Société Archéologique  du Midi de la France
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Séance du 23 avril 2024

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Communication longue de Jean-Michel Lassure, Le puits public de la place Saint-Étienne de Toulouse et le mobilier archéologique provenant de son comblement.

Le puits public de la place Saint-Étienne a été fouillé en 1987 alors que prenait fin l’opération archéologique précédant la construction d’un parc de stationnement souterrain. Profond de 16 m à l’origine, il a été utilisé après son abandon comme dépotoir puis définitivement rasé et fermé en 1649. Plusieurs dizaines de poteries datées par 160 monnaies dont les plus récentes sont de 1640 figurent parmi l’important mobilier trouvé dans son remplissage qui fournit de nombreuses données sur la céramique utilisée à Toulouse pendant la première moitié du XVIIe siècle. À côté de poteries à usage culinaire – marmites, coquemars, couvercles, lèchefrites et faisselles – figurent en effet des récipients servant pour le transport et la conservation des liquides – cruches, dournes, pichets, jarres – et divers ustensiles utilisés pour la table – écuelles, tasses, bols, plats, réchauds et albarello. Quelques pots de chambre complètent la liste. Les productions locales constituent une grande part de ces céramiques mais celles des ateliers du groupe de Cox (Haute-Garonne) sont également représentées. Quelle que soit leur provenance, elles sont le plus souvent glaçurées et témoignent pour nombre d’entre elles des techniques décoratives alors en usage : motifs végétaux ou géométriques peints avec des oxydes métalliques et motifs géométriques incisés. Le matériel métallique est extrêmement varié (heurtoir et clous de porte, serrures, clés de porte et de coffret, cadenas, couteaux de table et de boucherie, canifs, écumoires, ciseaux et lime à ongles, marteau, houe, fragment de cotte de mailles, lame d’épée et dagues, guimbardes, sonnaille et fers à cheval), en alliage cuivreux (chaînette, alliance gravée d’un cœur, bague, boucles de ceinture, épingles et dés à coudre), en plomb (balles de mousquet) et en argent (plaque de coffret représentant une Vierge à l’Enfant). Aux objets en os (cure-oreille ouvragé, manches décorés, dés à jouer) s’ajoutent d’autres en cuir (bourses, éléments de chaussures, lanières de ceinture) ou en bois (cuillères et spatule, couvercles, toupies avec axe en fer, peignes simples ou doubles). Parmi les verres figurent des exemplaires dont le pied est décoré de mufles de lion. À signaler enfin un sac constitué de fragments de toile cousus (ensemble) et rempli de chaux. Livrées par un milieu clos et bien calé chronologiquement, ce mobilier permet de mieux cerner à la fois les diverses activités artisanales pratiquées dans le quartier Saint-Étienne et les réalités de la vie quotidienne à Toulouse vers le milieu du XVIIe siècle.

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