siècle. Pour autant, si les chapiteaux de 1100 ont été conservés lors du remontage du cloître, c’est que cela avait un sens. Il y a donc à la fois une part d’impermanence, du fait que les bâtiments vivent, et une volonté de conserver telle quelle « la leçon » exprimée par la sculpture des chapiteaux. Louis Peyrusse reste par ailleurs très étonné que la Commission des travaux des Monuments historiques ait pu, en 1970, autoriser un tel décrochage de niveau de la toiture du cloître. Il demande à notre confrère s’il a trouvé une justification scientifique et archéologique à cette incohérence. Gilles Séraphin ne peut répondre à cette question mais il observe que ce parti a eu pour avantage de ne pas endommager les vestiges archéologiques plus anciens. Virginie Czerniak rappelle que c’est aussi dans les années 1970 que l’église de Saint-Martin de Moissac a été décaissée sans autorisation ni justification. Revenant sur le remontage du cloître, Gilles Séraphin rappelle que l’arcature du XIIIe siècle est nettement postérieure aux chapiteaux du XIIe siècle ; cela n’implique pas pour autant qu’il y ait eu remontage, on a pu mettre une arcature sur un cloître en place. Il s’interroge cependant sur la disparition totale de tout vestige de l’arcature primitive. De l’aile nord, seuls subsistent les arrachements de bâtiments conventuels dont l’implantation était différente de celle de l’aile actuelle : une porte encadrée par deux accroches de murs et un troisième situé au milieu d’une ouverture condamnée. Ces maçonneries arrachées ne sont pas à l’emplacement de l’aile nord actuelle. Force est de constater que le cloître a bougé. Selon notre confrère, il n’a pas été à l’origine, soit dans sa conception, soit dans sa réalité, tel qu’on peut le voir aujourd’hui. Il faudra par ailleurs expliquer pourquoi il y a un pilier en trop.
Céline Ledru voudrait revenir sur le fait que notre confrère conçoit mal qu’il n’y ait pas eu d’arcature au XIIe siècle sur des chapiteaux aussi travaillés. Elle suggère qu’un chantier aussi long a pu être nourri de fonds de façon irrégulière. On a pu couvrir les chapiteaux d’une simple sablière au XIIe siècle, en attendant des moyens plus importants pour construire une arcature. Ceci pourrait justifier l’absence des vestiges recherchés. Gilles Séraphin est d’accord avec cette hypothèse. Il ajoute qu’alors que l’on construit l’église, les ailes du cloître devaient être un chantier permanent. Il se demande alors à quel moment une accalmie des travaux a pu permettre le remontage du cloître. Il avoue être un peu désarmé devant des vestiges aussi complexes, et en l’absence de textes, pour écrire l’histoire de la construction de l’édifice. On ne peut, selon lui, que faire des hypothèses.
Daniel Cazes voudrait revenir sur les explications données par notre confrère sur le mur-bahut et sa hauteur. A-t-on fait un jour un sondage au pied de ce mur-bahut ? Gilles Séraphin se demande si, en fouillant la fontaine du cloître, notre consœur Quitterie Cazes n’avait pas dégagé (2010) une partie du mur-bahut. On s’accorde sur la nécessité de vérifier ce détail. Daniel Cazes pense que devant un problème d’une telle complexité un sondage au pied de la maçonnerie permettrait de s’assurer de la présence et du tracé des maçonneries du XIe siècle. Pour sa part, il avoue avoir toujours pensé que le mur-bahut d’origine avait été conservé. Le problème, répond Gilles Séraphin, est que ce qui apparaît aujourd’hui au-dessus du sol sont des pierres de remploi, et rien d’attribuable au XIe siècle. De plus, ces pierres de remploi sont de plus tardives, elles montrent des marques de tâcheron (les mêmes que celles du clocher qui est postérieur à 1130).
Henri Pradalier pense au contraire que le mur-bahut est celui d’origine. Selon lui, les pierres en remploi n’invalident pas son authenticité. Gilles Séraphin déclare s’être reporté aux relevés de Stéphane Trumpler qui mettent en évidence des pierres calcinées et des marques de tâcheron ; pour sa part, il n’a fait que vérifier sur place les informations données par ce document. Henri Pradalier demande s’il ne faut pas penser au contraire que le mur-bahut est de 1100 et que le clocher-porche n’est pas construit après 1130. Selon Gilles Séraphin, il y a une difficulté à cette hypothèse. Si le mur-bahut est bien de 1100, pourquoi en construisant la file de coupoles, la toiture entre le cloître qui préexiste et l’église n’ont-elles pas été mises en concordance ? En effet, si on additionne la hauteur du mur-bahut avec celle des colonnes et des chapiteaux puis celle d’une arcature en plein cintre, il est impossible de disposer une toiture qui s’accorde avec les fenêtres des bâtiments périphériques. Selon Henri Pradalier, si la partie inférieure du mur nord de l’église sur lequel s’appuie l’aile sud du cloître date bien de 1063, comme le confirment les comparaisons avec d’autres maçonneries de ce type, il n’a pas été nécessaire de défaire la galerie du cloître pour bâtir au-dessus l’église à coupole. Gilles Séraphin répond que Quitterie Cazes a bien démontré que ce mur était du XIIe siècle et contemporain de la tour-porche en faisant un sondage au pied de celui-ci.
Notre Trésorier s’interroge sur la reconstruction des voûtes dont les nervures sont à trois tores, à propos desquelles a été évoquée l’hypothèse que ces briques aient pu être réutilisées. Pour en avoir fait l’expérience, la réutilisation de briques montées à la chaux était quasiment impossible car elles se cassent. Il est plus facile de faire un moule à l’identique (par exemple, à Saint-Michel de Gaillac, remontage des voûtes en 1703 à l’identique). Gilles Séraphin avoue n’avoir pas pu vérifier si les triples tores sont moulés ou taillés. Henri Pradalier fait remarquer, à propos de ces nervures à triples tores, qu’il ne peut pas imaginer que les constructeurs du XVe siècle aient eu des « pensées archéologiques » en reproduisant des formes plus anciennes. Gilles Séraphin note que contrairement aux salles de l’aile nord, d’autres pièces voûtées attribuables à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle dans les chapelles de l’église sont conformes aux standards de l’époque par leur style. Grâce à un surplus de ces briques découvertes par Stéphane Béraud, nouvel Architecte en chef pour le département, des analyses de thermoluminescence sont en cours.

Notre Présidente cède la parole à Patrice Cabau pour une question d’actualité : Deux mentions anciennes de dédicaces d’églises à Toulouse

Le manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France sous le n° 3036 des nouvelles acquisitions latines a été confectionné au seizième siècle pour la métropole Saint-Étienne de Toulouse.
Il devait transmettre la teneur de livres liturgiques depuis longtemps en usage à la cathédrale :
- un martyrologe historique (assez différent de celui d’Usuard, mais dont il peut en dériver nettement parfois) ;
- un nécrologe-obituaire allant de 1070 environ à 1537 n.s. (continué avec des additions allant de 1538 à 1744).
Le manuscrit est aujourd’hui mutilé et les deux ouvrages qu’il reproduisait nous sont parvenus incomplets, notamment du début pour le premier, et de la fin pour le second.
Après avoir saisi et contrôlé la transcription du nécrologe-obituaire que j’avais faite à Paris il y a maintenant quarante ans, je me suis intéressé au martyrologe. Je n’en attendais à vrai dire rien de bien bon ou de bien nouveau. Or voici qu’on y trouve deux mentions qu’il importe de relever :

- 9 mai (fol. xlvj / 5 recto) :

Eodem die : dedicatio basilice sancte marie fabricate ciuitatis tholose .

- 7 novembre (fol. cxiiij / 57 verso) :

Eodem die dedicatio eccl(es)ie sa(n)cti iacobi tholose sedis .

Les deux formiles sont remarquables parce que leurs termes renvoient à une époque ancienne :

- où la basilique Sainte-Marie (mentionnée par Grégoire de Tours) était encore une dépendance de la cathédrale (avant d’être aliénée par l’évêque Durand, abbé de Moissac, puis cédée définitivement dans les années 1070 par son successeur Isarn à l’abbé de Cluny en 1077) ;
- où cette église était qualifiée de fabricata (« l’Ouvragée »), comme dans les codicilles du comte [de Rouergue] Raymond (960 env.) et de l’évêque de Toulouse Hugues (970 env.) — ce n’est qu’après le milieu du douzième siècle que s’imposera l’appellation deaurata (« la Dorée » ou « la Daurade ») apparue à l’époque de Grégoire VII (1073/1085) ;
- où l’église Saint-Jacques était désignée comme église épiscopale de Toulouse au même titre que Saint-Étienne, ainsi qu’il paraît par le diplôme octroyé en 844 par le roi Charles le Chauve à Samuel, Tolosane aeccl(esi)e ciuitatis ep(iscopu)s que e(st) co(n)structa in honore s(an)c(t)i Stephani seu et s(an)c(t)i Iacobi ap(osto)li.

Il s’en suit que les deux cérémonies toulousaines rappelées dans le martyrologe de la cathédrale pourraient être rapprochées de la série assez nombreuse des dédicaces qui eurent lieu dans les pays méridionaux aux alentours de l’an Mil.

Patrice Cabau.

Henri Pradalier confirme la chronologie donnée par notre confrère. On a longtemps parlé du siècle de l’an Mil et de ses heures sombres. On se rend compte en fait qu’il y a eu une sorte de relance dans les constructions qui s’effectue à partir de 975 voire 950 dans certains cas. C’est dans l’ambiance de Saint-Michel de Gaillac (972), Saint-Michel de Cuxa (975) etc., répond Patrice Cabau. Il n’y a donc qu’une église qui porte les deux vocables Saint-Étienne et Saint-Jacques, reprend Henri Pradalier, nous sommes alors dans le profil de ce que l’on appelle une cathédrale double. C’est l’église cathédrale dépendant de l’évêque dans sa globalité, reprend Patrice Cabau, et on ne segmente pas par bâtiments : c’est l’entité « Église de Toulouse ». La dualité des vocables incite à se poser la question, reprend Henri Pradalier, à moins qu’il ne s’agisse du souvenir de deux églises, d’une cathédrale double antérieure, fondue plus tard en un seul édifice.

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